Si l'opposition à la réforme des retraites est très majoritairement - et légitimement - soutenue en France, elle peut malheureusement, comme il l'a souvent été souligné à travers de nombreux médias, profiter indirectement à la progression de partis et de groupes haineux. Dans ce climat si particulier, où l'opposition semble réunir une grande majorité du peuple, les partis et les groupuscules haineux en profitent pour tenter de transmettre et de faire proliférer leur idéologie obscure qui vise l'exclusion et prône la violence.
Réunis samedi dernier à Lyon, une grande réunion s'est tenue, encourageant les mauvaises langues à se délier, et à mettre en place des stratégies qui - si elles ne sont pas immédiatement liées à la violence déployée par l'Etat lors des manifestations - en sont néanmoins un revers. L'extrême droite s'organise, et profite du climat actuel dénonçant une extrême gauche qui serait violente, pour s'infiltrer dans nos villes et se permettre des actions d'une violence nouvelle. A Rennes, un rassemblement est prévu le 24 mars, et un autre à Nantes, le 26 mars avec pour invité un dénommé Edouard Lavreau qui tiendra des propos sur "L'Islam". Le lundi 23 janvier s'était déjà tenue une réunion avec ce même invité, sur "La modernité et l'avortement", prônant bien entendu un discours anti-IVG lié aux décadences de la modernité. Nous devons agir en tendant à la dissolution de ces groupes qui tentent d'une part de réprimer les droits, mais aussi de semer la division, la haine et l'exclusion de notre prochain. Les lieux sont bien entendu tenus secrets, mais il suffit pour les obtenir de s'adresser par mail ou message privé aux comptes diffusant cette information. Autrement dit, il est désormais bien simple de se réunir grâce aux réseaux sociaux ; pour le pire comme pour le meilleur. En ces temps difficiles, soyons vigileant.es, prudent.es, et surtout à l'écoute de notre prochain.
N'oublions pas non plus la responsabilité du gouvernement, qui a fait non seulement alliance avec l'extrême droite pour certains textes mais a également mis le parti bien connu dont la cheffe se voit déjà présidente, en position de déposer une motion de censure. S'il a été indiqué encore et encore que ces pratiques déroulaient le tapis rouge à ce parti, il est également indirectement déroulé à des groupuscules qui cherchent à sortir de l'ombre et courent à la recherche de brebis galeuses en peine d'identité, dans un débat où les contre-discours et la confusion règnent.
Nous n'oublions pas nos devoirs cher président, et vous ne devriez pas oublier les vôtres.
