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Le Droit international ? Ah ! Quelle farce !
On l’a enterré sous des décombres,
Avec une gerbe de communiqués officiels,
Et trois colombes empaillées pour la photo.
Place au Nouveau Testament de l’Humanité :
Chapitre 1 : Larguer des miettes du ciel.
Des drones messianiques,
Qui lâchent des hosties de plastique,
Comme si la faim se guérissait à coups de likes.
C’est Netflix qui réalise :
« Apocalypse, Saison 7 » — avec un budget illimité.
Israël, grand chef d’orchestre,
Tu conduis la symphonie des ruines,
Les violons sont des sirènes,
Les percussions, des explosions.
Quel art, quelle élégance !
Affamer pour purifier !
Éradiquer pour vivre en paix !
Quelle invention divine !
On en rirait si l’odeur du sang
Ne montait pas jusqu’au ciel
Pour parfumer les narines de l’ONU.
Ah, l’ONU ! Ce cirque !
Avec ses clowns en costume,
Ses trapézistes suspendus entre deux résolutions,
Et son Monsieur Loyal qui crie :
« Mesdames et messieurs, voici la paix ! »
Pendant que les fauves dévorent les enfants,
Sous les projecteurs de CNN.
Et moi, pauvre folle nostalgique,
Je voudrais dévisser le temps,
Retourner au jour premier,
Quand l’homme n’avait pour drapeau
Que sa propre peau,
Quand il tuait pour une caverne,
Pour un quignon de pain,
Pas pour ce monstre glacé qu’on appelle Civilisation.
Ô Humanité !
Reprends tes masques, tes croix et tes drapeaux,
Tes hymnes au goût de poudre,
Et retourne au néant d’où tu viens.
Là, au moins,
Règne la seule loi honnête :
La dent contre la dent,
Sans sourire diplomatique,
Sans banquet de cadavres,
Sans ces indignations qu’on lance
Comme des missiles sanctifiés.