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Non, c’est pas le dernier film de Claude Sautet, c’est juste un remake de "La liberté d’expression chez les shadoks", version France 2025. Là où on t’expulse, on t’emprisonne ou on te déchoit, selon ton prénom, ton passeport, et ton nombre d’abonnés TikTok.
Alors en janvier, y’a Doualemn – un influenceur franco-algérien, enfin plus franchouillard qu’harissa – qui s’est fait éjecter de France pour propos haineux. C’est-à-dire que le mec avait dit deux-trois trucs pas sympas sur la mère patrie. La France l’envoie illico en Algérie, en mode "retour à l’envoyeur". Et là surprise : l’Algérie l’a même pas gardé pour l’apéro. Ils l’ont renvoyé aussi sec ! Résultat : la France a boudé, a crié à l’humiliation, et hop, Doualemn direct à l’ombre. C’est pratique, la liberté d’expression en cellule, y’a moins de public.
Mais attention ! Deuxième manche en novembre : Boualem, influenceur littéraire algéro-français (lui, c’est plutôt couscous que camembert), arrive en Algérie, et là bim ! Même tarif, sauf inversé : on le chope à l’aéroport pour avoir insulté l’Algérie à coups de révisionnisme sauce Zemmour. Et cette fois, c’est Paris qui pleurniche : "Libérez-le, voyons, c’est la liberté d’expression des écrivains !" Alger répond du tac au tac : "On laisse la justice faire son travail." Traduction : "Vous avez bien enfermé Doualemn, maintenant c’est notre tour !"
Et là tu te dis : bon, si Alger avait renvoyé Boualem vers Paris, est-ce que la France l’aurait gardé ? Bah non, elle aurait organisé une tournée promo, des plateaux télé, et une chronique hebdo sur CNews. Parce qu’en vrai, ça arrange tout le monde d’avoir un petit martyr de la plume pour détourner l’attention des vrais problèmes. Les retraites ? Le chômage ? Les rats à Paris ? Non, non, regarde Boualem en prison ! C’est plus vendeur.
Mais c’est pas fini ! On continue le cabaret de la liberté d’expression à la française. Voici Marco ! Un écrivain franco-israélien qui, pépère dans une tribune en ligne (dont je tairai le nom, sinon je vais encore finir au tribunal pour antisémitisme alors que je suis juste Algérienne, bordel), annonce tranquillement qu’il veut buter la Mélenchonie. Carrément. Et là ? Rien. Pas d’expulsion, pas d’interpellation, pas même une fessée ! Le ministre de l’Intérieur ? Aux abonnés absents. Marco ? Il est peinard, il sirote un latte à Saint-Germain pendant que Doualemn mange du riz en boîte à Fresnes.
Quelqu’un veut encore du sauté de cerveau ? C’est fait maison, hein !

Est-ce que Doualemn est plus dangereux que Marco ? Ah bah évidemment, lui c’est pas un écrivain, il a pas le tampon "CRIF" sur le front, ni l’imprimatur des plateaux télé. Alors il dégage.
Agrandir l’image ? Non, agrandissez votre tolérance, ce sera déjà pas mal.

Et puis, on passe à Rima ! Invitée sur Sud Radio, elle a osé – la traîtresse – faire l’apologie du droit international ! Bah voyons ! Résultat : haine en rafale, pétitions, et proposition de lui retirer une nationalité... qu’elle n’a même pas ! Oui oui, on veut déchoir une apatride. C’est dire le niveau. Même Plantu a fini par se planter. L’époque est au comique, mais sans les clowns.
Et enfin, Jean-Michel. Un journaliste pas sous influence, pas aux ordres de la ménorah médiatique, ni sponsorisé par l’anagramme de FRIC. Le mec ose dire que la colonisation en Algérie, c’était pas les bisounours, mais plutôt "des centaines d’Oradour-sur-Glane". Et là ? Boum ! Écarté de RTL. Le mec voulait juste rappeler des faits historiques dispo en deux clics sur Internet, mais il a oublié qu’en France, la vérité, c’est quand elle arrange. Sinon, tu dégages.
Et pendant ce temps, Boualem peut sortir sans trembler des phrases genre : « La France n’a pas colonisé le Maroc, c’est parce que le Maroc est un grand État, c’est plus facile de coloniser des petits trucs comme l’Algérie qui n’ont pas d’histoire. » Bon, ça pique, hein. Surtout côté nationalistes algériens. Mais franchement, s’il était juste bourré ce jour-là, ça valait pas la taule. Un petit aller simple vers Paris, un retrait de la nationalité algérienne, et hop, il lui reste la française pour aller draguer sur Europe 1.
Conclusion, mes lapins : Doualemn, Boualem, Marco, Rima, Jean-Michel... Ils ont tous un "m" dans leur prénom, mais pas le même traitement dans la grande cour de la liberté d’expression. J-M ? Oublié. Rima ? Détestée. Marco ? Protégé. Doualemn ? Enterré. Et Boualem ? Adulé. Et pourquoi ? Parce que chez nous, la liberté d’expression, c’est comme un plat du jour : ça dépend du chef, de l’humeur, et surtout du client.
Allez, à la prochaine pour Blanche, Louis, Guillaume et les autres... Y’en a un qui va bien finir par dire un truc travers, qu’on puisse en faire un nouveau plat : sauté de cerveau, sauce à l’indignation.

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