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Dans la légende de Mulan, une jeune femme ose entrer dans l’arène des hommes, affronter un monde hostile et bouleverser l’ordre établi. À l’époque de l’Empire chinois, sous un pouvoir impérial patriarcal et strict, chaque citoyen avait sa place assignée, et les femmes étaient censées rester à l’écart des affaires publiques et militaires. Mulan ne s’impose pas par la force brute, mais par l’intelligence, la stratégie et la ténacité, défiant les conventions, contournant les lois tacites de l’Empire, et démontrant que le courage et la loyauté peuvent redéfinir l’honneur et le rôle de chacun, même face aux pouvoirs dominants.
Aujourd’hui, Rima Hassan, juriste franco-palestinienne née en 1992, réfugiée arrivée en France à l’âge de dix ans sans un mot de français, incarne ce même esprit. À trente-trois ans, elle porte un combat politique acharné dans un contexte où tout semble ligué contre elle : institutions rigides, médias hostiles, extrême droite déchaînée. Comme Mulan face à l’armée impériale, elle avance seule, armée non d’une épée, mais du verbe.
- Une figure flamboyante :
À trente-trois ans, Rima Hassan irradie dans le paysage politique et médiatique français. Elle n’est pas une étoile filante, mais une flamme obstinée qui brûle et éclaire. Elle a ce mélange rare de grâce physique et de puissance intellectuelle, de douceur souriante et de détermination intransigeante. Son visage, sa voix, son allure parlent autant que ses arguments. Chez elle, la forme n’est jamais un masque : elle prolonge un fond solidement ancré.
- Une ressemblance jusque dans les traits :
Brune, fine, élancée, au port de tête altier, Rima Hassan a une allure qui rappelle l’élégance guerrière de Mulan. Sa chevelure noire, abondante, flamboyante encadre un visage gracieux et volontaire. Son regard est franc, jamais fuyant ; il dit la détermination autant que la douceur.
Elle incarne ainsi l’anti-modèle de la femme orientale tel que l’imaginaire occidental colonialiste, raciste, méprisant et suprémaciste a voulu l’imposer : ni enfermée, ni silencieuse, ni réduite à une sensualité figée. Rima Hassan n’est pas une image : c’est une présence active. Là où l’Occident colonial cherchait à assigner la femme arabe à la passivité, elle impose la rigueur de son argument, la force de sa pensée et l’assurance de son geste.
- Le sabre de Mulan, la langue de Rima :
Dans la légende, Mulan se bat avec une épée. Dans notre réel dystopique, Rima Hassan, elle, n’a que sa parole. Mais cette parole tranche. Elle cisaille les faux-semblants, déchire les discours convenus, coupe les sophismes. Elle parle vite, clair, précis. Là où d’autres hurlent, elle articule ; là où d’autres assènent, elle démontre.
- Le dragon de Mulan, le droit de Rima :
Dans la légende, Mulan n’est pas seule : Mushu, le petit dragon flamboyant, lui donne force et confiance. Chez Rima Hassan, ce dragon n’est pas une créature mythologique, mais une discipline : le droit international.
C’est lui qu’elle convoque, c’est lui qui légitime sa parole, qui ancre son combat dans l’universel et non dans le seul affect. Là où d’autres se contentent d’opinions, elle oppose conventions, résolutions, jurisprudences. Le droit est son feu intérieur : il déjoue les procès d’intention et renverse les accusations.
- À l’oral, elle surclasse :
Il existe des plumes applaudies, célébrées dans le monde littéraire, dont l’oral trébuche. Yasmina Khadra, Kamel Daoud, Boualem Sansal, écrivains reconnus, cooptés dans les cénacles médiatiques et institutionnels, n’ont pas toujours, devant micro et caméra, la netteté que leur texte possède. Ça rappele combien l’éloquence est un art distinct, rare.
Côté politique, combien de responsables peinent à sortir de la langue de bois et du ton plat ? La monotonie technocratique d’un Édouard Philippe, la périphrase prudente d’un François Hollande, les détours interminables d’un François Bayrou : tant de mots pour si peu de tranchant.
Rima Hassan, elle, perce. Sa phrase touche juste, sans gras ni grandiloquence. Elle incarne à l’oral ce que beaucoup n’atteignent qu’à l’écrit (et encore)!
Elle a même cette capacité rare : tenir des interviews de deux heures, dont une heure quarante d’attaques ininterrompues, sans perdre ni son souffle ni son sourire. Une endurance indiscutable, une posture incroyablement droite, sans le moindre relâchement du corps ou des traits. Et, au bout du chemin, ce sourire final, comme une victoire tranquille.
« La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui écoute. » Montaigne
- Phrases-choc qui désarçonnent :
- « Je le dis aux descendants de colons : l’Algérie n’est plus une colonie. »
- À François-Xavier Bellamy, qui contestait sa nomination : « Tremblez. Ce n’est que le début. »
- Sur le blocus de Gaza, citant Larbi Ben M’hidi : « Je les regarderai comme lui les colonisateurs de sa terre : sereine, assurée de la libération de la Palestine. »
- Les valeurs de Mulan, incarnées par Rima :
Courage d’affronter les plateaux hostiles ; Honneur de défendre la Palestine sans se renier ; Loyauté envers les exilés ; Intelligence stratégique d’utiliser le droit ; Sacrifice d’endurer la tempête pour que d’autres aient une voix.
« Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre. » Nelson Mandela
- Une vie forgée par l’exil et les camps :
Rima Hassan est née dans le camp palestinien de Neirab, près d’Alep, en Syrie, avant d’arriver en France à l’âge de neuf ans. Plus tard, au cours de son Master au Liban, elle visite de nouveaux camps palestiniens, pour renouer avec une réalité qui est la sienne depuis l’enfance. Ce n’était pas un voyage symbolique : c’était une quête de mémoire et de vérité, un retour aux racines pour comprendre de l’intérieur ce que signifie l’exil.
- Une fuite nécessaire face à l’orage :
Après le 7 octobre 2023, la tempête médiatique et politique se double d’un déferlement de menaces de mort et de viol. Son adresse et son numéro circulent sur Telegram, l’exposant à une violence insoutenable. Dans ce climat, elle décide de quitter la France, pour retrouver un peu d’air et de sécurité. Elle se réfugie temporairement en Syrie, sa terre natale, puis en Jordanie.
« Je ne me voyais pas rester dans un pays où l’on accepte l’idée que les Palestiniens soient victimes d’un génocide. J’avais besoin d’une bulle où mon identité palestinienne n’était pas piétinée. »
Cet exil volontaire, plus intime que politique, a renforcé sa détermination et sa lucidité.
- Une épreuve de chair et de mer :
En juin 2025, elle participe à la Flottille de la liberté pour briser le blocus de Gaza. Interceptée, détenue, éprouvée physiquement, elle revient debout, indomptable, plus résolue encore. Une Mulan moderne qui n’hésite pas à mettre son propre corps en jeu.
- Une double appartenance assumée et le parallèle avec Meyer Habib :
Ce qui dérange certains, c’est qu’elle assume haut et fort sa double identité : palestinienne et française. En France, Meyer Habib peut se revendiquer israélien et français sans être sommé de choisir. Quand Rima Hassan clame sa francité et sa palestinité, on lui conteste cette évidence, comme si la loyauté ne pouvait être plurielle.
Elle brise cette hypocrisie : pleinement française, pleinement palestinienne, sans concession et c’est précisément ce qui fait la force de sa position.
- Les bourdes d’une jeunesse, les attaques d’un vieux monde :
Oui, il lui arrive de s’aventurer sur des sujets périphériques et de trébucher. Mais qui n’a pas fauté à trente ans ? L’intelligence n’est pas l’infaillibilité : c’est la capacité d’évoluer.
Le plus affligeant n’est pas l’erreur, mais l’acharnement disproportionné. Déjà ciblée par les soutiens d’Israël, l’extrême droite et certains médias, elle doit en plus encaisser la meute des commentateurs racisés qui, sans mémoire ni réflexion, se ruent sur Google, Wikipédia ou ChatGPT pour dégoter à la hâte de quoi la descendre. Paresse intellectuelle : ces attaques ne sont pas des débats, mais des tirs à blanc.
Rappelons l’essentiel : elle maîtrise à l’oral sans lancer internet son sujet principal. La colonisation de la Palestine, ses dimensions juridiques, historiques, humaines, elle la connaît en profondeur et l’expose avec fluidité, rigueur et cohérence. Son parcours l’atteste : après l’exil et l’apatridie, elle réussit un cursus exigeant en droit international, couronné par un Master à l’Université Panthéon-Sorbonne, avec un mémoire comparant la qualification d’apartheid en Israël et en Afrique du Sud. Voilà la source de sa légitimité.
« Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve. » — Hölderlin
- La force de l’humilité :
Revenant de détention, elle ne s’érige pas en héroïne. Elle va à un rassemblement, parle, explique, sourit, et dit :
« Je ne veux pas être une icône. Je veux juste exprimer un combat par les moyens faibles dont je dispose. »
Moins d’ego, plus de devoir. C’est sa signature.
.Une icône à protéger:
Rima Hassan n’a pas besoin d’être parfaite pour être une héroïne. Comme Mulan, elle transforme ce qui pourrait sembler une faiblesse , jeunesse, féminité, apatridie, enfance décousue en une force éclatante. Elle incarne une beauté qui est autant morale que physique, autant intérieure qu’extérieure.
Elle est une figure fragile et puissante à la fois, une voix que nous devons protéger et accompagner. Quant à moi, je l’admire avec une tendresse presque maternelle. Elle m’impressionne. À son âge, je ne sais pas si j’aurais eu la même audace, la même force.
Rima Hassan est, pour moi, une Mulan des temps modernes : une héroïne de chair et de verbe, qui manie la langue comme une épée et qui, par son courage, éclaire notre monde obscurci.
.Touche pas à ma Rimulan:
Dans un monde saturé d’images et de postures, Rima Hassan s’impose comme une figure flamboyante et authentique, à la croisée de la légende et du politique. Notre Mulan contemporaine : élégante et redoutable, souriante et intraitable, fragile et indestructible.
Alors oui, qu’on se le dise une bonne fois pour toutes :
Touche pas à ma Rimulan.