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À la manière inversée de Kundera dans L’insoutenable légèreté de l’être, j’ai pondu un petit « dyslexique » — non pas du verbe, mais de l’idée — une mosaïque d’aphorismes incongrus en dialecte Daoudien (inspiré d’une interview dans Le Monde, datée du 10 janvier 2025). Un entretien qui, comme une promesse trahie dès le préambule, s’annonçait littéraire mais se noya dans la flaque tiède de subjectivités superflues. Le journaliste jurait pourtant : « L’écrivain Kamel Daoud revient sur cette consécration et sur ses enjeux littéraires et politiques. » Littéraires ? Mon œil.
Le régime d’Alger : une abstraction fumeuse, née d’un Daoud halluciné peuplé d’entités gluantes. Chorba Bayda ou Rechta ? Mystère. Tout ce qu’on sait, c’est que ce régime amaigrit les mots de Daoud plus vite qu’un jeûne sec en plein Ramadan.
Le régime iranien, lui, est limpide : il vient d’Iran. Jusque-là, tout va bien. Mais alors, pourquoi dire « régime d’Alger » au lieu de « régime d’Algérie » ? Alger est-elle un pays à part entière ? Ou bien Daoud postule-t-il une Algérie schizophrène où seule la capitale serait totalitaire, et le reste du territoire... peace and love ?
« Médias algériens proches du pouvoir » : Ah non ! Là on veut les noms. Balance ! Après tout, les médias français qui déroulent pour toi le tapis rouge, ils sont proches de quoi, eux ? Du pouvoir aussi. Tu veux jouer à ça ? On est chauds.
« Si on se tait en France, comment le reste du monde peut-il en parler ? » Merci Daoud ! Grâce à toi, les Palestiniens ont enfin une voix. Car oui, la France se tait sur Gaza. Mais toi, tu as parlé. Enfin... parlé de tout sauf de Gaza.
Pour sortir de l’impasse, il faut dépasser le bilatéralisme, dis-tu. Les écrivains du monde entier s’unissent, les Allemands, les Espagnols... Ah, si seulement tu appliquais cette clairvoyance au génocide à Gaza ! Au lieu de la gaspiller pour un vieux cheval de Troie nommé Sansal. (Quand tu m’amuses, je te tutoie.)
Sansal, prisonnier d’opinion ? Et Gaza ? Une prison à ciel ouvert — pas à cause d’une opinion, mais d’un consensus occidental colonial. Répète après moi : proportionnalité, blocus, apartheid. Tu vois, ça aussi c’est un lexique.
Les islamistes privatisent la culture ? Allô Nabila ? T’as un shampoing anti-Bulle 1992 ? Daoud a besoin d’un bon rinçage cérébral.
Les « décoloniaux permanents », dis-tu, ramènent l’Algérie à une orthodoxie victimaire. Et toi ? Tu fais de ton ego la victime perpétuelle d’une Algérie fantasmée, où même les progressistes deviennent tes bourreaux. Nous sommes devenus tes « Ô Pharaon ».
Un intellectuel algérois : après le régime d’Alger, Freud aurait adoré. Une névrose nommée capitale. Mais ta femme n’est-elle pas psychiatre ? Tu as dit chez Salamé qu’elle ne s’occupait pas de ton travail, ni toi du sien. On te croit. Sur parole.
« J’ai vécu une guerre. Elle m’a volé mes dix plus belles années. » Sauf que chez Leïla Slimani, tu disais l’inverse. Les années les plus intenses de ta vie, non ? Faudrait choisir entre la tragédie et le best of.
« Je le disais dans une chronique du Point » : Non. Mauvaise référence. C’est comme proclamer sa liberté d’expression... dans El Moudjahid. Pan !
On te reproche de ne pas être le bon Arabe, le victimaire. Tu réponds en inversant la victimisation. Bravo ! T’es pas le bon Arabe en Algérie, mais t’es parfait dans l’anti-Algérie.
« Je dois parler des dix ans de massacres » : Bien sûr. Mais parle-nous aussi de toi. De ton flirt avec le FIS, de ton passage d’imam, de la 3abaya, du mouton égorgé, et de ton épisode conjugal violent (jugement à l’appui). Rédemption ? Voltaire ? On veut le making-of.
« Le régime est dur » : Lequel ? Le régime anti-bedaine ? lol.
Tu peux montrer des vidéos d’imams qui défient l’hymne national : Vas-y, balance ton imam. On t’écoute, Daoud.
« Je ne terrorise personne » : Sauf, peut-être, Madame Saada Arbane.
« Il est facile de me faire dire ce que je n’ai pas dit » : C’est vrai. Tu ne dis rien. Sauf : moi, moi, moi. Et un peu de mayonnaise.
« Les islamistes proposent le bonheur, pas les progressistes », dis-tu. Kamel Durkheim, sociologue des mondes imaginaires. PS : la seule chose qui rende une féministe algérienne malheureuse, c’est de te lire.
« Les progressistes sont obsédés par la décolonisation » : Docteur Kamel Daoud, géostratège du Maghreb illustré, en kiosque tous les jeudis.
« J’étais villageois » : Voilà, on y est. Tout s’explique. La fascination pour la lumière à Paris vient de là. L’épiphanie du lampadaire.
« Rares sont les intellectuels progressistes qui parlent arabe » : sourate 1, verset 4 du livre sacré « Mille milliards de Zabor ».
« On ne me pardonne pas ma reconnaissance en France sans passer par Alger » : Ouin ! Ouin ! Encore une plainte. Daoud n’a pas le complexe d’Œdipe, mais celui de Deep Alger.
« Ta fille ne peut pas sortir à Oran après 18h » : Citation apocryphe de l’an 92 après Daoud, gravée dans les PZ’Hommes de Mesra.
PS : « Houston, ici Oran. Nous sommes en 2024. Est-ce que vous me recevez ? »
« J’ai été déçu par la non-conformité entre leurs idées et leur vie » : Nous aussi, Kamel. Toi, défenseur des femmes en France, alors que ton passé judiciaire, lui, parle fort. Alors, tais-toi. Et choisis tes causes en conscience. Et surtout : affronte Saada Arbane. Sans papa Gallimard. Sans maman Goncourt.