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Bonne question, mon cher Watson de la géopolitique. Car enfin, pour qu’il y ait cessez-le-feu, encore faut-il qu’il y ait deux feux. Et là, pardonnez ma candeur de pyromane de la logique, mais j’en vois surtout un qui crépite, rugit, et fume à plein régime, pendant que l’autre… eh bien, l’autre tente d’éteindre sa maison avec une bouteille d’eau.
On nous dit “cessez-le-feu”, comme on dirait “pause café” entre un char et un hôpital. On parle de trêve comme si les bombes prenaient des RTT, ou que les drones avaient droit à leurs week-ends. C’est beau, la diplomatie : elle parvient à donner l’impression que les cadavres tombent à parts égales, comme s’il y avait un quota d’équité dans la mort.
Mais non, voyons. On ne dit pas “cessez-le-feu” parce qu’il y a deux feux. On le dit parce que ça sonne mieux que cessez-le-massacre (gé no ci de). Et puis surtout, ça évite d’avoir à dire qui tire. C’est plus élégant, plus feutré. Dans les salons climatisés où l’on cause paix et champagne, on préfère les mots qui ne tachent pas.
Alors oui, “cessez-le-feu”. Pendant que l’un cesse de vivre, et que l’autre, calmement, ajuste sa visée.