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Billet de blog 23 septembre 2025

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Du péché originel au génocide : l’Occident face à la Palestine

L’Occident reconnaît l’état de Palestine… mais le vrai test reste d’agir contre le génocide en cours à Gaza.

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La reconnaissance de l’État de Palestine par le Canada, l’Angleterre, l’Australie et, hier, la France, a fait grand bruit. Bien sûr, 156 pays avaient déjà franchi ce pas, mais ici, ce sont des puissances du G7 : leur geste résonne davantage dans l’arène diplomatique.

Et pourtant, comment ne pas voir l’ironie ? C’est comme un père qui refuse de reconnaître son enfant pendant soixante-quinze ans, et qui, au crépuscule de sa vie, finit par dire : « Oui, tu es bien mon fils ». Mais l’enfant, lui, n’a jamais cessé d’exister ; il a grandi malgré le déni. De même, la Palestine existe, qu’ils le veuillent ou non, et elle est plus ancienne que certains des États qui prétendent aujourd’hui lui accorder une légitimité.

Ce qu’ils reconnaissent, au fond, ce n’est pas l’existence de la Palestine – car elle n’a jamais cessé d’exister – mais leur propre crime historique. C’est l’aveu implicite d’une faute commise il y a soixante-quinze ans, prolongement de Sykes-Picot et de la déclaration Balfour, quand ils ont piétiné une terre et un peuple au profit d’un projet colonial.

Cette reconnaissance tardive ressemble à l’acceptation d’un « péché originel ». Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car il reste l’essentiel : reconnaître le génocide en cours et stopper la machine sioniste dans sa logique de destruction. Si les puissances occidentales ont ouvert le bal il y a un siècle, ce sont aujourd’hui d’autres acteurs qui poursuivent l’œuvre de dépossession et de violence.

Alors oui, cette reconnaissance peut se lire comme un premier pas, un geste de rédemption, une tentative de se laver les mains tachées de sang avant qu’il ne soit trop tard. Mais la véritable étape, la seule qui compte vraiment, sera d’oser dire oui il y’a un génocide commis par Israël à Gaza et nous allons sanctionner Israël pour stopper ce génocide.

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