Bien la mise au point de Mediapart et Plenel sur l'histoire Gayet, les soupçons d'amalgame, de peopolisitaion : cela n'a rien à voir avec ce fait divers anodin, mais projette l'image d'un Président qui n'en nullement les qualités et peut se révéler dangereux. Plus que son prédécesseur, même, car il dissimule davantage. Et bêtement.
L'important n'est pas cette histoire de cul, mais ce qu'elle révèle : le ridicule, l'incompétence et la fourberie d'un type qu'on a mis-là juste pour se débarrasser de l'autre fripouille. Et c'est très inquiétant.
1. Le ridicule.
Imaginez une seconde Obama, ou Mandela, ou De Gaulle se faire flasher sur un scooter, rendant visite à leur belle ? On resterait incrédule. Avec raison. Là, le Hollande rejoint Strauss Kahn et ses soubrettes. Soubrettes qui lui ont permis d'être élu. Conclusion, la France est la 5è puissance du monde, mais son patron fait rigoler toute la planète. Mal parti, le "capitaine de pédalo" : que Mélenchon avait vu juste ! Mais il devait le connaître mieux que nous.
2. L'incompétence.
Elle est partout : comment s'échappe-t-on des dizaines de fois d'un logis (même grand quand il s'agit de l'Elysée), quand on vit maritalement. Ou bien la Rotweiler est stupide - "j'ai un rendez-vous important, mon aimée" -, ou bien elle savait et la fermait (probable, quand on sait que tous les médias étaient au courant depuis des mois). Un appart occupé par des proches de bandits corses ? Allons bon ! On s'en fout des Corses : ou bien sa protection rapprochée, ou bien Valls, ou bien la manoeuvre d'un sarkozyste revanchard, savaient et pistaient le queutard. Ou bien personne ne savait. Dans les deux cas, c'est l'incompétence crasse : si la kalachnikov d'un débile s'était trouvée à la place de l'objectif de Sébastien Valiela, Hollande serait mort aujourd'hui.
Le plus grave dans cette suite d'incompétences, c'est la naïveté d'Hollande : avec son scooter, il ne s'est jamais méfié, jamais interrogé, lui-même, sur le petit appart où il se rendait ? Je vais être grossier, M. Le Président, mais je vous demande : "Vous êtes con, ou quoi ?".
3. La Fourberie.
Ou les mensonges qui vont avec.
On connaissait mal le Hollande, toujours fuyant. Grâce à cette historiette, on saisit mieux cet ectoplasme. On comprend mieux comment ce type, qui a agi à l'inverse de toutes ses promesses, s'est carrément enfoncé dans le giron du MEDEF, se moquant de la totalité des petits et moyens salariés français, privilégiant à tire-larigot des bénéfices privés payés par la "masse imposée facilement".
Je vais vous dire mon sentiment : ce bonhomme est nul et ignare. Là où il est fort (en dehors de son libéralisme échevelé), c'est son sens du quotidien et de la piste à suivre (comme Sarkozy). C'est à dire aucune idée directrice, aucune envie, aucun projet, aucune leçon tirée du passé (SFIO, Mitterrand, Jospin). Juste le souci de faire plaisir aux puissants (l'Europe, le FMI, la BCE, l'amoureux Gattaz, les banques américaines, les paradis ficaux, les dynasties provinciales des copains), bref , "ne m'emmerdez pas, je voulais être président, j'y suis arrivé."
Par un coup de bol. Mais nous, Français, on se retrouve avec un ridicule, un incompétent et un fourbe. Et un Sarkozy qui se repointe. Et le FN qui pointe. Et Mélenchon qui ne sait comment gérer un PC avide de retrouver ses élus et ses prébendes.
Merci à Médiapart et Plenel d'avoir clarifié la situation !
Billet de blog 16 janvier 2014
Un Hollande tout nu
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