Une austérité hypocrite et dérisoire
Etonnant ! Marianne a publié un papier de l'économiste Philippe Murer, qui explique, graphiques à l'appui, que l'austérité n'est peut-être pas la panacée. Etonnant, dans la mesure où, après une excellente campagne contre le voyou clownesque, cet hebdo semblait vouer un culte à Strauss-Khan, puis son substitut Hollande, exécrant bien plus le Front de Gauche que le FN.
Et voilà-t-y pas que petit à petit, il semblerait que les théories économistes du FG sont moins ridicules qu'il n'y paraissait. Il aura fallu 4 ans pour cette légère évolution. Et combien pour les gens de gauche qui y croyaient ?
Je me suis désabonné de la version papier lorsque Jacques Julliard voua le Front de gauche aux gémonies, refusant "l'utopie" ou "je ne veux pas quelqu'un pour rêver à votre place".
Philippe Murer est encore éloigné de Jacques Généreux et Jean-Luc Mélenchon, mais comme bien d'autres, il se rapproche doucement de ce que le FG essaye d'expliquer depuis quatre ans (même le FMI s'y met !).
L'austérité en Grèce (escroquée par Goldman Sachs), en Espagne, au Portugal a démontré son inefficacité stupide. Les reculades honteuses d'Hollande baissant sa culotte devant Merkel, le MEDEF (et ses accords "CFDT" privilégiant l'accord patronal à une loi !), l'oubli de défense des syndicalistes condamnés ou des paradis fiscaux, la réforme grotesque de l'impôt ou du montant ridicule du SMIC, l'autorisation aberrante de versements de dividendes supérieurs aux investissements, l'acceptation inavouable des records de profit des banques, la farce de la BCI, tout cela procède du dérisoire convenu de l'austérité.
La France est la 5è puissance mondiale et reste très riche, même si seul un tout petit pourcentage en profite. Sa dette, si décriée, n'est qu'un pourcentage infime de ses revenus réels : la guerre au Mali coûte 2 millions d'euros par jour et n'a posé question à personne. L'Islande a vite résolu ce problème d'horreurs financières continues (même si sa petitesse simplifiait la question). L'Argentine, le Brésil et le Venezuela, confrontés à des populations plus en difficulté, ont trouvé des débuts de solutions.
Le vrai problème, c'est que Hollande, Moscovici, Sapin ou l'inconsistant Ayrault (je ne parle même pas de Cahuzac) sont des néo-libéraux masqués. Sarkozy avait la franchise d'une fripouille. Eux ont la suavité des hypocrites.
Et qu'on ne vienne pas évoquer l'impuissance face aux libres commerces et finances mondiaux ou la dictature des règlements européens ! Le gouvernement français possède tous les moyens pour enrayer chez elle une politique de classe trop évidente.