« Par les rues du vieux quartier, où l'on découvre de jolies maisons des XVè et XVIè siècle», le promeneur arrive à « l’éperon au sud de la ville ». Il faut traverser la rivière, puis « entrer par l'enceinte de l'ancien château (XIVe-XVe) dont il ne reste que des ruines.» Des bouts de murs qui mènent à Berlin. Du Yann Morvan.
Sur l'éperon, il y a « un jardin public [qui] offre de belles vues sur Vendôme et la vallée du Loir. ». - (ndlr : Ils étaient lyriques à la Sélection du Readear's Digest en 1980) -.
Pour arriver là-haut, il y a, ce que je n'hésite pas à appeler un putain de raidillon.
Heureusement les indigènes locaux ont eu la sagesse d'avertir le touriste imprudent, et d'annoncer l'effort.
Yan Morvan Berlin, le mur
« C’était au début des années 80. J’habitais la majeure partie de l’année à Beyrouth, correspondant de guerre de l’hebdomadaire américain Newsweek. Quand je rentrais en Europe, j’avais pris l’habitude d’aller me reposer à Berlin, ville qui respirait l’histoire, et qui ne me changeait pas trop de ma vie dans la capitale d’un pays dévasté par la guerre prémices des événements qui surviendraient plus tard, le 9 novembre 1989.../...
Le mur renvoyait à toutes les autres frontières, la race, la politique ou la religion. C’était un univers qui m’était familier, et je m’y sentais à l’aise. Alors je photographiais le mur, comme un compagnon, un ami fidèle qui comprenait mes préoccupations et mes angoisses.
En 1985, une bande de jeunes français allumés transformèrent l’ouvrage de béton en une gigantesque bande dessinée ludique détournant l’objet de sa fonction première, l’emprisonnement. C’était un vrai changement de décor, le mur prenait vie, devenait œuvre d’art et de contemplation. Les touristes venaient par cars entiers admirer les peintures sous le regard écoeuré des « vopos » enfermés dans leurs miradors et occupés à les surveiller. Le travail de liberté avait déjà commencé.
Armé d’un appareil photographique grand format, j’entreprenais alors de raconter l’histoire de la « révolution du mur », prémices des événements qui surviendraient plus tard, le 9 novembre 1989.»
Morvan toujours présent
Yann Morvan parle facilement. Je ne l'avais pas rencontré depuis la fin des années 70, les débuts 80. Nous nous sommes toujours croisés. A l'agence Fotolib, dont il fut l'un des photojournalistes, alors je l'avais quitté pour la rubrique "radio-télévision" de Libération, une époque où le quotidien titrait "Cassez vos télés"...
Puis au Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ), où il fut l'auteur du manuel de photojournalisme. J'avais collaboré à l'édition précédente. Avec Morvan... On se croise. Le problème, c'est qu'on en a pour des heures.. A Perpignan ?
Après cette série de Clichés d'été - (Ndla: #1, à ce final #4 - Je précise pour les surfeurs distraits - ), pour mieux connaître Yan Morvan, je vous conseille de visiter son site et lire sa bio dans Photographie.com. (Contact Facebook)
Allez à Vendôme, il vous reste quelques jours. Le 18 septembre c'est le décrochage des artistes.
En attendant la rentrée dans le Cantal je re-lis...
« Nous étions quelque part près de Barstow, en bordure du désert, quand les drogues ont commencé à faire effet. Je me souviens avoir dit un truc du genre : « Je me sens un peu étourdi, peut-être que tu devrais conduire… » …/… « Laisse tomber ai-je dit. C’est ton tour de conduire » J’ai freiné et dirigé le Grand Requin Rouge vers le bas côté de l’autoroute. Pas besoin de parler de ces chauves-souris, ai-je pensé. Le pauvre enfoiré les verra bien assez tôt. »
Michel Puech
Marcenat (Cantal) le 26 août 2010
Clichés de l'été - Série
Photo: Le Loir paresseusement #1
Photo: Promenade à Vendôme #2
Photo: Regards de Boucher #3
Photo: Le mur Vendôme-Berlin de Morvan #4
Fin de l'été
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s'intéresse essentiellement au photojournalisme, à la photographie comme au journalisme, et a la presse en générale. Il est tenu bénévolement par Michel Puech, journaliste honoraire (carte de presse n°29349) avec la collaboration de Geneviève Delalot, et celle de nombreux photographes et journalistes. Qu'ils soient ici tous remerciés.Tous les textes et toutes les photographies ou illustrations de ce blog sont soumis à des droits d'auteurs. Aucune reproduction même partielle n'est autorisée hormis le droit de citation conformément à la loi française. Pour d'éventuelles reproductions veuillez prendre contact. Vous pouvez retrouver A l'oeil sur Facebook, et sur le site de Michel Puech.
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