Terminus blog. Ce billet est le dernier. Des années de course de doigts sur le clavier. Une activité quotidienne très agréable et enrichissante. Voici l'ultime fruit de « L’arbre à gammes ». Après dix printemps. Une sorte d’arbre musical. Pour une petite musique sur la toile. Une belle aventure qui prend fin.
Grève planétaire des miroirs et des écrans. Quelles sont leurs revendications ?
La principale est l'arrêt de la pollution de l'éphémère par l'égo humain. Les puissants de la planète s’inquiètent. Peur que leur pouvoir s’écroule. La majeure partie de leur puissance tenant aux chaînes de télé etvidéos sur la toile. Sans elles, vue sur leur vide. Et celui de la majorité de nos stories.
La main a de l’orgueil. Elle refuse de se tendre. Caresser, Cogner, Prendre. Jamais demander. Son orgueil est un mur. Elle vient sans cesse s'y heurter. Perdante un jour, toujours. Sa dignité d’abord. Elle n'a pas appris à négocier sa position verticale. Toujours à hauteur de miroir. Là où elle croise son reflet. Face-à-face. Sans écran. Le reflet de son exigence.
Perdu de vue depuis plusieurs années. Son adversaire préféré. Deux décennies de polémique à leur compteur. Tout avait basculé une ou deux semaines après un jour d’octobre. Jamais la polémique entre eux n’avait pris une telle proportion. Au bord de la haine, sans jamais y sombrer. Un jour, plus aucune nouvelle de son adversaire.Il décide de partir à sa recherche.
Comme il aurait pu le dire. Ça va ? Oui, hélas. Qu’as-tu pensé de ce repas ? Très bon, hélas. Tu as fait une bonne année ? Excellente, hélas. Très beau ton jardin. Oui, hélas. Dans sa bouche, chaque instant, même joyeux, semble plombé de lassitude. Hélas en guise de ponctuation.
Pensez à votre image. Et à la nôtre. Qu’est-ce qu’on va penser de nous ? Un sourire ça ne coûte rien. Surtout quand on vous nourrit. Faites pas cette gueule d’enterrement. Vous ne pouvez pas faire autrement ? Ce n'est pas de votre faute ? Toujours la même rengaine. Jamais de votre faute. C’est bon. Arrêtez vos jérémiades. On vous donne à manger. Cesser de vous donner en spectacle
Des bouches parlent.D’autres occupent l’espace sonore. Des mains écrivent. D’autres remplissent des cases. Contrairement aux voix mêlées de Frantz Fanon et Alice Cherki.Deux bouches qui parlent. Sa main à lui a écrit. Celle de l’invitée de l’émission continue d’écrire. Et sa bouche nous parle encore. Tendons l'oreille. Pour écouter deux paroles universelles. Et uniques.
Marcher pour éliminer le mauvais cholestérol du cerveau. Mais difficile de savoir quand on en a dans la tuyauterie mentale. Pourtant nul n'y échappe. Même les têtes bien pleines. Ni tous les êtres persuadés d’être normaux, raisonnables, et fort bien adaptés à la société - un symptôme de déséquilibre caché ?Un pas, encore un.
Complet et avec vue sur mer. Toutes les chambres sont occupées. À tous les étages, des regards aux fenêtres. Des silhouettes immobiles derrière les vitres. Pas le moindre bruit. Surtout ne pas se faire remarquer. Une présence le plus effacée possible. Comme de très discrets squatteurs. Des ombres sur leur terre.
Certains êtres croient le ciel habité. Avec un vieux locataire qui aurait tout créé. Même lui? Une question à poser au «créateur». Ou à un moteur de recherche. Si réponse il y a, elle viendra plus sûrement du clavier. Pas sûr que nous le sachions un jour. Même si les interrogations non résolues deviennent une denrée rare. La question en berne dans un siècle de réponse à tout et tout de suite?