Il est remarquable que la police n'ait pas enquêté sur la tentative de corruption dans l'affaire du Carlton de Lille alors qu'un commissaire divisionnaire est impliqué et que, concours de circonstance et télescopage des affaires qui secouent la police, le Monde annonce la " Mise en examen du patron de la police judiciaire parisienne " et que " Rocancourt mis en cause dans l’affaire du vol de cocaïne du 36, quai des Orfèvres ".
L'affaire du directeur de la PJ, comme le pantouflage du directeur central dans la banque, soulève la question de la corruption.
Ce dévoiement crée un doute très sérieux sur le respect et la garantie effective du droit à un procès équitable en France.
La police étant en amont de la justice et faisant les enquêtes compromet nécessairement la bonne appréciation des faits par le juge si la hiérarchie policière lui cache des choses, oriente l'enquête ou soustrait des éléments à sa connaissance.
Le pantouflage de policiers dans des institutions financières soulève également question en considération de l'importance des montants de la criminalité financière et du peu de réussite dans sa répression.
Si, comme les affaires le montrent, des réseaux policiers et leurs copinages interviennent dans les procédure, ce droit à un procès équitable est manifestement méprisé en France.
Ces échanges de services sont de la corruption. Il n'y a pas lieu à chercher un enrichissement personnel. Le constat d'un avantage indu soulève nécessairement la question. Or, celle-ci, est anormalement oubliée ou écartée. L'affaire du Carlton le montre encore :
" L’enquête se complique quand les écoutes révèlent les liens étroits qui unissent Dodo la Saumure, René Kojfer et quelques clients à plusieurs fonctionnaires de police retraités ou en activité, dont Eric Vanlerberghe, ancien président de la Mutuelle du ministère de l’intérieur devenu détective privé, et Jean-Christophe Lagarde, commissaire divisionnaire chef de la sûreté départementale Nord. La plupart appartiennent à la même loge maçonnique, dînent régulièrement en compagnie de l’avocat Emmanuel Riglaire – frère de loge lui aussi, qui défend Dodo la Saumure – et acceptent les remerciements en « bouquets garnis »." (Le Monde "DSK au centre du procès du Carlton" | Mis à jour le 02.02.2015 à 12h46| Par Pascale Robert-Diard)
L'accumulation du grand n'importe quoi au sein de la police, et particulièrement de sa hiérarchie, qui promeut le paradigme sécuritaire, réclame l'adoption de lois d'exception liberticides, banalise la violence institutionnelle, favorise un syndicalisme étonnant (dont le Monde signale l'implication dans l'affaire du directeur de la PJ mis en examen), exige une remise au pas de cette institution.
Il est anormal que le politique fasse son miel des incivilités pour stigmatiser et culpabiliser une population, soumise aux conséquences d'une politique libérale qui ne profite qu'aux tricheurs fiscaux (150 milliards par an en France), et qu'il laisse prospérer des conduites illégales au sommet d'une police, dont l'emploi répressif contre les mouvements sociaux porte à s'interroger s'il n'y a pas un échange d'intérêts bien compris entre la police et le politique.
L'affaire du directeur de la PJ rend inacceptable la mansuétude politique à l'égard d'une hiérarchie qui témoigne d'un sérieux manque de rigueur. L'affaire Flaesch, le pantouglage du directeur central de la PJ dans la banque au mépris du code pénal, l'affaire Squarcini, le détournement d'argent liquide dans lequel est entendu l'ancien préfet de police de Paris ne mettent en cause que ces chefs de service centraux. Ce constat interpelle. Il signale une évidence et porte à s'interroger sur les critères réels de promotion et leur conformation à l'exigence de probité.
Ces comportements ne sont pas sans incidence sur la sécurité publique.
Ils doivent être pris en compte dans la compréhension du fiasco sanglant de Paris.
Le détournement des frais d'enquête servant à arrondir les fins de mois de quelques fonctionnaires a manqué nécessairement à la bonne conduite des enquêtes.
Les petits arrangements de l'entre-soi local se font avec la mansuétude de policiers qui s'accoquinent avec les politiques, comme l'illustre l'affaire du Carlton. Ils ont forcément une incidence sur l'efficacité de la répression du grand banditisme qui, lui, pèse beaucoup plus l'économie, que le fumeur de joint ou la voiture mal garée. On remarque que la police qui arrête un nombre considérable de fumeurs ou de petits trafiquants remonte rarement les réseaux, quand il se vend des tonnes de drogue par an en France. Il y a une grave incohérence à se féliciter dans ces conditions de quelques prises par an.
Idem pour le trafic d'armes, étrangement absent du discours répressif, et la criminalité financière, pareillement oubliée, alors que ce sont les deux facteurs essentiels de la criminalité organisée que le pouvoir synthétise sous une appellation fourre-tout de "terrorisme" dont ils es ert surtout pour porter atteinte aux droits fondamentaux de tous les particuliers et convoquer des môme au commissariat.
Le manque de rigueur à la tête de l'institution n'est pas sans incidence sur le fonctionnement de l'institution.
Il ne peut que favoriser les comportements déviants :
" L’interpellation dimanche 25 janvier 2015 à Roissy a pris place dans le cadre d’une enquête sur un vaste trafic de drogue, 10 personnes ayant été placées en garde à vue selon France 3. Les deux policiers de la PAF venaient de contrôler des passagers en provenance de Punta Cana à Saint Domingue, et sont soupçonnés d’avoir fermé les yeux sur les passeurs ; chaque valise saisie contenait 20 kilos de drogue. Selon des sources proches de l’enquête menée par l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Octris), les policiers allaient chercher les trafiquants « sur le tarmac de l’aéroport » en voiture « sérigraphiée » et leur faisaient passer la douane. Les deux « mules » ont aussi été mises en garde à vue. " (Source)
Le Canard enchaîné ("Merci pour la coke" 28/1/14 p.8) cite le Parisien (" Combien de valises ont laissé passer les deux policiers ? ") : « Il aimait bien faire la fête, certes, mais c'était aussi un policier très apprécié de sa hiérarchie et très bien noté. (...). Les deux avaient d'ailleurs la plus haute notation possible. Ces deux policiers étaient au-dessus de tout soupçon. » « Une fois, il y a quatre ou cinq ans, Clément est arrivé au travail au volant d'une Ferrari, mais c'est la seule et unique fois où cela a été le cas, témoigne un proche. ».
Laisser la hiérarchie s'arranger avec le droit pénal ne peut qu'encourager le petit personnel à en faire autant, et même à trouver à s'entendre avec une telle hiérarchie, comme le montre l'affaire du directeur de la PJ.
L'affaire de la PJ met en cause la direction de la police et un mode de fonctionnement douteux qui porte à s'interroger très sérieusement sur la probité de l'institution et des associations qui gravitent en son sein. L'affaire Urba avait illustré cette confusion par la condamnation de Gérard Monate, responsable d'une fédération syndicale de la police, pour trafic d'influence. Valeurs actuels ne manque pas de faire le rappel de cette confusion coupable au sein du ministère de l'intérieur, qu'il a étrangement négligée quand l'UMP était au pouvoir.
A la lumière de ces derniers faits, des réactions administratives étonnantes nécessitent d'être expliquées : BAC Nord : les ripoux sont réintégrés... pas le lanceur d'alerte
Ces incohérences manifestes témoignent de l'impéritie des institutions.
Elels imposent une très sérieuse reprise en main et de replacer, comme l'occasion le permet, la police et ses commissaires, sous le contrôle effectif de la justice, comme cela n'aurait jamais du cesser d'être le cas, tel que le prévoit le code de procédure pénale.
Un policier travaille sous la direction et la surveillance du ministère public ou du juge d'instruction.
Il est anormal d'avoir une police dont les cadres font n'importe quoi et bénéficient d'une immunité scandaleuse alors que des mômes de 7 ou huit ans sont poursuivis dans des procédures abusives et que le droit pénal pose une irresponsabilité de "l'infans".
Il y a donc lieu à ce que le Garde des Sceaux prenne une circulaire pour rappeller à ses parquets leurs responsabilités en amtière de direction et de surveillance de la police et la nécessité d'appliquer le code de procédure pénale.
Cette dernière affaire ne peut qu'inspirer au ministre de l'intérieur une certaine circonspection dans les rapports des commissaires et la nécessité de les mettre au pas.
Ce n'est pas faute d'une actualité qui soulève la question.
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