J’ai été impliquée dans une fédération de parents d’élèves pendant 14 ans, la quasi-totalité des enseignants sont des personnes engagées qui font le maximum pour faire progresser les élèves. Les principales difficultés qu’ils rencontrent sont le manque de soutien de la direction de l’établissement, et l’obligation d’utiliser des méthodes pédagogiques chronophages et peu efficaces, qui de surcroit changent en fonction des modes. Le temps de présence de l’enseignant est un faux problème. Pour que l’enseignant puisse aider les élèves, il faudrait un bureau par enseignant à plein temps dans l’établissement où les élèves pourraient venir discuter avec le professeur. C’est le cas aux Etats-Unis. Toute personne qui regarde régulièrement les séries américaines peut le constater.
Une des grandes difficultés est la diversité du temps réel de travail des enseignants et l’omerta imposée (pour des raisons de pouvoir) par les syndicats d’enseignants sur le sujet.
La plupart des enseignants travaillent beaucoup. Il faut préparer les cours, préparer les exercices et les devoirs, corriger les exercices et les devoirs, rencontrer les parents, se concerter avec les autres enseignants. Cependant un prof de maths de terminale S fait beaucoup plus d’heures qu’un prof de musique de collège. Par ailleurs, un enseignant en zone difficile a besoin de plus de temps pour recevoir les parents et se concerter avec les parents pour trouver une solution pour chaque élève. Pour une heure de cours devant les élèves, il est possible de mettre un coefficient pour estimer le temps de travail moyen qui dépend de la matière et du niveau, et l'environnement socio-culturel de l'établissement.. Et les écarts sont très importants.
Il s’agit d’un sujet complètement tabou, qui provoque de l’agressivité envers tous ceux qui l’abordent. Pouvoir changer le mode de calcul, permettrait d’éviter ce sentiment d’injustice latent et faire une productivité en augmentant le nombre d’heures de ceux qui travaillent le moins.
Il y a d'autres avantages acquis qui n'existent pratiquement qu'en France et qui posent de gros problèmes d'organisation:
- les enseignants devraient participer à la surveillance des cours de récréation pour garantir un climat apaisé,
- la formation continue devrait être prévue pendant les vacances.
Dans les deux cas, ce sont des acquis syndicaux concédés par un ministre en échange de l'adhésion d'une réformette destinée à la com du ministre, et qui ont considérablement entravé le fonctionnement des établissements scolaires.
Pour en savoir plus :
2 – La formationà la diversité des fonctionnements cognitifs
17 – L’implication des parents lambda dans l’école