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Billet de blog 27 septembre 2012

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Pour la refondation de l'école : 30 - Le cas des filières très sélectives

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans le milieu de l’université, il est de bon ton de fustiger les classes préparatoires aux grandes écoles, de les décrire comme structurellement construites pour reproduire les inégalités et de proposer de copier le modèle des Etats-Unis  basé sur des universités.

Ce raisonnement est basé sur plusieurs contre-vérités.

Tout d’abord le modèle américain a ses universités très sélectives basées sur une sélection via des tests réalisés par des organismes privés, préparés dans des lycées privés, le tout étant payant, bien sûr.  La grande différence entre Harvard aux Etats-Unis et Polytechnique en France est que l’une a sa prépa payante qui se déroule entre 15 ans et 18 ans, l’autre a une prépa gratuite qui se déroule entre 18 ans et 20 ans. 

La série américaine "Lie to me" met en scène l'antagonisme entre "Ria Torres" sans diplôme recrutée pour sa compétence innée détectée par le Dr Ligtman et qui aura du mal à retrouver un travail du même niveau si elle est virée, et "Eli Loker" diplômé d'une très grande école américaine qui peut se permettre de prendre des risques car il n'aura aucun mal à retrouver un travail.

Je rajouterai que les Etats-Unis sont plus pro-actives pour détecter les élèves méritants, donner des bourses complètes et s’occuper des aspects matériels (logement, soutien).

En réalité, nous retrouvons les mêmes inégalités sociales dans toutes les formations intellectuelles très sélectives, y compris celles assurées par les universités : Droit, Médecine, Grande école de commerce, grande école d’ingénieurs, etc.

La première question à se poser est : Est-il possible de supprimer les formations très sélectives ? Il faut débattre jusqu’à ce que toute la communauté chargée de transformer l’université découvrira que la réponse est Non.

 Alors le problème sera de les identifier, de comprendre les freins à la diversité des origines et de mettre en place les moyens d’encourager celles et ceux qui ont le potentiel pour les réussir et qui pensent que ce n’est pas pour eux.

Dès le collège, les élèves seront informés qu’ils existent des formations très sélectives : Premier ouvrier de France, footballeur professionnel,  médecine, Droit, grandes écoles, pour lesquels il faut être passionné et beaucoup travailler pour réussir. L’égalité des possibilités nécessite un financement et un accompagnement lors des années « prépas ». 

Pour en savoir plus :

9 – Les causes profondes de la dévalorisation de l’enseignement professionnel

10 – La revalorisation de l’enseignement professionnel

11 – La sélection des élèves pour l’enseignement professionnel

25 – le service public de l’orientation – informations et flexibilité

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