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Événement 30 mai 2023

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Lettres sauvages, Bernard Périllat. Instant poétique2, Ovale,

31 mai. Ovale donne "la parole poétique" à Bernard Périllat. 2ème instant poétique avant le 14 juin, celui de José Vala. Ces instants poétiques sont passeurs de mots, de valeurs, d'images, d'engagements. Chacun à sa manière. Celle de Bernard Périllat, c'est une conversation avec ce qui nous entoure et ce que nous sommes. Aux murs du café, les toiles de Patrick Lioret.

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Date

Le 31 mai 2023

Lieu

Café le Bourgogne, Saint Valérien (89). 19 h 30.

Information

L'arbre à musiques, c'est Thérèse Michelet, Bernard Périllat, et une foule d'instruments, ce soir cuarto, guitare, accordéon et contrebasse. Le café le Bourgogne est un lieu unique où l'on peut vivre sereinement le spectacle et rester à échanger après. Ovale, une association qui reprend son envol après confinements. Participation libre. A partir de 19 h 30, lecture 20 h.


Illustration 1
Patrick Lioret

Je vous écris des endroits les plus sauvages.

Je suis partout et nulle part,
visible, invisible, partout où la révolte gronde.

Bernard Périllat


Illustration 2
Affiche Laure Chelli

DANS MON PAYS


Dans mon pays, on aime les arbres, les violettes, les jacinthes,
les cygnes... Tout ce qui bouge, tout ce qui vit !
Même les choses inertes, les pierres, les roches.
Qui sait si elles ne vivent pas ?
Dans mon pays, on est pleins d’élans, de fougue ; on chevauche
les nuages, on tutoie le vent.
On fait des clins d’œil aux étoiles qui se glissent dans nos
mains... poudre de lumière.
Dans mon pays… on imagine, on crée, on invente, on rit.
On est pleins de sève au printemps, pleins d’ombres en été,
pleins de feuilles en automne, pleins de flammes en hiver…
Dans mon pays, l’amour est la sève de la vie !
Rien d’autre en dehors de lui !
Nos mains ne sont pas remplies d’argent et les armes ne brûlent
pas nos corps.
On répare les ailes des papillons déchirées par les fils barbelés.
Dans mon pays, on regarde les êtres avec tendresse.
On laboure encore avec des bœufs.
On s’émerveille devant le regard d’un enfant, on écoute les
grenouilles sous la lune.
Dans mon pays… mais je n’ai pas de pays

LETTRE A LEURS INSTRUMENTS

Illustration 3

... Ainsi, ce n’était pas nous, les musiciens, qui avions joué
comme des dieux ressuscités. À travers nos instruments, ce sont
ces arbres qui avaient chanté la forêt profonde. Nos doigts, qui
semblaient danser sur les manches, ne faisaient qu’imiter les
écureuils, les papillons, les oiseaux battant des ailes.
Nous ne sommes que des passeurs.

FOURMIS

... C'est vrai ! Nous avons deux jambes, mais nous marchons sur la tête.
Nous épuisons les ressources naturelles… Nous nous épuisons,
portant aux nues ceux qui nous dominent.

« Vous avez peut-­être besoin d’aide pour vous débarrasser de vos
tyrans ? Nous pouvons entrer en eux par les narines, la bouche, les
oreilles, le trou du cul et les ronger de l’intérieur. »

Des chevaux de Troie par milliards !


« Nous sommes prêtes, pour notre survie à tous. »

LETTRE DU PAVE

... Je suis un éclat de montagne sous vos pieds.
J’ai ma fierté et ma conception de la hauteur.
Souvent, le va­nu­pieds est plus admirable qu’un prince.
Les gens du haut du pavé sont souvent des merdes.
Et je m’y connais en la matière !
Je suis tout en bas.
Ma seule chance est de n’avoir pas été recouvert de bitume,
plus imperméable que l’oubli.
Qui veut m’oublier ?…
Pas le peuple !
Je suis son ultime recours, son arme la plus directe.

LETTRE A LA FLEUR DE LAVE

En toi, le poids des gouffres,
l’odeur du souffre
et le souffle ardent des volcans.
En toi, les fusions passionnées du cœur terrestre.
Magma d’amours souterraines.
Que mes mots, noirs, rouges, aient ta force !
Ils ne sont qu’insectes éphémères,
brûlant dans le cosmos !
Dans mon cœur, qui n’est pas de roche,
le sang coule. Je m’accroche.

LETTRE DES PROFONDEURS

Je… et toi aussi, portons, au dixième sous­-sol de notre
conscience, les expériences vécues par des centaines et des
centaines de générations précédentes. Elles nous habillent de
l’intérieur, avec leurs mille costumes singuliers et dépareillés.
Pendant des millénaires, j’ai été chasseur­ cueilleur… puis
paysan, forgeron, troubadour, chevalier, explorateur, bandit,
vagabond, mineur, marin, acteur, commerçant, soldat…
Heureusement, j’ai passé plus de temps à labourer qu’à guerroyer.
J’ai marché, marché, habité et sillonné la terre.
J’écoute en moi le brouhaha immense de la foule courageuse,
curieuse, cupide, tapageuse de mes ancêtres ! Leurs âmes volent
au-­dessus de ma tête, bouillonnent dans le creuset de mon cœur,
m’accompagnent, m’encouragent à vivre, à aimer, à goûter la vie.

LETTRE À LA LUNE

La lune est pleine…
Sa lumière se reflète dans l’eau le long du quai.
Personne sur ce port, à part nous.
On attend.
Deux heures trente du matin… Ils devraient arriver.
On est assis dans l’ombre de la terrasse du café.
Pourquoi avoir choisi ce port pour s’embarquer
et la pleine lune ?…
Ils ont dit que la police rôde sur les plages et n’a pas idée de venir ici.
C’est peut-­être la dernière fois que mon pied foule le sol d’Afrique.
C’est peut-­être aussi la dernière fois que mes pieds prennent appui sur
la terre ferme.
J’ai peur, je ne sais pas nager.
La mer, là-­bas, est toute noire, mais c’est dans ce trou noir que je dois
aller chercher la vie.
Il y a un enfant parmi nous ...

... Cela vous dérange-­t-­il de voir un endroit où des individus ne
travaillent pas comme des forcenés ?
Où l’on ne court ni après l’argent, ni après des objets, qui ne font
que nous voler notre temps et nos pensées ?
Où l’on ne vit pas dans la peur de la maladie, de la mort, de la
souffrance, de la police, de l’armée, de l’administration, des
banquiers ?
Comment vivre sur des terres pillées, torpillées par vos
extractions, vos corruptions, vos pollutions ?
Vous vous croyez les plus forts ! Avec vos bombardiers ! Votre
système parfait ! Votre race supérieure !
Mais pas un endroit sur terre que vous n’ayez détruit de fond en
comble.
Nous allons vous renverser !
Des morts il y en aura, nous sommes prêts, nous nous battrons !
Nous sommes plusieurs milliards à avoir signé cette lettre.

Illustration 4

L'arbre à musiques https://trainde7h40.fr/ Patrick Lioret https://patrick-loret.odexpo.com/pro_page.asp?page=11400&lg=    Le café https://www.facebook.com/profile.php?id=100064101161017Mes blogs :  https://comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com/  https://blogs.mediapart.fr/villaeys-poirre

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