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Drôle d'idée d'avoir choisi de faire halte en ce lieu. Bagdad café. Trente ans déjà. Certains se souviennent peut-être de ce film insolite : Jasmine, plantureuse touriste allemande, après s'être disputée avec son mari, se retrouve seule sur le bord de la mythique route, avec, pour tout bagage, une valise contenant une garde-robe très bavaroise et un attirail de magicien(ne). Elle atterrit au Bagdad Café, motel hors d'âge, faisant aussi office de station-service, tenu par une femme noire irrascible, Brenda, qui élève seule ses enfants - un fan de Bach et une ado fantasque - et un petit-fils. Le café est aussi le refuge de quelques marginaux : un serveur amérindien lymphatique, un ancien peintre décorateur d'Hollywood, une tatoueuse misanthrope et un campeur lanceur de boomerang. Rudement accueillie, Jasmine va peu à peu apprivoiser les uns et les autres, redonnner, moyennant un solide décapage, un peu de lustre au motel, distiller, grâce à ses talents d'illusionniste, un peu de rêve dans la vie de ce microcosme résigné, et, peut-être trouver un sens à la sienne.
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Agrandissement : Illustration 2
Solitudes déglinguées, paysages désolés, à moins que ce ne soit l'inverse, le café est toujours là, vivotant du tourisme sur la musique entêtante du film.
On y découvre que Brenda ne s'appelle pas Brenda et n'est pas noire mais une blanche à frisottis (absente lors de notre passage) dont les photos sont épinglées au hasard sur les murs.
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L'enseigne, objet de toutes les déterminations ménagères de Jasmine, n'est plus là, seul subsiste un vague panneau couinant dans le vent, rare lors de notre passage.
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Agrandissement : Illustration 4
Un grand type dégingandé fait à la fois penser au peintre d'hollywood et au serveur lymphatique.
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Agrandissement : Illustration 5
La caravane où Jasmine se laisse peindre ne retient des songes que ceux prisonniers de nos imaginaires.
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Agrandissement : Illustration 6
Banquettes et pubs vintage, lumière blafardes, café surévalué (4 dollars, le plus cher du circuit) : on se maintient sur la nostalgie touristique (européenne surtout).
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Agrandissement : Illustration 7
Pas sûr que la mémoire aime à être confrontée à ce qu'elle a en tête. J'ai pensé en revoyant mes photos : j'avais 30 ans en ce temps là, une jeunesse qui aurait peut-être préféré des images polychromes.
Portfolio 29 juillet 2017
Bagdad café, route 66
Pas sûr que la mémoire aime à être confrontée à ce qu'elle a en tête.
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