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L’abbaye de Moyenmoutier, dans les Vosges, au nord de Saint-Dié, a été fondée au 7e siècle par Saint Hydulphe.
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Après de multiples vicissitudes, devenue un centre intellectuel important, tout comme l’abbaye voisine de Senones, de nouveaux bâtiments sont construits à partir de 1767 dans les jardins de l’ancienne abbaye qui est détruite. Ce sont eux qu’on peut encore voir de nos jours.
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Avec la Révolution, les biens de l’abbaye sont déclarés bien nationaux. L’église abbatiale devient l’église paroissiale de Moyenmoutier. Les quelques milliers de volumes de la bibliothèque restent à l’État. Le reste des biens meubles et immeubles sont vendus aux enchères.
Le Courrier de Strasbourg annonce la vente des immeubles en ces termes :
« La maison ou ci-devant monastère de Moyenmoutier, batimens, jardins, aisances & dépendances, suivant que le tout se contient, estimées 32629 liv. 7 f.
[…]
La rivière Rabaudo baigne les murs de la maison & fait sa séparation d’avec le village, les eaux sont très-limpides et propres à l’établissement de Blancherie.
La maison est totalement bâtie à neuf, elle contient beaucoup de bâtimens propres & solides, des cours spacieuses & de beaux jardins, le tout environné de bon murs.
Il y a différentes eaux de sources distribuées à propos dans toutes les parties & aussi abondantes qu’excellentes.
[...] »
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Au début du 19e siècle, un ingénieur anglais, John Heywood, importe dans la vallée la technique de la filature mécanique du coton, en association avec une société nancéienne. Les ci-devant abbayes de Moyenmoutier et de Senones sont converties en usines textiles. Puis le gendre de John Heywood, Aimé-Benoît Seillière, reprend l’affaire, qui sera rachetée en 1920 par le groupe Boussac.
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Pendant un siècle, le site de Moyenmoutier évolue, le cloître et des dépendances sont détruits, de nouveaux bâtiments sont construits au bord du Rabodeau, Moyenmoutier servant notamment de blanchisserie pour les toiles de coton tissées à Senones. Puis l’usine s’agrandit rapidement après la première Guerre mondiale, de nouveaux bâtiments occupent tous les anciens jardins et au-delà. Le chemin de fer dessert la vallée depuis 1885.
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L’activité industrielle cesse en 2002. Les bâtiments industriels sont rasés. Un parc et un parking les remplacent sur les anciens jardins de l’abbaye.
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Les anciens bâtiments abbatiaux qui subsistent sont peu-à-peu restaurés.
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À côté des parties restaurées, celles en attente de restauration portent encore la marque des anciennes usines.
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On peut encore y voir leur agencement.
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L’empreinte des toits, des planchers, des poutrelles, y voir la peinture des murs intérieurs.
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Certains éléments sont restés fixés à la façade.
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Alors que l’aile nord a été restaurée, l’aile sud a subi un incendie en 2005.
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Dont les traces sont encore visibles.
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Ici, le bâtiment industriel disparu et l’ancien bâtiment abbatial s’interpénétraient.
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Là, les empreintes du bâtiment industriel ne manquent pas de monumentalité, et réinterprètent l’agencement de la façade.
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L’incendie ayant retardé la restauration de l’aile sud, des vestiges sont restées accrochés à sa façade.
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Comme ici.
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Ou là.
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Quelques cinq kilomètres plus à l’est se trouve l’abbaye Saint-Pierre de Senones. Elle a connu un destin proche de celui de l’abbaye de Moyenmoutier.
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En partie restaurée, la présence de l’office du tourisme témoigne de sa vocation de patrimoine touristique.
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La présence d’un magasin d’usine constitue le dernier vestige actif de l’ancienne activité industrielle.
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Plus inattendu, le Musée du Vélosolex, qualifié aujourd’hui de « cabinet des curiosités ». Sa présence témoigne du fait que l’ancienne capitale de la principauté de Salm-Salm était devenue avec l’industrialisation une ville ouvrière.
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C’est ainsi que le Musée du Vélosolex est établi dans le bâtiment qui abritait la bibliothèque de l’abbaye, au rez-de-chaussée une vaste sale dédiée à l’étude des sciences, de l’histoire et de la religion, au-dessus, une nef de sept mètres de haut et cinquante de long, éclairée de hautes fenêtres, qui accueillait quelques quinze mille ouvrages.
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Comme ailleurs dans l’ancienne capitale princière, le peuple reste installé dans les locaux princiers et abbatiaux.
Portfolio 26 février 2021
Moyenmoutier: de l’abbaye à l’usine, puis au patrimoine
L’ancienne abbaye bénédictine de Moyenmoutier, devenue bien national puis vendue aux enchères à la Révolution, est devenue usine textile au début du 19e siècle. Puis l’activité industrielle a cessé. Les anciens bâtiments abbatiaux en portent encore les traces, qui sont effacées au fil d’une rénovation à visée patrimoniale et touristique.
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