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Agrandissement : Illustration 1
Eric Hazan (L’invention de Paris, Points Seuil, p. 241-243) : « A la fin du XVIIIe siècle, Grenelle était une grande plaine agricole bordée par la Seine. C’est là que Parmentier fit ses premiers essais de culture de la pomme de terre. Sur un plan de 1813, on n’y voit aucune maison et seuls deux chemins traversent la vaste étendue des champs, les ancêtres des rues de Lourmel et de la Croix-Nivert. »
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Agrandissement : Illustration 2
« Dans les années 1820, un promoteur hors du commun, Léonard Violet, acheta et lotit un vaste quadrilatère limité par les actuelles rues de la Croix-Nivert et de Javel, le boulevard de Grenelle et les quais de Grenelle et de Javel. »
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Agrandissement : Illustration 3
« Léonard Violet fit construire une gare d’eau et un pont en bois, appuyé sur l’île des Cygnes, pour relier le nouveau quartier à la rive droite. C’est de cette époque que datent le plan en damier et le nom des rues ― du Commerce, des Entrepreneurs ― qui reflète l’optimisme du moment. »
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Agrandissement : Illustration 4
« Sur la place qui porte aujourd’hui son nom, Léonard Violet se fit construire un château qui existe toujours à l’intérieur de la caserne des pompiers, mais le nouveau Grenelle était délibérément industriel et ouvrier. »
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Agrandissement : Illustration 5
« Un guide de 1890 (Promenades dans les vingt arrondissements de Paris) indique que les quartiers de Grenelle et Javel sont alors couverts d’usines et de fabriques de produits chimiques. »
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Agrandissement : Illustration 6
« Pour ceux qui le connaissent mal, le XVe arrondissement se résume à d’interminables traversées le long de la route de Sèvres [rue Lecourbe] ou de la route d’Issy [rue de Vaugirard]. Le parc André-Citroën est sans doute ce qui s’y est construit de mieux au XXe siècle, équilibrant quelque peu le désastre du Front de Seine. »
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Agrandissement : Illustration 7
Lionel Engrand (« Nouvelle du Front », in Le Front de Seine, p. 71-129) : « Le Front de Seine, dont la première esquisse date de 1959, a été construit pour l’essentiel entre 1967 et 1979, sur un sol artificiel de cinq hectares ponctué d’une vingtaine de tours. »
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Agrandissement : Illustration 8
« Les concepteurs (Raymond Lopez, Michel Holley, Henri Pottier) ont développé une vision de la ville du futur qui privilégie la verticalité et la stratification des fonctions urbaines : habiter (dans les immeubles de grande hauteur), travailler (au niveau de la dalle), circuler (sous la dalle, au niveau du sol naturel). »
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Agrandissement : Illustration 9
L’immeuble Mirabeau (1972), au débouché du pont Mirabeau, abrite notamment l’Arcom (ex-CSA).
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Agrandissement : Illustration 10
La « taille de guêpe » de la tour Totem (208 logements) conçue par Michel Andrault et Pierre Parat (1979).
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Agrandissement : Illustration 11
« Les premiers projets du Front de Seine ont été livrés au début des années 1970. En 1989, la tour Cristal bouclera le cycle de construction du quartier. »
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Agrandissement : Illustration 12
Trémie dans la dalle.
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Agrandissement : Illustration 13
La démolition des Halles de Baltard au début des années 1970 marque l’opinion et ouvre une période de transition : seules « des opérations de logements suffisamment engagées passeront entre les gouttes, comme les Orgues de Flandre et le Front de Seine ».
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Agrandissement : Illustration 14
Michel Holley (cité par Lionel Engrand) : « Notre projet n’avait rien à voir avec la Charte d’Athènes, qui était une réflexion sur un mode de répartition horizontale des activités sur un territoire. Notre démarche consistait au contraire à retrouver les caractéristiques des quartiers parisiens, où se mêlent au même endroit de l’habitation, des activités et du commerce. »
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Agrandissement : Illustration 15
La SemPariSeine, issue en 2007 de la fusion de la SEM Paris Centre et de la Semea 15, a rénové la dalle du Front de Seine entre 2005 et 2016.
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Agrandissement : Illustration 16
Les travaux ont principalement consisté à consolider l’ouvrage-dalle (traitement de ses faiblesses structurelles et des questions d’étanchéité), renouveler le paysage en surface (nouveaux accès et cheminements, végétalisation, revêtements) et ouvrir un centre commercial.
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Agrandissement : Illustration 17
Réhabilitée en 2003, la tour Flatotel est devenue la tour Adagio (groupe Pierre et Vacances). La tempête de décembre 1999 avait provoqué la chute de panneaux de façade.
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Agrandissement : Illustration 18
La tour Rive gauche (1975) surplombe notamment la synagogue du MJLF.
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Agrandissement : Illustration 19
Lionel Engrand : « Le Front de Seine est un endroit troublant, difficilement accessible, qui tient la ville et le voisinage à distance. »
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Agrandissement : Illustration 20
Dans le quartier, Wim Wenders et Olivier Assayas ont tourné respectivement plusieurs scènes de L’ami américain (1977) et le clip de « Rectangle » (Jacno, 1979).
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Agrandissement : Illustration 21
Pointe sud de l’île aux Cygnes.
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Agrandissement : Illustration 22
L’hôtel Nikko de la Japan Airlines (devenu un Novotel) et la tour Reflets, construits respectivement en 1976 et 1977.
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Agrandissement : Illustration 23
La tour de bureaux Cristal, « exemple un peu poussif de l’architecture “réfléchissante” des années 1980 » (à gauche), et les grues du chantier du centre commercial Beaugrenelle.
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Agrandissement : Illustration 24
Entre 1970 et 1974, les architectes Henri Pottier et Michel Proux ont signé les tours Mars, de Seine et Evasion 2000 (de g. à dr.), ainsi que l’immeuble Hachette.
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Agrandissement : Illustration 25
Dans les années 1990, Hachette (groupe Lagardère, que contrôle désormais Bolloré via Vivendi) a quitté l’immeuble historique du 79 boulevard Saint-Germain (à l’angle de la rue Hautefeuille) pour le Front de Seine, qu’il a quitté en 2015 pour Vanves.
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Agrandissement : Illustration 26
Sur le sol naturel.
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Agrandissement : Illustration 27
Sur la dalle.
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Agrandissement : Illustration 28
La place accordée à l’automobile est déterminante : quatre niveaux de parking ont été réalisés (deux au-dessus du sol naturel, deux en dessous).
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Agrandissement : Illustration 29
Le projet prévoyait qu’une rocade passe sous la dalle, desserve les voies sur berges de la rive gauche et rejoigne un nouveau pont (entre ceux de Grenelle et de Bir-Hakeim).
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Agrandissement : Illustration 30
Fin janvier 2021, Yuriy, âgé de 15 ans, a été agressé sur la dalle. Le procès doit avoir lieu prochainement.
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Agrandissement : Illustration 31
« Les entrées de service [au niveau du sol naturel] sont devenues des halls à part entière : au quotidien, elles ont remplacé les belles, et parfois très belles, entrées “officielles” sur dalle, désormais moins utiles. »
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Agrandissement : Illustration 32
En 2015 ont été tournés dans le quartier les clips des titres « Allogène (j’suis un stremon) », d’Abd Al Malik (par Romain Cieutat) et « Go », des Chemical Brothers (par Michel Gondry).
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Agrandissement : Illustration 33
Le Front de Seine : une architecture ordinaire dans un urbanisme extraordinaire ?
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Agrandissement : Illustration 34
On lit sur les plans actuels : îlots Vega, Cassiopée et Orion, Centaure et Verseau, Bérénice et Antarès.
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Agrandissement : Illustration 35
Extrait d’un supplément commercial paru le 25 septembre 1968 dans Le Figaro, cité par Lionel Engrand : « La Maison de la Radio est en face. La cinémathèque du Trocadéro à 10 minutes. Les Champs-Elysées à un quart d’heure. »
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Agrandissement : Illustration 36
« Les entrées de service, [plus utilisées que prévu,] ont été réaménagées selon les codes esthétiques les plus en vue des années 1980. Longtemps has been et moquée, la “déco” est aujourd’hui vintage. »
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Agrandissement : Illustration 37
L’immeuble de la Semea 15 dessiné par Jean-Claude Jallat avec l’aide de Jean Prouvé.
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Agrandissement : Illustration 38
La dalle en cours de rénovation et la tour Perspective (1975).
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Agrandissement : Illustration 39
La perspective de la rue du Théâtre vue depuis la dalle.
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Agrandissement : Illustration 40
Lionel Engrand : « Les rues couvertes ont été pensées comme des dessertes de service et réalisées en conséquence. Elles baignent dans un halo orangé, ambiancé à la manière d’un tunnel autoroutier : caissons triangulaires et rustiques qui abritent l’éclairage, poutraisons généreuses, gaines, chemins de câbles et conduites en tout genre serpentent en toute liberté. »
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Agrandissement : Illustration 41
Entrée sur dalle de la tour Panorama (1974).
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Agrandissement : Illustration 42
Le « brutalisme raffiné de la barrette de logement social “Le Village” », cosigné par Jean-Claude Jallat, abrite aussi la bibliothèque Andrée-Chedid.
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Agrandissement : Illustration 43
Françoise Dolto (Autoportrait d’une psychanalyste, Points Seuil, p. 227) : « Après avoir occupé [de janvier 1979 à l’été 1980] une laverie automatique – un petit lieu merveilleux – sur la place Saint-Charles, nous nous sommes installés dans un local poussiéreux [16 rue Linois] qui servait de hall d’exposition de voitures, fermé par une porte vitrée : il y avait en tout et pour tout l’électricité, il était situé dans un renfoncement entre deux voies conduisant au parking situé dans le sous-sol des tours. Et il y avait, le long de ces voies d’accès, des distributeurs d’essence, vous imaginez ! » En juin 1981, La Maison verte déménagea finalement au 13 rue Meilhac (toujours dans le 15e arrondissement, mais à l’autre bout de la rue du Théâtre).
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Agrandissement : Illustration 44
Mercure III.
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Agrandissement : Illustration 45
Les Olympiades : en 2021, Jacques Audiard a donné à son film le nom de ce quartier du XIIIe arrondissement, également construit sur dalle dans les années 1970. Dix ans plus tôt, Axelle Ropert y avait tourné Tirez la langue, mademoiselle.
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Agrandissement : Illustration 46
Bobigny, la préfecture de la Seine-Saint-Denis, est présentée comme une « ville sur pilotis » (1971-1973).
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Agrandissement : Illustration 47
L’image de la pochette de l’album « Image au mur », de Grand Blanc (2018), a été prise dans l’une des tours du Front de Seine.
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Agrandissement : Illustration 48
Le quartier compte deux piscines : la modeste Mourlon (les deux frères, spécialistes du sprint, sont décédés dans les années 1970) et la plus vaste Keller, dont le toit s’ouvre aux beaux jours. Destinée au personnel de la Poste, la tour Keller, livrée en 1970, est la plus ancienne du quartier.
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Agrandissement : Illustration 49
Le centre commercial Beaugrenelle, achevé en 1979, n’a pas obtenu la fréquentation espérée, avant de péricliter. Il a finalement été rasé et remplacé par un nouvel édifice de 45 000 m2 (contre 27 000 m2 pour le précédent), qui a ouvert en octobre 2013, après de longs travaux et plus de 450 millions d’euros d'investissements. Le nouveau centre a été revendu dès février 2014 et pour 700 millions d’euros par le groupe Gecina. Deux passerelles enjambent aujourd’hui la rue Linois : elles ont remplacé les deux franchissements de la dalle (ou « ouvrages-ponts ») qui assombrissaient le centre commercial et coupaient la vue entre la place Charles-Michels et le pont de Grenelle.
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Agrandissement : Illustration 50
La dalle était censée se prolonger en belvédère jusqu’à la Seine et couvrir les voies express projetées et finalement abandonnées, ainsi que les voies de chemin de fer (l’actuel RER C, entre les arrêts Javel et Champ-de-Mars).
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Agrandissement : Illustration 51
A taille humaine.
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Agrandissement : Illustration 52
Lorsque les rues Gaston-de-Caillavet et Robert-de-Flers se rencontrent, le piéton peut voir le ciel.
Portfolio 3 mars 2023
Front de Seine, 2012-2013
Ces 52 photographies ont été prises dans les mois qui ont précédé la réouverture en octobre 2013 du centre commercial Beaugrenelle, qui s’inscrivait dans un programme de rénovation de ce quartier à part, brusquement sorti de terre dans les années 1970.
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