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MANIF ANTI BASSINES
Du 25 au 27 mars s'est tenu, à la Rochénard, dans les Deux-Sèvres, le Printemps Maraîchin. Un grand rassemblement festif, écologique et populaire autour de l'eau et de son accaparement par les lobbies de l'agro-industrie dans ce territoire humide et fragile du Marais Poitevin.
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L'EAU BIEN COMMUN
Ici, les industriels ont décidé de privatiser l'eau à grande échelle et sans concertation. Avec le soutien actif de l’État, des dizaines d'ouvrages de stockage hydraulique (les méga-bassines) menacent d’être construits sur les communes d'Épannes et de Mauzé-sur-le-Mignon, qui, par pompage, vont assécher les villages, les puits et les cours d'eau alentour, au profit de quelques uns, et contre l'intérêt de tous.
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LES TULIPES DU JARDIN
À mesure que s’accélère la dégradation des conditions de vie sur terre, nous sommes de plus en plus nombreux.ses à nous sentir tenaillé.e.s par la confusion, la colère et l’absence d'horizon. Nous n'avons plus rien a attendre des COP et des sommets d'experts qui sapent toutes les alternatives possibles à l'ordre marchand du monde. Seul un basculement radical peut nous permettre d'enrayer le réchauffement climatique et la catastrophe en cours.
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BARRAGE FILTRANT
Après l’échec des pseudo-concertations sous forme de protocoles et de recours par dérogations, la collusion entre les agro-industriels, les syndicats majoritaires et le gouvernement est aujourd’hui limpide. L'important dispositif de gendarmerie déployé sur les routes pour bloquer la zone et le rassemblement en témoigne !
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LA LONGUE MARCHE
Militants, musiciens, citoyens, abandonnent les voitures et partent à pied pour rejoindre les festivités. Dans le bocage, les escadrons de gendarmerie protègent les fermes et les parcelles de gros exploitants qui se sentent menacés. Et un hélicoptère patrouille dans le ciel bleu du printemps qui revient.
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LE CADEAU
Il n'y a plus d'autre voie aujourd'hui que celle de la bataille et la lutte pour abattre le système économique dévorant qui engendre le désastre, et que l'État protège à grands renforts de moyens policiers. Parce que tout porte à croire que c'est maintenant ou jamais que la bascule est possible, nous avons décidé d'agir ensemble et d'y mettre toutes nos forces.
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LE GRAND CHAPITEAU
Face aux accapareurs et aux bétonneurs d'espaces, partout, les résistances se multiplient, et ce printemps maraîchin est à n'en pas douter de celles qui feront date. Plus de 7 000 personnes sont venues des quatre coins du pays pour s'opposer à la privatisation de l'eau, enjeu majeur de la transition écologique. Toutes et tous sont venus pour défendre l’ensemble du vivant et l'environnement contre les prédations industrielles généralisées.
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LES VOLEURS D'EAU
Les projets de bassines sont clairement une menace pour la population et pour l'agriculture paysanne, comme pour les paysages et la biodiversité. Leur unique raison d’être consiste à maintenir coûte que coûte l’irrigation intensive de monocultures destinées, pour l’essentiel, à alimenter la spéculation sur les marchés internationaux et les usines de méthanisation.
" Ils détournent la rivière, là-haut, là-haut,
C'est la vallée qu'ils saccagent, là-haut, là-haut
Et tous nos paysages, pour l'eau, là-haut..."Agrandissement : Illustration 9
LA JEUNESSE VENT DEBOUT
Beaucoup de jeunes ont grandi avec la catastrophe écologique et le mur de la précarité comme unique horizon. Pourtant cette jeunesse est profondément traversée par un désir croissant de déserter la vie rentabilisée que les planificateurs organisent en tout. Ils et elles imaginent d'autres alternatives, d'autres façon de cultiver, d'autres façon de consommer, d'autres façon d'habiter les campagnes et les villes. Depuis longtemps déjà leur lutte porte sur des revendications de liberté contre l'état d'urgence permanent, les violences policières, le racisme, le sexisme, et maintenant contre l'urgence climatique et son apocalypse annoncée.
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DÉSOBÉISSANCE
Personne ne veut de cette agriculture 2.0 qui ravage les campagnes et détruit ce qui reste du monde paysan. Personne ne veut de ces projets inutiles et coûteux qui conduisent dans le mur et le néant. Alors, de recours juridiques en désobéissance civile, la foule arrache des victoires contre l'agro-industrie et son monde de dédain, où l'État s'arrange de la légalité et de ce qui tue en toute impunité.
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LE BRIEF AVANT L'ACTION
La marche s'ébranle et chacun.e a reçu les instructions nécessaires pour conduire les groupes en différents points stratégiques du parcours et de la marche qui doit se déployer sur la route et dans les champs, le long de la zone interdite où sont postés les escadrons de la gendarmerie mobile. Déjà l'hélicoptère a repris son ballet aérien.
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LE CONVOI
Ce sont des collectifs citoyens, des paysan.ne.s en lutte et des habitant·es en colère, attaché.e.s à leurs territoires, leurs bocages, leurs forêts, leurs villages, leurs rivières. Ils ne veulent plus de ces aménageurs d'espace qui arrivent avec des valises pleines de concept et d'idées mortifères pour la nature et le vivant.
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A TRAVERS CHAMPS
La marche doit conduire à l'emplacement d'une future bassine, nommée SEV5, sur les terres du président de la FNSEA lui-même ! La chaîne humaine doit se déployer en un rectangle immense pour symboliser le périmètre de la future retenue d'eau sur le plateau. Puis une action de désarmement est prévue dans le secret bien gardé de ceux qui connaissent les caprices de la terre !
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L'ANGUILLE
C'est le nom que donnent ici les militants à ce réseau de tuyaux qui parcourent la terre, enfouis en sous-sol sur plusieurs kilomètres. Ces canalisation détourne en toute opacité les droits d'eau et d'irrigation afin de concentrer les volumes vers les mega-bassines, qui soit disant, nous dit-on, sont remplies par l'eau de pluie. Le mensonge est lui aussi immense !
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FUMIGÈNES
Depuis longtemps, l'économie nous a séparé·es de la terre pour en faire un marché. Erreur fatale qui nous mène droit au désastre. La terre n'est pas du capital, elle le paysage, le vivant, les saisons. Elle est le monde fini que nous habitons et qui pourtant est en passe d'être englouti par la voracité extractiviste de nos sociétés productivistes. Après avoir asservi les communs, le marché capitaliste et ses institutions précipitent désormais le ravage de la biodiversité, le bouleversement climatique et l'atomisation sociale.
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LE RÉCIT OFFICIEL
La lutte peut être parfois injuste, souvent inégale et disproportionnée, mais elle est toujours nécessaire pour pouvoir établir le bon rapport de force dans la poursuite des actions. Ce samedi 26 mars, entre Rochénard et Vallans, nous avons fait reculer la police, fait avancer le débat, nourri l'espoir, pour laisser entrevoir d'autres chemins possibles. Tous ensemble, nous avons fait le poids face au rouleau compresseur de la domination qui d'ordinaire écrase par son récit officiel.
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LA VICTOIRE EN CHANTANT
Et puis l'ivre cohorte a rejoint les tracteurs et les autres exploitants de la zone interdite. Car contrairement à ce qui était annoncé, la rencontre entre les activistes et le monde paysan, lui aussi engagé dans le changement, a eu lieu et a pu converger vers le point de ralliement et les grands chapiteaux de la zone à défendre.
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EN FANFARE
Pendant trois jours de de fêtes, d'assemblées, de spectacles et de marches pour le changement, nous sommes venus dire non aux projets de mainmise sur l'eau et sur l'empoisonnement des sols. Ensemble nous avons porté l'espoir de mettre en avant les communs pour protéger le monde vivant et penser d'autres formes de partage solidaire des ressources. Et ce n'est qu'un début !
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AUTOUR DES BRASEROS
Le soir enfin venu, nous avons lu des contes comme au temps des veillées pour conjurer la peur et repenser les luttes. Nous avons désiré, bu, fumé et dansé, pour communier ensemble dans ce printemps qui revit. Et nous avons posé des questions sans y trouver de réponses. Comme en amour il faut parfois accepter, car à vouloir tout savoir on en oublie l'essentiel.
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MAINS INVISIBLES
Et puis surtout nous avons essayer de rêver à un monde sans profits, ni lobbies qui étouffent, où la main invisible serait enfin celle du don, de la répartition et de la fraternité. Et d'autres chants alors ont envahis la nuit...
"Petit, vois-tu ce pieu de bois
Auquel nous sommes tous enchaînés
Vois-tu, comme il penche déjà
Si je tire fort, il doit bouger
Et si tu tires à mes côtés
C’est sûr qu’il tombe, tombe, tombe
Et nous aurons la liberté."
Portfolio 9 août 2022
Non aux méga-bassines !
Face à l'inaction climatique de nos dirigeants et à leurs connivences de pouvoir avec l'agro-industrie, il n'y a plus d'autre voie que celle de la bataille et de la lutte pour enrayer et abattre le système économique dévorant qui engendre le désastre. Le printemps maraîchin, qui s'est tenu fin mars dans les Deux-Sèvres contre les méga-bassines, est à n'en pas douter de celles qui font date.
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