Agrandissement : Illustration 1
J'extrais ce sonnet, auquel j'avais songé une fois et été, d'une étude sur la Parole: il est inverse, je veux dire que le sens, s'il en a un (mais je me consolerais du contraire grâce à la dose de poésie qu'il renferme, ce me semble) est évoqué par un mirage interne des mots mêmes.
Lettre à Cazalis, Mallarmé, 18 juillet 1868.
Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,
L'angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
Que ne recueille pas de cinéraire amphore.
Sur les crédences, au salon vide: nul ptyx
Aboli bibelot d'inanité sonore,
(Car le maître est allé puiser des pleurs au Styx
Avec ce seul objet dont le néant s'honore.)
Mais proche la croisée, au nord vacante, un or
Agonise selon peut-être le décor
Des licornes ruant du feu contre une nixe,
Elle, défunte nue en le miroir, encor
Que, dans l'oubli fermé dans le cadre, se fixe
De scintillations sitôt le septuor.
Stéphane Mallarmé
Portfolio 11 février 2018
PTYX COMME SIBILATION D'ESSENCE
Qu'est-ce Ptyx, un hapax en appeau, une conque; un de ces coquillages qui, collé à l'oreille, fait entendre la mer pour Emilie Noulet, amie de Valéry et exégète de Mallarmé; ce mot désignant pour Pindare les "inflexions de pensée" poétiques; sonnet en yx sur deux rimes x et ore; un pli tissutier, ou l'anfractuosité d'une lisière où froue mot au frou-frou d'un souffle filant de nixe à l'or. E'M.C.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.