15 décembre 2016, Andreï Makin, écrivain d'origine russe, succédant alors à la fière cinéaste romancière Assia Djebbar au fauteuil numéro,

Le nouvel académicien, disant l'hommage d'usage à son prédécesseur : 

"Et c'est par antiphrase [dans]l'un de ses derniers livres... La Disparition de la langue française. Une langue apprise, passionnément explorée, comparée jalousement au palimpseste de sa langue maternelle (...) 

"Il serait injuste de priver du droit de réponse celle qui ne peut plus nous rejoindre et nous parler.

À la longue liste des villes et des victimes, la romancière algérienne aurait sans doute eu le courage d'opposer sa liste à elle en évoquant

le demi-million d'enfants irakiens massacrés,

la monstrueuse destruction de la Libye,

la catastrophe syrienne,

le pilonnage barbare du Yemen.

Qui aurait, aujourd'hui, l'impudence de contester le martyre de tant de peuples, musulmans ou non, sacrifiés sur l'autel du nouvel ordre mondial globalisante ?"

Puis, il fustige "les stratèges criminels de l'ONU" et leurs supplétifs "arrogants inculte  au pouvoir" 

Et,  

"faisant fin de la chape de plomb qui s'est abattue sur la vie politique française, Andreï Makine rappelle la vérité dur la destabilsation récente de l'Ukraine et sur le soutien des puissances occidentales au organisations terroristes au Moyen-Orient. 

fustige  "les stratèges criminels de l'ONU" et leurs supplétifs "ignorants au pouvoir", la malbêtise  de "nos" dirigeants pour leur action contre la Libye et la Syrie.

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Et nous pour nous autres, peut-être ce "dernier" mot:

"Et que la vocation d'un artiste, quels que soient sa langue ou son mode d'expression, sera toujours cette tâche humble et surhumaine si bien définie par les scholastiques :

                         "Adequatio mentis et rei".

Oui, par l'effort de tout son être, faire coïncider sa pensée avec les choses de ce monde. 

Dans le but prométhéen de dépasser ce monde visible, rempli de haine, de mensonges, de stupides polémiques, de risibles rivalités, de finitudes qui nous rendent petits, agressifs et peureux." 

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Extraits, Discours de réception de M. Andreï Maknin à l'Académie française. Jeudi 15 décembre 2016.

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Choix, découpage, chapō, E'M.C.