Du 22 mars 2016 au 30 mars 2016
Lusofolie's * 57 avenue Daumesnil * 75012 Paris * métro Gare de Lyon * entrée libre
Exposition de Mauricio Vieira, "especiaria intocada".
L'exposition de Mauricio Vieira nous montre le parcours, sa connaissance du pays où il a travaillé plus de cinq ans dans les routes et infrastructures du territoire. Il a de ce fait parcouru l'Angola de l'intérieur nous donnant à voir des femmes, des hommes (un magnifique portrait d'un vieux travailleur), des instantanés comme «um espanto», un regard étonné, voire émerveillé, de personnages, de belles rencontres.
Parfois en couleur, parfois en noir et blanc, souvent des arbres dont un, majestueux, on dirait l'arbre de vie, celui qu'on touche pour chercher l'essence, le contact avec la nature.
C'est peut-être un des aspects des travaux de Mauricio Vieira, ce rapport à la nature qu'il a côtoyé dans ce qu'elle a d'attachant mais aussi de confrontation avec ce que la main de l'homme a modifié. C'est aussi cette ligne de chemin de fer désaffectée ou la foire populaire locale qui a presque perdu son nom!

Parler d'Angola, ce peuple qui a vécu beaucoup de guerres, d'abord avec les Portugais (1961-1975) ensuite à plusieurs périodes une guerre civile, pendant 26 ans, c'est évoquer le pouvoir personnel d'un Président élu, autoritaire, dont sa famille semble s'être beaucoup enrichie. Rappelons aussi que ce jour, à Luanda, un groupe de jeunes et moins jeunes «revus» ont été lourdement condamnés, comme conspirateurs, tentative de coup d’État, alors qu'ils sont des militants pour la justice, les droits de l'homme, le changement de régime mais pas du tout enclins à la violence. Comme on disait autour d'eux «Les jeunes ont pris au sérieux ce qui va arriver tôt ou tard, avec ou sans violence, ne serait-ce que pour des raisons naturelles : un changement de régime. Mais cela ne constitue pas une tentative de coup d’État»!
C'est avec d'autant plus d'intérêt que l'exposition de Mauricio Vieira nous rappelle ce pays, cette composante du monde lusophone nous faisant ressentir les émotions que son travail photographique suscite. L'auteur est aussi poète et peut-être pour une prochaine opportunité, l'alternance des deux versants de sa création pourrait nous parler de son regard « africain » et de son manifeste du «Arvoresser», qu'on peut consulter ici !