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Événement 29 mai 2016

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Brésil: cinéma et dictature

C'est une opportune analyse, le livre d'Alberto da Silva, «Genre et dictature dans le cinéma brésilien», éditions Hispaniques, qui sera présenté par l'auteur le mercredi 1er juin à Lusofolie's à Paris. L'histoire croisée du Brésil et de son cinéma, avec une abondante recherche filmographique couvrant toute la période de la dictature militaire.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Date

Le 1 juin 2016

Lieu

Lusofolie's * 57 avenue Daumesnil * métro Gare de Lyon * mercredi à 19h30


L'actualité du Brésil est complexe et la crise qui le secoue sera durable, le spectre de la dictature n'étant jamais très loin (encore récemment un député brésilien a fait l'éloge d'un tortionnaire de la dictature militaire). C'est dans ce sens que opportunité d'entendre Alberto da Silva, sera un moment important pour comprendre l'histoire de la période de la dictature, au regard du présent et à travers le médiateur culturel et social qui est le cinéma.

Son ouvrage (version travaillée de sa thèse de doctorat soutenu en 2010, il est actuellement maître de conférences à la Sorbonne), analyse le cinéma sous la dictature 1964-1985, notamment les films d'Ana Carolina et Arnaldo Jabor. Son travail s'ouvre aussi à "une pensée critique sur le cinéma brésilien et latino-américain".

Le cinéma n'est pas la société et pourtant la société nous est beaucoup présentée et décrite par le cinéma. Nous apprenons alors beaucoup du politique, des enjeux et des contradictions qui participent à la construction du quotidien économique et sociologique, bref ce qui constitue la vie et l'engagement.

«L'originalité de ce livre, écrit Tânia Montoro dans l'avant-propos, porte aussi sur la manière de traiter les questions de genre en incluant la représentation du masculin, tout en tenant compte de l'accélération du processus d'urbanisation et de modernisation du Brésil dans les décennies 1960 et 1970 (la loi légalisant le divorce date de 1980), et de l’impact de ce processus sur les équilibres familiaux et sur les rapports au corps, à la sexualité et aux identités».

A son tour, Alberto da Silva souligne clairement que les «découpages techniques des films analysés dans ce livre sont sans cesse reliés au contexte social, économique, culturel et politique de leur époque: selon notre approche, les films sont considérés comme des "interactions entre un texte et un contexte de production et de réception"».

On se souvient du Cinema Novo, on cite Glauber Rocha et la présentation d'Alberto da Silva, ouvrira à ce rappel sur le Brésil de la dictature militaire, les années qui l'ont précédé et des phases suivantes jusqu'à Lula. Le livre insère 200 photogrammes des filmes analysés qui seront projetés pendant la présentation.

Pour connaître les éditions Hispaniques, on peut visiter le site http://editions-hispaniques.com/25-les-collections

Nous sommes nombreux à suivre, de ce côté de l'Atlantique, l'évolution dangereuse pour la démocratie de l’État de droit au Brésil. L'évocation de l'expression cinématographique pendant la dictature militaire, pourra contribuer au partage d'une plus large appréhension de la réalité brésilienne et des alertes que cette situation impose aujourd'hui.

La phrase en exergue du livre, une citation du poète et journaliste brésilien Olavo Bilac (1865-1918) me semble bien résumer le "parti-pris" de l'auteur,  que je reproduis dans un commentaire.

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