Samedi 26 octobre après-midi, manifestation d’envergure autour de la prison de Lannemezan pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais communiste pro-palestinien condamné à perpétuité car accusé de complicité dans l’assassinat de deux diplomates, l’un américain et l’autre israélien, à Paris en 1982. Incarcéré le 25 octobre 1984, il est donc en prison depuis 40 ans alors qu’il est libérable depuis 1999 ! Il est le plus vieux prisonnier de France et même d’Europe. Des dirigeants français (dont Pasqua) l’ont un temps suspecté, lui et ses frères, à tort, d’avoir participé aux attentats meurtriers de septembre 1986. Les Etats-Unis et Israël ont régulièrement fait pression sur la justice française pour qu’il soit maintenu en prison et ainsi, à 73 ans passés, le considérer comme un prisonnier politique et le condamner à une mort lente.

La manifestation à Lannemezan, répondant à un appel de 70 organisations, rassemblait plus de 2000 manifestants (venus de toute la France, et de Catalogne, d’Italie, de Suisse, d’Allemagne), malgré le temps maussade (parfois pluie battante), et avec une présence policière étonnamment restreinte. Le parcours allait de la gare à la prison. Aux cris d’“Enfants du Liban, Enfants de Palestine C’est l’humanité qu’on assassine”, “Israël assassin”, “Les colonies c’est fini” (Martinique, Kanaky), et aussi “Vive la lutte armée du Peuple palestinien” ou “De la mer au Jourdain, la Palestine aux Palestiniens” (ce qui fera pousser des cris d’orfraie aux pro-Netanyahou qui disent eux "du Jourdain à la mer", prêts à jeter les Palestiniens hors de leurs terres), “Israël casse-toi, la Palestine n’est pas à toi”. Les racistes des médias d’extrême droite feront des gorges chaudes, eux qui pour un temps, parce que cela leur permet de se lâcher contre Arabes et Musulmans, cherchent à dissimuler leur antisémitisme naturel.

Hommage est rendu à Suzanne (Le Manceau), co-fondatrice du collectif pour la libération d’Abdallah, récemment décédée. Un discours devant la prison dénonce les “génocidaires” et appelle à la solidarité avec les embastillés. Les manifestants tapent avec des cailloux sur les grillages de la clôture de la prison. C’est alors qu’on entend, en réponse, les prisonniers qui frappent depuis leurs cellules. Alors la foule hurle : “Libérez Georges Ibrahim Abdallah”.

Les juges d’application des peines antiterroristes doivent rendre un jugement le 15 novembre et dire s’il peut être enfin libéré. Le 14 novembre, des manifestations doivent avoir lieu dans de nombreuses villes de France.

Hommage aussi à Suzanne Le Manceau, co-fondatrice du collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, décédée le 14 septembre.

Au départ, près de la gare de Lannemezan.

"Liberté pour tous les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes"

2000 manifestants attendent le passage du train.

Grillage frappé avec des cailloux, cliquetis entendus par les prisonniers qui répondent en frappant dans leurs cellules.

Vue de la manifestation de l'intérieur des grilles.