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Portfolio 24 février 2016

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Le lexique de Décoloniser les Arts

Que de mots mal employés et utilisés, la plupart du temps, pour noyer le poisson... Amusons-nous un peu à changer de vocabulaire

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

  1. Illustration 1

     

    Nous vous proposons maintenant un petit lexique à employer dans toutes publications ou discussions qui pourraient faire avancer l’acceptation de la diversité dans la culture française :

     - Racisé : assigné et réduit à une origine, réelle ou fantasmée, du fait de sa couleur de sa peau, son faciès, ou son patronyme. Plus clairement dit : victime de racisme (qu’il soit de haine, de préjugé ou d’omission). Nous avons employé jusqu’à présent le terme « non-blanc » pour ne pas vous heurter trop vite. Nous lui préférons celui de racisé. En effet on ne saurait définir une population ou des individus pas une négation, « non-blanc ». Certes ce mot, racisé, peut sembler violent.  Violence, justement, dont sont victimes les populations racisées.

     - Racisation : ensemble de discriminations et de persécutions reposant sur des critères raciaux. Les mots sont durs mais ce n’est pas parce que les races n’existent pas que le racisme ne sévit pas. Il s’agit de savoir le nommer pour pouvoir le combattre.

     - Discrimination positive : cela n’existe pas. C’est une mauvaise traduction plus ou moins volontaire de « positive action ». Nous lui préférons donc la traduction d’ « action positive contre les discriminations ». Et d’un seul coup il devient plus facile et plus positif d’être volontaire quand on empêche les détenteurs du privilège blanc de définir notre langage

     - Racisme anti-blanc : arme de défense des groupuscules identitaires pour empêcher la reconnaissance de la diversité du peuple de France.

     - Statistiques ethniques : outil indispensable pour comprendre notre société, son évolution et pour adapter la politique à ses besoins. Interdites en France, les pouvoirs publics lui préfèrent des critères sociaux, géographiques ou de nationalité. Or en France, être immigré ne nous situe pas toujours en banlieue, être arabe ne rime pas toujours avec pauvreté et être noir ne veut pas toujours dire qu’on vienne d’ailleurs.

     - Racisme par omission : il diffère du racisme de haine (plus identifiable et plus combattable). Le racisme par omission est par définition difficilement visible tant notre regard s’est habitué à la neutralité du blanc. Il nous appartient de modifier notre regard formaté par des siècles de pensée coloniale. Nous sommes nombreux dans la société française à y participer sans en avoir conscience : ne pas faire attention à ceux et celles qui manquent participe, malgré nous, et par effet de retranchement à ce type de racisme.

     - Black : il serait préférable de ne pas. À part notre premier ministre, personne ne parle de « white » pour définir les blancs.

     - Personnes de couleur : soyons sérieux, nous parlons d’hommes, de femmes et d’enfants, pas de M&M’s.

     - Noir : n’est pas un gros mot, aucune gêne à avoir. Un Noir, une Noire.

     

     

     

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