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Portfolio 4 décembre 2024

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Oh les beaux livres #9

S'immerger dans un roman graphique autobiographique, être subjugué par les clichés sixties d'un photographe américano-japonais, faire de la route migratoire qui traverse le Mexique une épopée héroïque, découvrir par la marche la collection d’œuvres en plein air du Géoparc de Haute-Provence... Dix ouvrages composent cette sélection de fin d'année forcément subjective !

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  1. Illustration 1
    © Denoël Graphic

    L’histoire de Kubra Khademi, artiste féministe hazara d’Afghanistan réfugiée en France en 2015 après avoir fui son pays, née en Iran de parents afghans ayant fui l’armée de l’Union Soviétique, les moudjahidines et les persécutions que les sunnites afghans infligent aux chiites d’ascendance mongole, la jeune fille montre très tôt un don pour le dessin. Armée de ses crayons et de ses pinceaux, elle rentre à Kaboul puis entamera un incroyable odyssée d’artiste internationale. L’artiste relate son parcours en dessins, confiant son récit à l’anthropologue et sociologue française Nicole Lapierre qui met des mots sur ses dessins. Il en résulte un ouvrage fort où Kubra Khademi, célébrant d’ordinaire la liberté, se fait narratrice de sa propre vie, le premier volume de son autobiographie abordée en roman graphique.

    La fille et le dragon, Kubra Khademi & Nicole Lapierre, 2024, Paris, Éditions Denoël Graphic, 392 p. couleurs, format 160 x 220 mm, broché, 39,90 €, EAN/ ISBN : 9782207182796

  2. Illustration 2
    © Atelier EXB/ LE BAL

    L’art photographique de Yasuhiro Ishimoto (1921-2012) opère la synthèse entre l’approche formelle du New Bauhaus et la quintessence de l’esthétique japonaise, sans pour autant se départir d’un regard critique sur les questions sociales de son temps. Cette monographie, la première en français, permet de redécouvrir l’œuvre d’un photographe très peu publié de son vivant. Elle accompagne l’exposition éponyme que consacre LE BAL à Paris à cet acteur essentiel de l’histoire de la photographie alors qu’il s’agit de la première rétrospective européenne du photographe américano-japonais.

    Ishimoto - Des lignes et des corps Sous la direction de Diane Dufour. Textes de Mei Asakura, conservatrice au Ishimoto Yasuhiro Photo Center, Agathe Cancellieri, historienne de la photographie, spécialiste de l’École de Chicago, Diane Dufour, fondatrice et codirectrice du BAL, Yasufumi Nakamori, conservateur et directeur de l’Asia Society Museum, New York. Coédition : Atelier EXB, LE BAL, 216 pages, Format : 21,8 x 28,7 cm, 55 €, ISBN : 9782365114011

  3. Illustration 3
    © Textuel

    « Depuis 2015, date à laquelle j’ai commencé le projet, j’ai rencontré des migrants à différentes étapes de leur périple, j’ai voyagé avec eux dans le train qu’ils appellent la Bête, j’ai interviewé des tueurs à gages (sicarios) et des passeurs (coyotes). J’ai aussi fait des recherches sur les paysages et l’iconographie afin de présenter le décor de cette aventure, le Mexique, comme le pays fascinant, immense et extrême qu’il est ». Cristina De Middel fait de la route migratoire qui traverse le Mexique une épopée héroïque, renversant les stéréotypes, sans pour autant gommer la violence et les dangers qui guettent les migrants. Le réalisme magique de ses images mises en scène associé aux photographies d’archives et aux objets trouvés dans le désert, interrogent la relation ambigüe qu’entretient la photographie avec la vérité. D’Elad, parti du Cameroun à Noémie, originaire d’Haïti, de Lirian à Yarel, tous deux venus de Cuba, tous convergent vers la frontière qui sépare le Mexique des États-Unis. Les images de Cristina De Middel ont été exposées aux Rencontres photographiques d’Arles l’été dernier.

    Voyage au centre du monde, Cristina De Middel, Textuel, 2024, 176 p. dont cinq panoramiques avec rabats, 20 x 30 cm, relié, 55 €, ISBN : 978–2–38629–011–4

    Cet ouvrage a été publié avec le soutien d’Olivier Legrain,créateur du fonds de dotation Riace France pour les migrants et d’Amnesty International France.

  4. Illustration 4
    © Hannibal Publishing

    Le catalogue de l’exposition Ensor, Rêves fantasques – Au-delà de l’impressionnisme au Musée Royal des Beaux-Arts Anvers du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025 vient clôturer d’une façon magistrale l’année Ensor célébrant en Belgique les soixante-quinze ans de sa mort. L’ouvrage est un merveilleux hommage à l’un des pères du modernisme international. Entre comique et macabre, raffinement et sauvagerie, salons bourgeois et squelettes morbides, Ensor ne cesse de nous surprendre.

    James Ensor – Rêves fantasques, Herwig Tods (ed.), Hannibal Books, Anvers, 28 x 23 cm, 272 pages, broché, quadrichromie, 49,50 €, ISBN 978 94 6494 145 6

  5. Illustration 5
    © Arnaud Bizalion Éditeur, Musée Gassendi/ Cairn centre d'art

    Ce topoguide invite marcheur aguerri et sportif du dimanche à découvrir à pied la collection d’œuvres en plein air concoctée par le Musée Gassendi pour le territoire du Géoparc de Haute-Provence. Ainsi, en explorant à pied les villages d’altitude abandonnés depuis un siècle, vous passerez la nuit dans une sculpture-habitable d’Andy Goldsworthy, en arpentant les sentiers de montagnes, vous vous assiérez au milieu des blocs erratiques pour philosopher avec herman de vries, débusquerez la chimère de Joan Fontcuberta au milieu des vrais fossiles, ou encore revisiterez poétiquement la science des botanistes avec Paul-Armand Gette….

    L’Art en montagne, 22 randonnées pour découvrir l’art contemporain dans le Géoparc de Haute-Provence, avec et sous la direction de Nadine Gomez, Arnaud Bizalion Éditeur, Musée Gassendi/ Cairn centre d'art, 2023, 176 p., 200 photographies, 110 x 170 mm, 15 €, ISBN 978-2-36980-107-8

  6. Illustration 6
    © Textuel

    Dans l’ouvrage Citoyens modèles, publié à l'occasion de l'exposition éponyme aux Rencontres d’Arles 2024, la photographe et ancienne avocate Debi Cornwall explore la frontière entre réalité et imaginaire, vérité et post-vérité, remettant en question la fonction de la photographie comme preuve. « Comment la mise en scène, la performance et le jeu de rôle peuvent-ils nourrir notre réflexion sur la citoyenneté, dans un pays si violent que les habitants ne sont même plus d’accord sur ce qui est vrai ou non ? » se demande-t-elle. Elle mène cette enquête sur trois terrains à travers les États-Unis : les séances d’entraînement de la Patrouille frontalière, durant lesquelles policiers et comédiens simulent de potentielles menaces pour la sécurité intérieure ; les meetings pro-Trump, où les symboles du patriotisme sont exhibés avec ostentation ; et les musées historiques mettant en scène différentes guerres, dans lesquelles les Étasuniens sont présentés comme des vainqueurs héroïques ou des victimes innocentes.

    Debi Cornwall : Citoyens modèles, Vanessa Codaccioni, Kris Paulsen, Paris, Éditions Textuel, 2024, 23,5 x 30,5 cm, relié, 216 p., 55 €, ISBN 9782386290183

  7. Illustration 7
    © Textuel

    Dans les années soixante, le photographe Joel Meyerowitz, nourri par ses discussions passionnées avec ses amis photographes Tony Ray-Jones et Garry Winogrand, cherche son vocabulaire et commence à photographier en parallèle avec deux boîtiers, l’un pour le noir et blanc, l’autre pour la couleur. En s’appuyant sur les images jumelles nées de cette surprenante pratique, Meyerowitz raconte avec brio ses années d’apprentissage, celles de l’un des grands pionniers de la photographie couleur.

    Joel Meyerowitz : Question de couleur, Paris, Éditions Textuel, 2024, 17,5 x 22 cm, relié, 224 p. 35 €, ISBN 9782845979918

  8. Illustration 8
    © Éditions la Découverte

    Enfumer un mariage royal, danser sur un silo nucléaire, transformer un abribus en théâtre... Martin Le Chevallier répertorie des centaines de gestes d’artistes et d’activistes sans hiérarchie aucune, réunissant à la fois les grandes actions émancipatrices et les simples violations aux règlements comme pour mieux souligner l’importance des actes de résistance y compris dérisoires.

    Martin Le Chevallier, Répertoire des subversions. Art, activisme, méthodes, Éditions La Découverte, collection Zones, 2024, 14 x 20,5 cm, 296 p., 21,50 € ISBN : 9782355222153

  9. Illustration 9
    © Beaux-Arts de Paris Éditions

    Complété par une biographie et un entretien de l’artiste avec la critique d’art Anaël Pigeat sur sa décision de devenir artiste et sur comment elle s’y est prise, l’album à colorier de Nina Childress, professeure aux Beaux-Arts de Paris qui développe ses motifs entre abstraction et figuration, a été réalisé à partir de vingt-quatre de ses peintures. Il permet de s’approprier son univers artistique tout en donnant des informations « techniques » pour aborder dessin et coloriage.

    Nina Childress. Les albums à colorier des Beaux-Arts de Paris 2, Texte et entretien d’Anaël Pigeat, Paris, ENSBA, 2024, 290 x 215 cm, broché, 40 p., 14,50 €, ISBN 9782840568018

  10. Illustration 10
    © Éditons MIX.

    Pourquoi « faire » exposition aujourd’hui ? À la suite de trois années de crise d’un corps social abîmé par des injonctions sanitaires, la curatrice et critique d’art Agnès Violeau interroge l’exposition temporaire en tant que bien agissant. Prenant appui sur une sélection de réalisations construites sur l'expérience plus que l’objet, sur la pédagogie plus que de l’expotainement, cet essai envisage l’exposition comme lieu d’encouragement, appareil d’une nécessaire soutenabilité sociale.

    Agnès Violeau, Pratiquer l’exposition – Une écologie, Éditions MIX, 2024, 11,5 x 17,5 cm, broché, 72 p. (ill.), 10 €, ISBN / EAN : 9791090951334

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