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© Salha
Búho
Hibou ton nom est un envol
vers des lendemains de cartes
des iguanes maladroits
des voleurs sans butin
et des nuits de billard
La chaleur de ton rire
c’est la jungle aux abois
c’est l’herbe des collines
le serpent qui sort de l’eau
L’aube entière dans un café
très chaud très chaud
Et ces bus qui ne menaient qu’à
des extorsions
et le prix des dollars
La vieille âme de Bolivar
dans l’inflation
Les boutiquiers qui te connaissent
qui te disent:
« C’est ainsi, la vie est dure, elle sera plus dure demain »
« Allez donc vous promenez près du fleuve »
Mais ton accent d’Orient revient
et c’est une vague de musique,
c’est un plongeon
Le jour est fait pour toi
Hibou tu n’es pas
Ta nuit
ton crépuscule
Tu es ton peuple
Brancardier
Epicier
Piroguier
Tu es le premier chemin du matin
Le football entre amis
Tu siffles et les loutres te répondent
dressent leurs museaux dans l’Orénoque
le fleuve aussi est ton peuple
et son peuple, ton peuple.
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