Le 9 décembre 1981
Les raisins bafoués.
Ne pas oublier Abu-Jamal
dans son oubliette voyage pour la mort
Ne pas oublier si possible quand
l'heure et les années s'enfuient ce prisonnier
Il attend pour les peuples du monde
ce qui ne peut même pas se formuler outre larmes
Il est là partout dans les geôles
à côté des suicidés
dans les yeux d'un chômeur en trimard
Ce n'est pas un poème qui fera
reculer les machines huilées du Désastre
Mais des mains d'automate palpent
l'infamie sans que personne ne leur demande
Tous les poèmes depuis le début du monde
n'auront servi à rien si cet homme n'était pas libéré