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Billet de blog 25 janvier 2009

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"On marche" Samedi 24 janvier 2009. Les premiers pas

"le son nous envahit, nous pousse, nous entraîne, nous traverse. Il quitte la terre, mais aussi bien pour nous faire tomber dans un trou noir que pour nous ouvrir à un cosmos...*  Enfin. Ils marchent. [vers 18h30]

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"le son nous envahit, nous pousse, nous entraîne, nous traverse. Il quitte la terre, mais aussi bien pour nous faire tomber dans un trou noir que pour nous ouvrir à un cosmos...*

Enfin. Ils marchent. [vers 18h30]

et ce sans chuter dans un trou noir. La musique vient battre les corps et la terre. Il n'est pas encore venu, le temps d'être emporté. Il faut porter. d'abord. son poids.
Ils, ce sont les invités du festival. maintenant ils se trouvent dans le jardin du théâtre Dar Attakafa. C'est de là qu'ils partent. [Ils avancent, ils s'arrêtent, ils reculent, ils se regroupent par deux ou trois, ils se couchent au sol, ils se dispersent, ils se recomposent ailleurs, autrement, dit-il] Il leurs faudra parvenir jusqu'à l'entrée du théâtre. Un parcours dont la durée est de 100 mètres et dont la mesure est de 30 minutes. La pression atmosphérique est maintenant modulée par cette musique, et il leurs faut résister à cette poussée. 20 musiciens.


[Je remarque, impossible de distinguer le passant d'un spectateur. Rien n'indique, qu'ici, l'ouverture du festival a lieu..., dit-il]
Puis 400 ou 500 personnes [beaucoup] s'ajoutent à l'intensité sonore, aux poids des corps. A ce moment, ils ignorent le chemin, le sens de leur marche. Car ici, rejoindre un théâtre, c'est le faire avec les forces de l'art, c'est déjà mon enfant, ma soeur, songe à la douceur d'aller là-bas vivre ensemble! **


[Dar Attakafa, un théâtre dans un quartier populaire de 400 places en jonction avec un conservatoire et une bibliothèque. Un équipement de 12 ans d'âges, sans projet comme tous les équipements culturels de la ville. Celui-ci a au moins une scène et un gradin et même s'il faut le doter en projecteur, dit-il]


Ils y sont arrivés, beaucoup y sont arrivés. Maintenant ils sont dans le hall du théâtre. Ce n'est pas la fin, c'est encore un point de basculement. Et ceux qui jusqu'à ce point avaient résisté aux puissances sonores, y plongent, plongent de tout leur corps, des sauts [Là une montée subite de la musique du à l'effet de réverbération ; a provoqué une excitation des corps ; excitation redoublée par l'effet de foule..., dit-il encore] Ainsi ils vont au théatre. Voir Wad ras un ballet féminin de flamenco composée par Montse Sanchez et Ramon Baeza. Dépouillés d'une pression sédentaire et plein d'une énergie nomade, "on marche" appelle tout un peuple à venir là où tout est calme, luxe et volupté** [ Il dit : J'ai vu des corps libres entrer dans le théâtre. Le spectacle s'était joué avant lui, la danse avait déjà eu lieu.]

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons! ***

[La marche, la musique, la puissance d'amplification du Hall, la foule, tout cela a formé un processus qui a permis d'entrer dans un spectacle vidé de ses humeurs, de sa journée, vidé de soi. Ce qui a suivi était pour certains un retour progressif plus ou moins lent des corps vers leurs incarnations habituelles, chacun retrouvant son moi et son adresse postal allant du plus proche au plus lointain. Pour d'autre au contraire le spectacle à maintenu le ravissement de voir autrement,

photo : Adil Rabih

Le sommeil est venu. 25/01
en France l'art de la danse est devenu un art de la représentation, il l'est devenu à la fin du 16e siècle, puis au 19e siècle il s'en est allé dans les théâtres.
Hier tous sont allé voir de la danse en dansant, avec la danse, par la danse.

* Deleuze et Guattari, Milles Plateaux
** Baudelaire, Invitation au voyage
*** Baudelaire, Le voyage

A écouter : entretiens et pastilles sonores du festival On Marche Revue Radiophonique A Bout de Souffle

http://audioblog.arteradio.com/a-bout-de-souffle

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