LREM vs LFI : au paradis des députés-employeurs, quel est le pire des tauliers ?
- 22 mai 2020
- Par Abacab
- Blog : Le blog de Abacab
Ce matin, au sortir d'un rêve ombreux, après que mon cœur se fut nourri de l'exhalaison furtive d'un vague souvenir de lutte des classes, me vint l'envie de déposer mon curriculum vitae sur le bureau de quelque politicien amoureux des lois sociales et fort respectueux des travailleurs.
Néanmoins, avant que de me damner à jamais, je me résolus à étudier avec force détermination les usages patronaux dont usent et abusent certains députés.
Ma non-candidature en marche pour un poste d'attaché parlementaire
Je me tournai vers la prose journalistique et y découvris, caché au sein de quelque article de Mediapart, le vivant témoignage de la grandeur morale de l'une des députées de La République en marche, laquelle se serait rendu coupable d'humiliations, ainsi que de propos à connotation sexiste, homophobe et raciste à l’encontre de salariés. L'un d’entre eux, « bouc émissaire » dit-on, eût été surnommé par cette élue « le Chinois »...

Je poursuivis ma lecture et découvris avec effarement que ces victimes de conditions de travail d'un autre âge pouvaient être sollicitées de 7 heures à 1 heure du matin. Plus je lisais, plus l’angoisse me tournait les sangs, aussi finis-je par m’imaginer corvéable à merci, taillable et tuable selon le bon vouloir d'un seigneur des temps modernes.
Trésors précieux, mes rendez-vous nocturnes avec Hypnos, dieu que je vénère à l'égal de Bacchus, ne pouvaient être sacrifiés, aussi, ma fidélité à la mythologie et mon instinct de survie m’interdirent de postuler.
Ma non-candidature insoumise pour un poste d'attaché parlementaire

Ô félicité ! n'est-ce point un bonheur ineffable de pouvoir « jouir » à l'envi du droit de dormir sur un matelas de mousse installé à même le sol !
Je m'imaginai, au sortir de la nuit, outragé, brisé, martyrisé, coupable de n'avoir point effectué assez d’heures supplémentaires, ni rémunérées, ni récupérées comme le voulait l'usage, membre d’un troupeau de valets et de gueux, victime expiatoire d’un nouvel holocauste social.
Cette horrible vision me convainc de renoncer à ma carrière politique, ainsi qu'à à toute ambition de servir la cause du peuple.
Une alliance implicite des députés contre le salariat ?

Or, à ce jour, force est de constater que ces députées arborent toujours fièrement, tout du moins peut-on le supposer, l’étiquette de leur parti ou mouvement respectif.
Si la dignité d’un parti, d’un mouvement se mesure à son action en matière de moral et de justice, alors nous connaissons aujourd'hui le vrai visage de ces groupes et de leur guide suprême : de tout temps, il exista des hommes justes et dignes et des hommes d’injustice, lesquels savent fermer les yeux sur l’exploitation dès lors que certains de leurs soldats faillissent.
Beaucoup de Thénardier ; pas un seul Jean Valjean.
Épilogue
Je ne sais si les politiciens adeptes de ces violations du code du travail et irrespectueux des travailleurs sont légion ; cependant, ce mépris profond à l'égard des salariés nous laisse entrevoir le reflet d'un miroir caché, un miroir de classes aux intérêts distincts.

Petits et grands maîtres possèdent les mêmes desseins ; ils sont de tout parti, de tout mouvement, de toute époque ; seule leur force, leur puissance les distingue. Notre croyance aveugle et naïve a pu en faire des dieux ; nous seuls pouvons recouvrer les chemins sacrés de l’impiété.
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