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Billet de blog 9 juillet 2020

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La Ré-évolution Permanente n°0 - The End of Lippmann Show

Il fallait bien commencer par quelque chose… Ce sera donc par ce numéro zéro d’une rubrique que je compte faire tenir dans la durée. Mais avant de me lancer dans le grand bain d’un retour à la vie « sociale », je vais me permettre de préciser ce qui me tire de l’invisibilité...

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           En 1938, Lippmann avait réuni à Paris un « colloque » portant son nom. Objectif : redéfinir le libéralisme. En la présence d’économistes libéraux de renom - Mises, Hayek, Röpke, Marlio - le Colloque Lippmann allait servir de référence dans la "longue marche en avant » vers le « néolibéralisme », dont les principes ont véritablement inondé la planète à partir des années 1980. Si je commence par ce petit rappel - sur lequel nous aurons peut-être… sûrement… l’occasion de revenir, y compris pour comprendre les actes, les discours et les mots d’ordre de notre gouvernement, c’est parce que j’ai l’intime conviction que le mouvement social dans son ensemble est à la même « croisée des chemins » aujourd’hui que le libéralisme pouvait l’être après la crise de 1929, le front populaire ou la montée du nazisme en Allemagne. Oh rassurez vous, je n’ai pas vocation à être guide de quoi que soit, gourou de qui que ce soit ou devin… Non ! Je ne suis rien de tout cela, je ne suis rien tout court d’ailleurs et je tiens à le rester. Mais un peu d’explication avant de pouvoir publier un vrai numéro 1 de la « Ré-évolution »…

           J’ai 58 ans, je suis au chômage après avoir travaillé dans une grande entreprise publique. Il y a deux ans, en janvier 2018, j’ai fait un burn-out et j’ai été arrêté neuf mois pour faire face à cet effondrement intérieur, cette éruption volcanique qui vous brûle l’intérieur, cet épuisement total et violent qui vous empêche de relever la tête, vous fait marcher courbé avec comme seule horizon la bordure du trottoir que vous longez dans vos marches infinies… Précision essentielle pour comprendre ce que je fais, j’étais militant syndical. Je ne le suis plus, pas plus que je ne suis inféodé à aucun parti politique ou chapelle religieuse. C’est important pour la suite, puisque mon indépendance totale me laisse libre de mes interprétations, analyses ou même propositions… Ce n’est pas pour autant que je suis vierge politiquement, loin de là… Disons que justement, toute mon « éducation » politique m’a dressé à affronter les situations de solitude ou d’isolement, de me terrer dans un trou le temps qu’il faut pour mieux en ressortir au moment propice. Si j’avais un principe, ce serait sans aucun doute : « Creuse vieille taupe », mais là je vous renseigne un peu trop sur mon squelette idéologique… Ce n’est pas une raison pour répondre à ce blog par l’insulte ou l’attaque anonyme. Je ne cherche à éveiller aucune meute et je tiens à laisser les « chiens de garde » à leur place : attaché à leur niche…  Par contre, vos critique, avis, propositions, positions m’intéressent au premier plan, donc n’hésitez pas !

           Après ce ras-de-marée intérieur, ce « reset » radical et pendant mon congés maladie, j’ai voulu rebondir… J’ai traversé la rue… J’ai postulé à l’Université d’Evry, via une VAPP (Validation des Acquis Personnels ou Professionnels) pour intégrer un Master 2 en sociologie du travail, avec une spécialité « sciences de la Production et des Organisations » (SPO). Mon but initial était simple : intégrer à terme un cabinet d’expertise spécialisé en santé-sécurité au travail, généralement mandaté par un CHSCT ou à l’époque un CE afin de réaliser des analyses sur des situations à risque au sein d’une entreprise. J’ai réussi mon Master, et j’en suis même sorti, peu fier ! major de ma promotion… Je suis, depuis, à la recherche d’un emploi, passant sur le fait que pendant que je faisais tout pour sortir radicalement par le haut de cette furieuse maladie et dépression, mon ancien entourage avait tout fait pour me replonger tout aussi radicalement dans le trou d’où visiblement ils avaient décidé que je devais rester… Je ne donnerai pas ici (en tout cas pas tout de suite) le détail de cette rocambolesque virée morale des gens qui étaient censés un peu, au départ, m’aider, toujours est-il que j’ai pu faire l’expérience unique et sans doute très excitante vue de loin, de la collusion parfaite entre des syndicalistes et pseudo-révolutionnaires et leur direction d’entreprise, où, entre vengeance amoureuse, égo froissé, exécution militante, délation, voir témoignages sympathiques dans les mouchoirs tendus complaisamment par les cadres, j’ai fini où je devais finir : dans le caniveau… Je passe sur toutes les violences intermédiaires mais qui n’en sont pas moins aussi principales, qui font qu’au bout d’un moment, vous vous interrogez sur la posologie réelle nécessaire pour votre prise d’anti-dépresseur, anxiolytiques et autres somnifères. Mais encore une fois c’est une autre histoire… même si cette histoire à son importance pour expliquer que je ne suis pas imbibé d’une vision « sentimentale » ou « sentimentaliste » et qu’il est hors de question de jeter le « bébé avec l’eau du bain ». Je ne pense définitivement pas que l’on puisse réduire le mouvement social à quelques opportunistes et autres bureaucrates qui ont toujours leur importance malheureusement dans le développement des luttes mais qui n’en forment pas l’ossature idéologique… Sinon je ferai un blog sur le stalinisme ou le totalitarisme et on n’en parlerait plus !

            Non, donc, si je n’ai ni donneur d’ordre, ni responsable, ni « chef de projet », il n’en reste pas moins que je me dois d’être honnête ! J’ai une idée derrière la tête (qui se reconstruit petit à petit). Je travaille depuis mon Master à l’idée de partir en Thèse… Le projet est sur le feu, à petite cuisson, et j’ai quelques perspectives intéressantes, le problème numéro un en étant évidemment le financement, c’est-à-dire l’obtention d’une CIFRE… J’ai la chance inouïe d’avoir un directeur de thèse, ancien professeur qui me prodigue son amitié et ses encouragements… J’ai donc décidé de faire un pas en avant, en préparant mon sujet de thèse par une méthodologie plus rigoureuse que la simple gestion du confinement social et sanitaire dans lequel je me débats depuis plusieurs mois. Je ne livrerai pas ici ce sujet, parce que c’est bon, hein ! Je n’ai plus confiance en personne ou presque… Mais vous vous doutez bien qu’il a quelque chose à voir avec la question du mouvement social… de la présidence par ordonnances en oeuvre depuis 2017 et des arguties du néo-libéralisme dans sa gestion des crises (économiques, sanitaires, écologiques, raciales, féministes, etc).

            Donc pour finir justement cette introduction, la méthodologie… Là j’avoue que les pistes sont nombreuses… Répertorier chaque jour ou chaque semaine (même la régularité est laissée à la question !) les faits marquants du mouvement social risque d’être fastidieux, voir particulièrement ennuyeux… Un catalogue de manifestations, de fermetures d’entreprise, de plan anti-sociaux ou de Plan de Destruction des Emplois (qui remplacent avantageusement le PSE) n’a sans doute que peu d’intérêt pour la majeure partie des « potentiels » lecteurs et lectrices. (désolé je n’ai pas fait d’étude de marché). Mais en même temps, il peut être intéressant d’avoir cette ressource sous la main… J’envisage donc de laisser ce « calendrier » en fin d’article. A vrai dire mon but principal est de mettre en avant des « tendances », des caractéristiques nouvelles (je n’ose pas dire innovantes !!!), des actions particulièrement différentes des autres afin d’avoir sur le court-moyen-long terme une idée des évolutions en cours… Je ne manquerai pas non plus d’oser des propositions puisque je ne dois rien à personne et que la portée somme toutes de ces idées sera à priori très très limitée…

           J’ai déjà dans cette introduction fait appel à votre sens critique, vos propositions ou positions. J’irai plus loin… Si je n’ai aucune prétention d’aider à quoi que ce soit, l’état de mes réseaux étant à peu similaire à l’état de mes enthousiasmes, par contre j’ai clairement besoin de votre aide ! Donc documents d’analyse, compte-rendu de réunions, de grèves, d’assemblée générale, perspectives politiques ou sociales, correction de l’actualité journalistique reportée ici, rendez-vous, enfin tout ce qui permet de faire vivre et d’expliquer tout mouvement social sera particulièrement bienvenu sur cette adresse mail que j’ai faite rien que pour vous. Merci d’accompagner vos documents d’une autorisation de publication (sur le mail avec les docs) puisque je vous répète que je n’ai plus confiance en personne…

le mail de contact : mouv.social.visible@gmail.com

           Voilà ! Si le mouvement social est à la croisée des chemins, ce que je crois, il a besoin également de jalons, d’indicateurs, de panneaux de direction pour choisir, tout seul, comme un grand, la voie à emprunter… Et ne soyez pas étonnés de mon titre… Si Frédéric Lordon a, avec raison, mis en avant l’idée de la « Ré-Commune », il faut bien aussi discuter de cette « Ré-évolution » permanente, qui se s’arrêtera pas à l’imposition de normes, de dogmes, de théories sans lendemain ni à l’existence de « roitelets » syndicaux, bureaucrates, passagers clandestins qui auront également la chance idéale de rejoindre les « poubelles de l’histoire »… ça tombe bien, j’y suis, on pourra faire la causette (ou la Cosette) !

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