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Billet de blog 21 décembre 2020

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Plans sociaux - Novembre - Les TUI en peau de colère !

Dire qu’on a besoin d’air frais est sans doute de l’ordre de la banalité mondiale. Et bien tant pis ! Les salarié-es de TUI, dans un secteur, le tourisme, qui a plus l’habitude de vanter les plages que d’encenser les grèves, nous apportent cet air frais… celui de celles et ceux qui tentent, puisque le vieil adage « ceux qui gagnent sont ceux qui luttent » reste d’actualité !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Rompre l’isolement et l’invisibilité

Les salarié-es de TUI vivent un plan social concernant au départ 601 salarié-es. (66 % du personnel !) La direction de l’entreprise détaille 575 suppressions de postes et 26 modifications de contrats, mais peu importe. En octobre, la DIRECCTE fait un long courrier à TUI France demandant à l’entreprise de « revoir sa copie », c’est-à-dire les conditions dans lesquelles il deviendrait « acceptable » d’un point de vue de l’Etat de jeter à la benne 600 emplois… Enfin quand même ! Citons « une durée de reclassement trop courte, l’absence d’indication des modalités de rupture, les conditions d’un éventuel reclassement interne et… des catégories professionnelles qui ne correspondent pas à la définition jurisprudentielle !"...

Illustration 2

Une paille !

Sur ce, le CSE refuse de donner son avis le 23 octobre ce qui équivaut d’un point de vue de la loi à rendre un avis négatif… C’est donc la « Direction du Travail » (DIRECCTE) qui devra homologuer ou non le plan anti-social. Entre temps (le 20 octobre), on apprenait que 42 agences sur 65 allaient être « reprises » par les groupes Sainte-Claire et Palomino, car pendant la « crise », le Monopoly continue et quelques fois on peut même passer par la case « départ » et toucher les aides de l’Etat, mais ça, c’est une autre histoire.

Et puis, le 15 décembre, la Direction du Travail homologue le plan anti-social. Les salarié-es pourront donc préparer Noël tout en se déclarant « volontaires » pour le départ du 16 au 30 décembre inclus. Le secrétaire du CSE, Lazare Razkallah, a alors annoncé que l’instance lancerait une action en référé pour « suspendre le PSE avant Noël ».

Voilà le quotidien des salarié-es soumis-es à cette déferlante de plans sociaux dont la DARES estime le nombre à 701 en ce début décembre depuis le 1er mars.

Mais ! La grande particularité des salarié-es de TUI, c’est qu’ils et elles ont décidé de ne pas rester seul-es et tentent donc d’organiser une convergence autour du mot d’ordre « d’interdiction des licenciements »  étendu, au cours des réunions préparatoires, à la question des « suppressions d’emplois » dans la fonction publique.

Illustration 3

Un certain nombre de sections syndicales d’entreprises ou de fédérations syndicales se donnent donc rendez-vous régulièrement, en Visio-conférence pour faire le point et préparer les initiatives. Une première manifestation nationale est envisagée le 23 janvier prochain, ce qui, somme toute, laisse peu de temps à la préparation et surtout à l’ancrage de cette initiative là où elle doit prendre vie en priorité : dans les entreprises. Celles qui sont concernées  par les licenciements, mais on serait tenté de dire également, par les à-côtés tout aussi destructeurs, des dispositions introduites par les ordonnances Macron permanentes : Accords de performance collective (APC), arme de destruction massive des acquis sociaux sous couvert de « sauver des emplois » (qui, à n’en pas douter finiront tout de même par être supprimés sous couvert d’une nouvelle « crise »), Activité partielle de Longue Durée (APLD) plus connue sous le nom de « chômage partiel », Ruptures Conventionnelles Collectives (RCC), etc, etc.

La difficulté est grande mais l’action nécessaire et utile… L’enracinement au sein même des entreprises, là où la colère s’exprime (ou pas), là où le quotidien n’est que synonyme d’angoisse, de peurs, de pleurs ou de poings serrés est un enjeu de taille alors même que les confédérations qui ont les moyens d’organiser, de centraliser, d’impulser, ne jouent pas leur rôle pour l’instant. Difficulté également de ne pas céder aux sirènes d’une « convergence des luttes » qui n’existe pas aujourd’hui en dehors de quelques tentatives qui malheureusement restent très minoritaires. Difficulté enfin de ne pas prêter le flanc à des utilisations politiciennes qui sont capables d’ignorer certains temps longs de la construction d’une mobilisation au profit de « coup d’éclat » sans lendemain.

Illustration 4

La manifestation prévue le 23 janvier est donc importante mais pas suffisante. Elle n’est pas une fin en soit mais peu plutôt marquer le début  d’une prise de conscience, un peu partout sur le territoire, de la nécessité de tisser des liens horizontaux entre boites, entre équipes militantes, entre salarié-es. Elle nécessite de tisser un réseau, interentreprises, intersyndical, un réseau de collectifs de terrain, de boites, d’entreprises, qui assurent d’abord et avant tout un relais auprès de l’ensemble des salarié-es. La formalisation d’équipes militantes qui prennent en charge, contrôlent et impulsent des initiatives locales sous cette bannière de la convergence. L’expérience des LU de Ris Orangis au début des années 2000 est de ce point de vue riche d’enseignement. C’est d’abord par ce travail de fourmis, ingrat, dur et prenant que les salarié-es de l’époque avaient tissé leur toile pour déboucher là aussi sur une manifestation nationale pour une loi interdisant les licenciements.

Il n’y aura pas de raccourcis donc. Un slogan ne suffira pas. C’est à la construction de ce réseau, qui ne peut faire l’impasse d’ailleurs sur le sort subit par des dizaines de milliers de salarié-es du petit commerce et même de petits commerçants touchés aussi par cette injustice sanitaire, pas plus qu’il ne peut faire l’impasse sur ces non moins nombreux « intermittents du spectacle » dont on a juste l’impression que le COVID n’est que la « stratégie du choc » visant à faire table rase de leur statut acquis de haute lutte !

Le chemin est long et difficile donc ! C’est aussi pour cette raison que l’on ne peut que féliciter, encourager et au final participer à cette « aération du mouvement social » que proposent les salarié-es de TUI. Qu’ils et elles en soient remercié-es !

Paroles de celles et ceux dont on veut faire des « fantômes » sociaux

Quelques paroles recueillies pendant les réunions préparatoires :

- Comment dépasser l’invisibilité ? Il faut trouver des réseaux pour réussir à réapparaître face à l’actualité.

- Question sur notre capacité de mobiliser les personnels dans un contexte de peur entretenue par la presse et le chantage du patronat sur le fait de laisser de côté les acquis face au chômage !

- On est trop gentil ! République-Bastille, ça suffit !

- Il faut qu’on réfléchisse à la manière de « paralyser leur poignon »

- C’est une question de survie l’interdiction des licenciements ! S’il y avait l’unité de toutes les organisations de la classe ouvrière sur l’interdiction des licenciements, les travailleurs pourraient s’en emparer !

- On est isolé, on a besoin de se regrouper ! Les rassemblements permettent de nous regrouper, nous redonner confiance…

- Nous ce qu’on veut c’est le maintien des emplois, le partage du temps de travail, il faut prendre sur les profits.

- Sur le commerce, c’est une véritable hécatombe, identique à la restructuration de la sidérurgie dans les années 1970 en terme de suppressions d’emplois.

- Pour moi la convergence des luttes elle démarre sur le terrain ! Les grandes dates, j’y crois pas trop ! On devrait se remettre sur le terrain, bloquer les boites. La grande manif doit être l’aboutissement, on doit prendre part aux conflits autour de nous !

- Il faut retourner dans nos instances et pousser à la mobilisation ! Il faudrait une réduction du temps de travail, nationaliser les boites qui licencient, créer des emplois dans la fonction publique.

Quelques statistiques pour novembre

Illustration 5

D’après la DARES (« Situation sur le marché du travail au 8 décembre 2020 » ), le nombre de PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) s’établit à 112 pour le mois de novembre (+ 13 % par rapport à octobre  et - 16 % par rapport à septembre) (Voir Graphique 09)

- 28 la première semaine

- 17 la deuxième semaine

- 22 la troisième semaine

- 25 la quatrième semaine

- 20 la cinquième semaine

(Voir Graphique 12)

Illustration 6

Le nombre de rupture de contrats de travail envisagé s’établirait à 10 962 sur le mois. (Voir Graphique 10)

Illustration 7

Les procédures de licenciements économiques passent à 899 (+ 34,7 % sur octobre) (Voir Graphique 11)

Pour octobre, la DARES estime qu’il y a eu effectivement 1,6 Million de salarié-es au chômage partiel. (contre 1,1 en septembre, soit + 45,4 %)

Illustration 8
Graphique-11 - Nombre de procédures de licenciements collectifs pour raison économique © Source DARES - Graphique de l'auteur

Depuis le 1er mars, il y aurait donc eu 701 plans sociaux et 76 113 ruptures de contrats envisagées, ainsi que 5 205 procédures de licenciements collectifs pour motif économique.

Les grèves en novembre

Avertissement : ne travaillant pour l’instant que sur les alertes de la presse, je ne prétends nullement à l’exhaustivité. Pire ! Je n’ai aucune idée du nombre réel de conflits. Cette veille n’a donc pas l’ambition d’être « scientifique » et doit donc juste être prise comme un extrait peut-être significatif (l’avenir le dira) de la conflictualité en France.

En Novembre, j’ai donc recensé 101 conflits locaux, régionaux ou nationaux. Un conflit national n’est compté qu’une fois et pas dans ses déclinaisons locales. Le nombre de grèves par site est donc forcément plus élevé que cela ! J’inclus dans les grèves, les débrayages, même d’une heure du moment qu’ils occasionnent un arrêt de travail.

Sur ces 101 conflits, 10 avaient une portée nationale :

  • Le 3 novembre, un appel interprofessionnel (Energie, construction, métallurgie) par la CGT
  • Le 5 novembre dans le secteur médico-social
  • Le 10 novembre dans la Fonction publique et dans l’Education nationale (FSU, FO, CGT, SUD, SNALC)
  • Le 17 novembre chez les pompiers (SUD, CGT)
  • Le 18 novembre chez UNILEVER (à l’appel des élus du Comité Groupe France)
  • Le 26 novembre dans la santé et le médico-social (CGT, CFDT, FO, SUD), chez EDF (CGT, CFDT, FO, CGC, SUD) et chez CALCIA (Ciments) (CGT, CFDT et CGC)
  • Le 27 novembre chez AMAZONE (grève internationale)

Majoritairement, les grèves sont conduites par des intersyndicales (31 % des conflits) ou par la CGT seule (28 %). A noter que la presse zappe régulièrement les organisations syndicales.  Pour 19 % des grèves, on ne sait pas qui est présent !!! (Voir Graphique 1)

Illustration 9
Typologie des appels à la grève - Novembre 2020 © Graphique Auteur

Lorsque l’on regarde, par régions, la localisation des conflits (en dehors des préavis nationaux ici), on retrouve une répartition relativement égalitaire (sauf pour la Corse qui totalise moins de 1 % des conflits). En tête l’Occitanie et la Nouvelle Aquitaine (11 %) devant les Hauts-de-France à 9 %. Ensuite on a un groupe de régions dont la conflictualité est égale (6,9 %) : Bourgogne Franche-Comté, Auvergne Rhône Alpes, Centre Val de Loire, Pays de la Loire et Outre-Mer (Voir Graphique 2 pour les 3 premières régions en pourcentage du nombre de grèves et le Graphique 3 pour l’ensemble des régions).

Illustration 10
Graphique-02 - Pourcentage de grèves pour les 3 régions les plus touchées © Graphique Auteur
Illustration 11
Graphique-03 - Pourcentage de grève pour chaque région © Graphique Auteur

Concernant les revendications, ce sont les salaires qui arrivent en tête (24 % des revendications sur les 101 conflits) sachant que 72 % de ces conflits salariaux sont portés par le secteur médico-social et l’exigence d’obtenir l’élargissement des mesures liées au Ségur de la santé. (Voir Graphique 4 et 5)

Illustration 12
Graphique-04 - Pourcentage des 4 premières revendications © Graphique Auteur
Illustration 13
Graphique-05 - Part des revendications liées au Ségur de la santé sur ensemble Salaire © Graphique Auteur

Ensuite, on retrouve les luttes contre les plans sociaux (21 %), les manques d’effectifs (14 %) et les Conditions de travail (11 %) (Voir Graphique 6 pour le détail)

Illustration 14
Graphique-06 - Répartition totale des revendications en pourcentage © Graphique Auteur

Lorsqu’on s’intéresse aux secteurs ayant le plus fait grève on retrouve très logiquement le secteur de la santé-médico-social en tête (28 % des grèves) mais à égalité avec l’Industrie (28 % également). Les principaux secteurs arrivant ensuite sont l’Education Nationale (12 %), les transports et La Poste (5 % chacun) (Voir Graphique 7)

Illustration 15
Graphique-07 - Répartition par secteur en pourcentage pour novembre © Graphique auteur
Illustration 16
Graphique-08 - Répartition par secteur pour l'Industrie, en %, pour novembre © Graphique Auteur

Si l’on fait un petit zoom au sein du secteur industriel, on retrouve le secteur aéronautique en tête (18 % des grèves de l’industrie), suivi de l’industrie alimentaire (11 %) puis l’automobile et le secteur pharmaceutique (7 % chacun) (Voir Graphique 8)

Enfin, pour clore ce chapitre, citons quelques grèves parmi les plus longues ou les plus importantes (j’essaierai d’être plus précis le mois prochain) : Hôpital de Chartres (28), Micro Mécanique Pyrénéenne (64), La Poste de Baduel (Guyane),  MAS de l’Hôpital de Decazeville (12), Tricoflex (51), Simra (80), Stäubli (74), Delpharm (45), SSIAD (médico-social, 12), Sud-Ouest Etalages (19), MAS la Candélie (47), Grid Solution (General Electric) (69), BNF (Bibliothèque, Paris), Verallia (16), Man Energie (44), AAHMA (49), SPIE (06), Port de Guyane (97), Cauquil (31), GLD Environnement (56).

Entreprises touchées au mois d’octobre

NATIONAL

  • FTI VOYAGES (FTI Groupe - Allemagne) - Tour Operator - PSE - 20 salarié-es (35 % du personnel - A Confirmer)
  • MULTI RESTAURATION SERVICES - Restauration collective - PSE - 200 salarié-es concerné-es (14 % du personnel)
  • COMPASS - Restauration collective - PSE - 1500 salarié-es concerné-es (11 % du personnel - A Confirmer)
  • SOCIETE GENERALE - Banque - PSE - 640 salarié-es concerné-es (2 % du personnel - sur effectif 2019)
  • PRINTEMPS - Grands magasins - PSE - 450 salarié-es concerné-es (2 % du personnel - sur effectif 2019) - 7 fermetures de magasins à Paris (75) , Le Havre (76), Strasbourg (67), Metz (57), Toulon (83)
  • QUALIPAC (Groupe POCHET) - Emballage parfumerie - PSE - 134 salarié-es concerné-es (6 % du personnel - A Confirmer) - 85 suppressions de postes à Chartres (28), Fermeture d’une usine sur deux à Aurillac (15)
  • VALLOUREC - Fabricant de tubes en acier (Métallurgie) - PSE - 350 salarié-es concerné-es (29 % du personnel) - Fermeture de l’usine de Dévilles-Les-Rouen (76) -  68 suppression de postes à Aulnoye-Aimeries (59), 30 à Boulogne (92), 47 à Valenciennes (59), 22 à Saint-Saulve (59)
  • IBM FRANCE - Informatique - PSE - 1 380 salarié-es concerné-es (23 % du personnel)
  • DANONE - Agro-Alimentaire - Restructuration financière - 500 salarié-es concerné-es (6 % du personnel - A Confirmer)
  • TOTAL - Pétrochimie - PDV - 700 salarié-es concerné-es (2 % du personnel - A Confirmer)
  • KMF (Groupe Kloekner Metal France, Allemagne) - Métallurgie - PSE - 360 salarié-es concerné-es (32 % du personnel - A Confirmer)
  • MARS WRIGLEY FRANCE (groupe MARS WRIGLEY) - Confiserie industrielle - PSE (?)  - 216 salarié-es concerné-es (16 % du personnel - A Confirmer)
  • SCHLUMBERGER (groupe MARS WRIGLEY) - Services industrie pétrolière - PSE - 400 salarié-es concerné-es (20 % du personnel)
  • CALCIA - Cimenterie - PSE - 162 salarié-es concerné-es (13 % du personnel, A Confirmer)
  • GE STEAM POWER (Filiale GENERAL ELECTRIC, USA) - Centrales nucléaires et charbon - Restructuration - 300 salarié-es concerné-es (23 % du personnel)
  • CORSAIR (Groupe TUI France et INTRO AVIATION) - Compagnie aérienne - Plan de reprise, RCC - 165 salarié-es concerné-es (15 % du personnel) - Dénonciation des 134 Accords collectifs remplacés par 2 accords : Pilotes et Stewards-Hôtesses - le 26/11/2020 suite à l'accord financier l'Etat déclare : Elle "permettra de garantir l'avenir de la compagnie, la pérennité de ses plus de 1.000 emplois - Deux jours après on annonce une RCC ! Reprise par consortium d'investisseurs antillais - Plan de 297 millions d'euros dont 141 apportés par l'Etat

Total : 16 entreprises7 348 salarié-es directement concerné-es sur 109 983 (6,6 % des effectifs)

HAUTS DE FRANCE

  • MORDACQ - Imprimerie - Aire-sur-la-Lys (62) - PSE - 5 salarié-es concerné-es (4 % du personnel - non vérifié)
  • AGC (Groupe ASAHI GLASS CORPORATION, Japon) - Verrerie Industrielle pour sous-traitance automobile - Aniche (59) - PSE - 55 salarié-es concerné-es
  • EIFFAGE CONSTRUCTION - BTP - Calais (62) - PSE-PDV - 60 salarié-es concerné-es (56 % du personnel)
  • VANYWAEDE - Fonderie - Capelle-la-Grande (59) - Liquidation Judiciaire - 37 salarié-es concerné-es (100 % du personnel)

Total : 4 entreprises - 157 salarié-es directement concerné-es sur 263 (59,7 % des effectifs) (?? Manque AGC)

GRAND EST

  • REIMS EVENTS - Evénementiel - Reims (51) - PSE - 8 salarié-es concerné-es (20 % du personnel)
  • COGEVI - Coopérative - Mame (51) - Licenciements économiques - 8 salarié-es concerné-es (12 % du personnel)
  • FEGE (groupe DUGUIT TECHNOLOGIES)- Fabricant Lignes de production - Vouzier (08) - Reprise - 27 salarié-es concerné-es (51 % du personnel)
  • TOGETHER INDUSTRY FRANCE - Sous-traitant aéronautique - Prunay (51) - Licenciements économiques - 6 salarié-es concerné-es (3 % du personnel - Non vérifié)
  • O-I FRANCE (Filiale de OWENS ILLINOIS, USA) - Verrerie Industrielle - Gironcourt-sur-Vraine (88) - PSE - 51 salarié-es concerné-es (14 % du personnel)

Total : 5 entreprises 100 salarié-es directement concerné-es sur 720 (13,8 % des effectifs) -

BOURGOGNE FRANCHE-COMTE

  • RKS (Groupe SKF, suède) - Production roulements d’orientation - Avallon (89) - Fermeture du site - 141 salarié-es concerné-es (100 % du personnel)
  • SUFFIXE - Aménagement vestiaires de sport - Rioz (71) - Licenciements économiques - 6 salarié-es concerné-es (43 % du personnel - Non vérifié)
  • CAMELIN DECOLLETAGE INDUSTRIES - Decolletage - Besançon (25) - Plan de continuité, PSE - 8 salarié-es concerné-es (13 % du personnel)
  • FLUNCH (Groupe SHIEVER) - Restauration - Avallon (89) - Fermeture - 14 salarié-es concerné-es (100 % du personnel)

Total : 4 entreprises 169 salarié-es directement concerné-es sur 232 (72,8 % des effectifs)

AUVERGNE RHÔNE-ALPES

  • CERAMIQUE DE HAUTE-LOIRE - Fabrique de carrelage - Paulhaguet (43) - Fermeture - 82 salarié-es concerné-es (100 % du personnel)
  • EURONEWS - Télévisuel - Lyon (69) - PSE - 50 salarié-es concerné-es (6 % du personnel)
  • DIETAL - Fabricant de luminaires - Saint-Georges-du-Mons (63) - Redressement judiciaire - 136 salarié-es concerné-es (100 % du personnel)
  • KALISTRUT AEROSPACE - Construction aéronautique - Saint-Vallier (26) - PSE - 52 salarié-es concerné-es (27 % du personnel)
  • MSD (Groupe FAREVA) - Fabrication et conditionnement médicaments stériles - Riom (63) - Reprise par groupe FAREVA - 232 salarié-es concerné-es (40 % du personnel)
  • VERRERIE PUY GUILLAUME (O-I manufacturing France, filiale de OWENS ILLINOIS, USA) - Verrerie industrielle - Clermont-Ferrand (63) - PSE - 30 salarié-es concerné-es (9 % du personnel) -

Total : 6 entreprises 582 salarié-es directement concerné-es sur 2 248 (25,8 % des effectifs) -

PROVENCE - ALPES - CÔTE D’AZUR

  • AMADEUS (Groupe AMADEUS, Espagne) - Réservation de voyages - Tourisme - Sophia-Antipolis (06) - PSE - 1 000 salarié-es concerné-es (24 % du personnel)

Total : 1 entreprises 1 000 salarié-es directement concerné-es  sur 4200 (24 % des effectifs) -

OCCITANIE

  • AKKA TECHNOLOGIES - Sous-traitant aéronautique - Toulouse (31) - PSE + APLD (?) - 1150 salarié-es concerné-es (58 % du personnel)
  • FREENESS - Salle de sport - Pyrénnées Orientales - Liquidation Judiciaire - 70 salarié-es concerné-es (100 % du personnel)
  • MECAPREC - Sous-traitant aéronautique - Lavelanet (09) - Licenciements économiques - 9 salarié-es concerné-es (15 % du personnel, A confirmer)
  • BOSCH (groupe BOSCH, Allemagne) - Injecteur pour moteur diesel - Rodez (12) - PDV - 150 salarié-es concerné-es (13 % du personnel)
  • VERRERIE I-O - Verrerie - Vergèze (30) - PSE - 21 salarié-es concerné-es (1 % du personnel - A Confirmer) -

Total : 5 entreprises 1 400 salarié-es directement concerné-es sur 5 482 (25,5 % des effectifs) -

NOUVELLE-AQUITAINE

  • FC GIRONDINS DE BORDEAUX - Football - Bordeaux (33) - RCC - 30 salarié-es concerné-es (10 % du personnel)
  • MICRO MECANIQUE PYRENEENNE (MMP) - Usinage pièces aéronautiques - Gumençon (64) - PSE - 9 salarié-es concerné-es (8 % du personnel - A Confirmer) - Débrayage début novembre et restructuration repoussée de deux mois.
  • REPETTO  - Fabricant de chaussures - Saint-Medard-d’Excideuil (24) - PSE - 51 salarié-es concerné-es (36 % du personnel)
  • COGNAC CAMUS  - Vente en Duty Free - Cognac (16) - PSE - 29 salarié-es concerné-es (22 % du personnel)
  • SURVITEC (Groupe SURVITEC, Grande-Bretagne) - Equipement de sauvetage en mer - Chevanceaux (17) - Fermeture - 74 salarié-es concerné-es (87 % du personnel)
  • FONDERIE DU POITOU (Groupe LIBERTY HOUSE, Grande-Bretagne) - Fonderie de Fonte - Ingrandes-sur-Vienne (86) - PSE - 50 salarié-es concerné-es (17 % du personnel)

Total : 6 entreprises 243 salarié-es directement concerné-es sur 1 067 (22,7 % des effectifs) -

CENTRE VAL DE LOIRE

  • BARBOT (FAYAT Groupe) - Construction métallique - Descartes (37) - Fermeture ateliers - 44 salarié-es concerné-es (52 % du personnel) - Accord signé par la CGT le 16/09/2020
  • SKF Saint-Cyr sur Loire (SKF, Suède) - Roulement à bille, sous-traitant Automobile - Saint-Cyr-sur-Loire (37) - PSE - 110 salarié-es concerné-es (9 % du personnel)
  • PARANGON - Imprimerie - Romorantin (41) - Fermeture - 33 salarié-es concerné-es (100 % du personnel)
  • AXEREAL - Coopérative agricole - Centre-Val de Loire - PSE - 220 salarié-es concerné-es (17 % du personnel - A confirmer)
  • MIRION TECHNOLOGIES - Radioprotection - Loches (37) - Restructuration - 37 salarié-es concerné-es (74 % du personnel)
  • IPSEN - Laboratoire - Dreux (28) - RCC - 33 salarié-es concerné-es (9 % du personnel)
  • EASYFLYER (Groupe CIMPRESS) - Imprimerie - Orléans (45) - Fermeture - 38 salarié-es concerné-es (100 % du personnel)

Total : 7 entreprises 515 salarié-es directement concerné-es sur 3 064 (16,8 % des effectifs) -

PAYS DE LA LOIRE

  • DOREL (Groupe DOREL, Canada) - Produits pour enfants - Cholet (49) - RCC - Délocalisation Service client au Portugal - 30 salarié-es concerné-es (9 % du personnel - A Confirmer)

Total : 1 entreprise 30 salarié-es directement concerné-es sur 350 (9 % des effectifs)-

BRETAGNE

  • ETABLISSEMENT FRANÇOIS MENIER - Maintenance industrielle - Bretagne - Auto-rachat par Cadre de chez Meunier - 28 salarié-es concerné-es (47 % du personnel) - Fermeture de 3 sites : Brest (29), Vannes (56) et Quimper (29)
  • SAINT-BRIEUC EXPO CONGRES - Evénementiel - Saint-Brieuc (22) - Licenciements économiques - 5 salarié-es concerné-es (45 % du personnel)

Total : 2 entreprises - 33 salarié-es directement concerné-es sur 70 (47,1 % des effectifs) -

NORMANDIE

  • PPG COATINGS SA - Fabrication de peinture - Gonfreville-L’Orcher (76) - PSE - 21 salarié-es concerné-es (14 % du personnel) - Grève illimitée débutée le 9 novembre
  • INGELIANCE (sous-traitant SAFRAN) - Sous-traitant Aéronautique - Le Havre (76) - PSE - 32 salarié-es concerné-es (50 % du personnel)

Total : 2 entreprises 53 salarié-es directement concerné-es sur 214 (24,7 % des effectifs) -

ILE DE FRANCE

  • PARIS CITY VISION - Voyagiste - Paris (75) - PSE - 70 salarié-es concerné-es (69 % du personnel)
  • EUROSPORT (filiale du groupe Discovery, USA) - Audiovisuel - Paris (75) - PSE - 59 salarié-es concerné-es (12 % du personnel)
  • H&M - Vêtements - Paris (75) - PSE - 66 salarié-es concerné-es (33 % du personnel) - Restructuration au siège du groupe
  • DISNEYLAND PARIS - Parc d’Attraction - Marne-La-Vallée (77) - RCC - 1 300 salarié-es concerné-es (9 % du personnel)

Total : 4 entreprises 1 495 salarié-es directement concerné-es sur 15 421 (9,7 % des effectifs) -

TOTAL GENERAL :

Total : 63 entreprises - 13 125 salarié-es directement concerné-es (sur 143 314 salariés, soit 9,15 % des effectifs) -

Explications et sigles

Cette liste d’entreprises touchées d’une manière ou d’une autre par des plans sociaux est issue d’une veille internet. J’ai recensé pour novembre 63 entreprises alors que la DARES en annonce 112. Il n’y a donc ici qu’un peu plus que la moitié des boites concernées.

Par contre, le nombre de salarié-es concerné-es (13125 ici) est lui supérieur au chiffre annoncé par la DARES (10 962). Cela provient en partie du fait que j’ai comptabilisé TOUS les salarié-es impacté-es par des PSE mais aussi par des APC qui peuvent éviter des ruptures de contrat (du moment déjà que tous les salarié-es l’acceptent !) mais qui touchent durablement les personnels (gel des salaires, remise en cause diverses, temps de travail, etc).

Dernier avertissement, les chiffres donnés dans le détail ne présagent pas de la réalité effective des licenciements. Mais, ce qui n’en reste pas moins vrai c’est que les salarié-es vivent ou vont vivre sous ces « épées de Damoclès » qui rajoutent à la tension du travail journalier l’inquiétude sur l’avenir et une paupérisation grandissante et inquiétante !

Voici la traduction des sigles utilisés dans cet article

PSE : Plan de Sauvegarde de l’Emploi - Je passe sur l’alibi du « plan qui vise à éviter les licenciements » puisque dans les faits il les annoncent la plupart du temps… Le PSE doit être validé par la Direccte (Inspection du travail). Il est obligatoire dans les entreprise de plus de 50 salarié-es lorsque les licenciements présumés concernent 10 salarié-es minimum (sur une période de 30 jours consécutifs). Un d’accord collectif majoritaire dans l’entreprise peut être signé. La consultation du CSE (Comité Social et Economique qui remplace les Comités d’Entreprises (CE) est obligatoire

APC : Accord de Performance Collective. Cet accord a été introduit par l’ordonnance du 24 septembre 2017 (Ordonnance Macron) relative au « renforcement de la négociation collective ». Ces accords ne sont pas forcément liés à la préservation de l’emploi, ils peuvent être liés au « fonctionnement de l’entreprise ». La crise COVID les a fait « décoller ». Ils ont la capacité de pouvoir modifier :

- l’aménagement du temps de travail, son organisation et sa répartition

- l’aménagement de la rémunération

- les conditions de la mobilité professionnelle ou géographique interne à l’entreprise.

Ce qui est le plus important c’est que les clauses de l’accord se substituent aux clauses « contraires et incompatibles » du Code du travail. L’opposition du salarié peut entraîner son licenciement comme on l’a vu dernièrement chez Derichebourg

PDV : Plan de Départ Volontaire. Il s’agit d’une « rupture amiable » du contrat de travail basée sur le volontariat. Le PDV n’est pas prévu par le Code du travail, mais a été reconnu par la chambre sociale de la Cour de Cassation dans un arrêt du 26 novembre 1984. Généralement, le PDV est assorti d’indemnités « attrayantes » et donne droit au salarié aux indemnités chômage.

RCC : Rupture Conventionnelle Collective. Elle est prévue par un « accord collectif » qui doit être également validé par la DIRECCTE (Inspection du travail). Elle est encadrée par l’article L.1237-19-1 du Code du travail. Le CSE est également consulté. Il s’agit là encore d’une conséquence de l’Ordonnance 2017-1387 du 22 septembre 2017 (Ordonnance Macron) relative à la « prévisibilité et la sécurisation des relations de travail. (On ne rit pas !)

APLD : Activité partielle de longue durée. Il est issu d’un décret 2020-926 du 28 juillet 2020 et du « plan de relance «  du gouvernement. L’APLD permet à une entreprise de diminuer l’horaire de travail de ses salarié-es et de recevoir pour les heures non travaillées une allocation en contrepartie d’engagements, notamment en matière de maintien de l’emploi. Nécessite aussi un accord collectif. Le salarié reçoit une indemnité horaire, versée par l’employeur, correspondant à 70 % de sa rémunération brute.

Coup de main...

Je vous rappelle que vous pouvez me transmettre documents d’analyse, compte-rendu de réunions, de grèves, d’assemblée générale, perspectives politiques ou sociales, correction de l’actualité reportée ici, rendez-vous, enfin tout ce qui permet de faire vivre et d’expliquer la situation dans votre entreprise Merci d’accompagner vos documents d’une autorisation de publication (sur le mail avec les docs). Je précise que je ne fais partie d'aucune organisation, association ou syndicat. le mail de contact : mouv.social.visible@gmail.com

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