Chers amis,
Une fois de plus je m’adresse à vous dans un moment de gravité exceptionnelle, suite à cet horrible attentat qui a endeuillé hier soir la ville de Nice et avec elle notre pays dans son ensemble.
Les mots vous l’imaginez sont faibles pour exprimer la souffrance de cette épreuve, notamment quant l’on pense aux familles des victimes qui ont passé leur première nuit dans l’absence de leurs proches, ou ces autres familles qui ont passé le reste de la nuit dans les couloirs des urgences au chevet des leurs entre la vie et la mort…
Oui en effet, dans ces moments là les mots manquent ou sont trop fragiles pour traduire la douleur des êtres que nous sommes !
Et pourtant, il nous faut recourir aux mots pour soigner les maux de cette longue série de drames provoqués par ces attaques terroristes qui endeuillent notre pays depuis le 7 janvier 2015.
Aussi, nous reprenions ici quelques mots de ce que nous avons écris au lendemain des attaques du 13 novembre 2015 :
« De ce malheur, nous devons ressortir unis et déterminés, plus forts, plus fiers, pour défendre notre vivre-ensemble !
La mémoire des victimes nous interdit d’échouer dans notre résistance face au terrorisme, à la haine et au racisme, au rejet de l’autre et de sa différence.
Unissons nos cœurs dans la construction d’une société de liberté, de tolérance, de justice, d’égalité et de paix, à travers des rencontres, des engagements communs, des solidarités actives.
Méfions-nous des sirènes de la division alimentées par certains hommes et femmes politiques ainsi que les médias.
Méfions-nous du piège de leurs analyses simplistes et complotistes qui visent à manipuler nos peurs et à nous dresser les uns contre les autres dans une soi-disant guerre de civilisation.
Faisons de notre intelligence collective un rempart contre l’extrémisme, le racisme et le populisme, luttons ensemble pour la dignité humaine. »
L’intégralité du texte intitulé « Lettre à la France » est consultable sur la page facebook du Rassemblement des Musulmans de Pessac.
Chers amis,
Aujourd’hui comme hier, ces mots résonnent en nous avec encore plus de force que jamais, et nous les brandirons jusqu’à la victoire finale comme un bouclier pour abattre le terrorisme et toutes les formes d’injustice qui nous oppressent ici et ailleurs.
Conscients de la gravité des maux que le terrorisme nous inflige et de la menace qu’il fait peser sur la cohésion de notre vivre ensemble, et soucieux de la valeur et de l’importance des mots qu’il nous faut cultiver pour nous en délivrer, j’en appelle à l’esprit de responsabilité des médias, des intéllectuels, des hommes et femmes politiques, et à leur tête, le Chef de l’Etat, le Premier Ministre et les membres du Gouvernement dans l’usage des mots et des termes qu’ils utiliserons pour analyser ce drame.
La sagesse et le discernement doivent l’emporter sur l’émotion et la stigmagtisation des uns par les autres, les citoyens français de confession musulmane et l’islam ne doivent pas répondre une fois de plus de la folie meurtrière d’un individu qui n’a point fait de distinction parmi ses victimes au moment de son crime lâche.
En effet, quelques heures à peine après cette nuit cauchemardesque, on entend déjà teinter ici et là, les sirènes de la division, de l’amalgame, de l’anathème jetté sur les musulmans et sur l’islam, et les appels à la guerre contre eux lancés par les fossoyeurs des valeurs de la République, avec en tête de cortège le Front National !
L’expérience du passé doit nous apprendre du présent, pour cela nous avons besoin de sagesse et de discernement, de cohésion et d’union et non de division et de fracture.
Nos pensées vont aux familles des victimes, nos prières les accompagnent dans leur deuil, notre solidarité leur est acquise.
Vive le peuple français, vive la France !
RIDOUANE Abdourahmane
Président du Rassemblement des Musulmans de Pessac
(R.M.P)