MACRON VEUX A SON TOUR REFORMER L'ISLAM DE FRANCE
Là où les musulmans réclament la protection de l'État face à la montée de l'islamophobie et à sa banalisation dans la République, le chef de l'État annonce la préparation d'une réforme de l'islam de France à venir, qui plus est, serait confiée à des intellectuels notoirement hostiles à l'islam et aux musulmans tels que Gilles Kepel, démontrant ainsi son mépris à l'égard des citoyens français de confession musulmane.
A l'image de son prédécesseur, François Hollande qui a imposé sans la consultation des musulmans et de leurs représentants, Jean-Pierre Chevènement à la tête de la Fondation de l'Islam de France, structure elle aussi érigée par l'État en dépit des principes de la loi de séparation de l'État et du religieux, le chef de l'État, Emmanuel Macron poursuit dans la même veine, avec son projet de réformer l'islam de France, la vieille tradition des autorités françaises qui ne considèrent pas les musulmans suffisamment grands et matures pour organiser et réformer leur religion, et qui ne reconnaissent de représentants au culte musulman que ceux qu'ils ont désigné eux-mêmes.
Ce procédé qui est en total violation des principes de la laïcité, n'est rien d'autre qu'un instrument de domestication de la représentation du culte musulman, qui en plus d'être illégal, est complètement pervers dans son expression, dans la mesure où en cooptant ou en désignant en coulisses les représentants du culte musulman, il anéanti de par là-même la légitimité de ces derniers auprès des premiers concernés, à savoir les musulmans, pratiquants ou non.
Cette illégitimité innoculée via ce procédé à la représentation du culte musulman est à la base notamment de ses querelles et de ses divisions qui entraînent fatalement la paralysie de son fonctionnement, qui devient ensuite l'alibi que l'État brandit pour justifier son intervention dans la gestion du culte musulman, ainsi la boucle est bouclée !
On ne peut pas à longueur de journée faire injonction aux musulmans de réformer leur religion et dans le même temps la faire à leur place à longueur de temps, en terme d'injonction paradoxale, on est servi.
En effet, il ne revient pas à la République laïque de structurer une religion, mais il est absolument de sa responsabilité de garantir la liberté de culte de toutes les religions au sein de la République, et par conséquent de protéger les musulmans qui sont victimes aujourd'hui d'une islamophobie de plus en plus menacente.
Avec affection, espoir et détermination
AbdouRahmane