L'AFFAIRE DU PROFESSEUR HALIDOU YACOUBA ARRETE POUR DELIT D'OPINION ET SA CONDAMNATION PAR LA PLUME DU PROFESSEUR SOULEY ADJI
J'ai réagi à la publication que #SouleyAdji a consacré sur sa page Facebook à l'interpellation du philosophe, le Professeur Halidou Yacouba, intitulée : "Misère de la Philosophie" et publiée le 16/12/2018 à 00h:50
Mon premier commentaire figure toujours parmi les 103 réactions que son post a suscité jusqu'à présent, mais mon second commentaire de ce jour, en réaction à sa réponse dans un nouveau post aux 103 réactions citées précédemment, vient d'être supprimé de sa page.
J'ai donc décidé de publier moi-même ces deux commentaires pour permettre la poursuite du débat sur cette sérieuse atteinte à la liberté d'expression que consiste l'arrestation du professeur Halidou Yacouba pour délit de mauvaise pensée par le pouvoir et, que Souley Adji légitimise avec ses textes, en soutien à la censure en cours dans notre pays.
A chacun ensuite de se faire son opinion et de poursuivre le débat s'il le souhaite.
Avec affection, espoir et détermination
AbdouRahmane
Commentaire 1 :
[[Monsieur Adji,
Si j'adhère avec quelques réserves à votre analyse très critique du contenu de la publication de ce "philosophe" que vous ne daignez même pas nommer, au nom, à vous en croire, pour lui d'avoir été coupable du crime impardonnable de la publication "d'une philosophie afro-pessimiste et nigéro-pessimiste", qu'en est-il selon vous de sa liberté de penser ou de philosopher, c'est comme vous voudriez, qui est un droit constitutionnel établi par la loi fondamentale de notre pays, et qui garantit ce faisant, à chaque citoyen le droit à la liberté d'expression même quand ce qu'il dit ou pense déplaît aux gouvernants, aux puissants et aux autres citoyens ?
Comment pouvez-vous vous réclamer de la philosophie et vous désolidariser aussi brutalement de la mauvaise posture d'un citoyen qui fait usage pacifiquement de sa liberté de penser, qui plus est, est un collègue qui fait partie du même corps d'enseignants que vous à l'Université ?
Comment pouvez-vous vous réclamer de la philosophie et ne pas voir dans la philosophie du Professeur Halidou Yacouba, en dépit des griefs dont elle est entachée, une forme de résistance philosophique face au désastre et aux risques que fait courir à notre pays la malgouvernance dont il est aujourd'hui l'otage ?
Comment pouvez-vous vous réclamer de la philosophie quand vous vous en prenez à la pensée d'un philosophe, une fois de plus malgré les critiques légitimes qu'elle soulève, sans dire un mot du cas de son oppresseur ?
En un mot, comment pouvez-vous vous réclamer de la philosophie quand en raison de votre désaccord avec la pensée d'un philosophe, vous vous en prenez à son texte tout en épargnant le bourreau de sa plume ?
J'ai toujours admiré depuis que je vous lis la pertinence de vos idées, le courage de votre plume, l'honnêteté intellectuelle de votre engagement contre la malgouvernance en cours dans notre pays, mais j'avoue que là, j'ai du mal à suivre votre position dans le traitement que vous accordez à la situation de votre collègue, le Professeur Halidou Yacouba.
Ne pouvant cependant vous réduire à cette présente analyse malgré tous les griefs précités, je reste dans l'attente d'une réponse de votre part pour comprendre cette position que j'ai du mal à comprendre.
Cordialement.]]
Commentaire 2 :
[[ Monsieur Adji,
La lecture de votre présente publication m'amène à considérer qu'elle constitue votre réponse à ma demande d'explications que je vous avais cordialement adressé dans mon commentaire de votre texte en date du 16/12/2018 intitulé, " Misère de la Philosophie".
Et au risque de vous paraphraser, je suis tenté de réagir à votre réponse par cette première remarque, " Misère de la posture intellectuelle ", car tel est en effet, le sentiment que m'inspire vos arguments à la défense de votre texte de condamnation sans réserve de la publication du Professeur Halidou Yacouba, qui lui vaut de faire aujourd'hui connaissance avec les geôles du régime liberticide de Mahamadou Issoufou actuellement à la tête de notre pays.
Vous persistez et vous signez à ma grande surprise, à soutenir l'insoutenable, à cautionner aujourd'hui ce que vous dénonciez hier, à servir de caution intellectuelle au crime contre la liberté d'expression -un droit constitutionnel reconnu à chaque citoyen par notre loi fondamentale- que commet ce régime contre le citoyen Halidou Yacouba qui en a fait usage comme le lui autorise la loi, sans que cela ne semble vous gêner le moins du monde, de réaliser que vous vous niez, et niez tout votre engagement de combattant pour la défense de l'Etat de droit et de la démocratie dans notre pays à travers ce soutien incompréhensible que vous apportiez à la répression de la liberté d'expression auquel s'adonne ce régime aujourd'hui !
Pour habiller votre nouvelle posture, et disqualifier les arguments de vos contradicteurs, vous balayez ces derniers d'un revers de main méprisant en les qualifiants de "faux raccourcis" et en vous drapant dans le manteau de l'avocat de la violation de la liberté d'expression derrière des pirouettes intellectuelles habillées de références sociologiques et philosophiques par lesquelles vous essayez de culpabiliser ceux parmi les citoyens, comme moi, que votre revirement de pensée et de combat au service de la démocratie qui vous caractérisaient jusqu'à lors, interrogent.
En effet, triste misère de la posture intellectuelle que de constater sous votre plume aujourd'hui un procès intenté contre la liberté d'expression et une indulgence et un soutien à l'endroit de la main brutale d'un régime qui l'oppresse et, que vous combattiez hier si ardemment.
Puissiez-vous retrouver le sens de votre engagement pour la défense de la démocratie et de l'Etat de droit au service de l'intérêt général sans partie pris, en dépit du contentieux que vous avez avec le Professeur Halidou Yacouba, car manifestement quoi que vous n'en disiez mot, il semble qu'il y ait une opposition antérieure entre vous qui précède sa publication en question, ceci pour le bien-être du débat d'idées au service de la défense de la démocratie dans notre pays, pour le bien-être du rôle des intellectuels dans ce débat et pour le bien-être de votre propre image, qui je reste persuadé, vaut mieux que celle que vous nous donnez à voir aujourd'hui, car vous nous l'aviez demontré hier.
Cordialement. ]]