“ Les mots utilisés pour dire le monde contribuent à se le représenter, à établir et légitimer les normes sociales. Le langage inclusif, ou non sexiste, propose donc diverses techniques (pas seulement le point médian !) pour contrer la prééminence du masculin lexical et grammatical.
Pourquoi provoque-t-il un tel tollé ? Est-ce le signe d’une exception française ?
En fait, ce langage est aussi contesté ailleurs en Europe, en Amérique du Sud…, là où les idées féministes progressent et que l’égalité des sexes et des sexualités gagne en reconnaissance publique. Ceci inquiète les défensaires du patriarcat !
Ainsi, parce que contester ouvertement l’égalité devient plus difficile, l’offensive contre le langage inclusif est orchestrée par des groupes conservateurs, qui, sous couvert de « défendre notre langue », cherchent à disqualifier les mouvements féministes et leurs savoirs critiques. ”
Gwenaëlle Perrier – Science politique et études de genre
Université Sorbonne Paris Nord – IDPS (institut de droit public, sciences politiques et sociales) et chercheuse associée au LISE (laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique) / CNAM (conservatoire national des arts et métiers)
Pour aller plus loin :
- « Écriture inclusive, pourquoi tant de haine ? », avec Julie Abbou et Pascal Gygax, Binge audio.
https://www.binge.audio/podcast/parler-comme-jamais/ecriture-inclusive-pourquoi-tant-de-haine
- « Genre, langue et politique. Le langage non sexiste en débats », avec Marie Loison et Gwenaëlle Perrier, émission « Les oreilles loin du Front », sur la radio « Fréquence Paris Plurielle »
http://www.loldf.org/spip.php?article899
- « En finir avec l’écriture exclusive », avec Luca Greco et Éliane Viennot, « À l’air libre », Mediapart.
https://www.youtube.com/watch?v=FHzcWslpEp4
Retrouvez ici la présentation et la liste des mots de l'abécédaire des savoirs critiques.