“ Dans les années 1960-1970, s’est développé un courant dénonçant une forme d’occultation, voire de déni du racisme par les féministes étatsuniennes, comme celle du sexisme par les militants noirs. Ce mouvement a donné lieu à des théorisations qualifiées de black feminism, remettant en question la prééminence d’un rapport social sur les autres et appelant à prendre en compte la pluralité et l’imbrication des oppressions s’exerçant sur les femmes noires. Parmi les figures importantes, citons Audre Lorde, Angela Davis, bell hooks, Kimberlé Crenshaw qui a forgé la notion d’intersectionnalité pour exprimer cet enchevêtrement d’oppressions. En France, comme en Europe, il s’est développé dans les années 2000 sous le terme d’afroféminisme. Citons le documentaire Ouvrir la voix par Amandine Gay qui donne la parole à des femmes noires « issues de l'histoire coloniale européenne en Afrique et aux Antilles » ”.
Nassira Hedjerassi, sociologie de l’éducation, Laboratoire LEGS.
Pour aller plus loin :
- Combahee River Collective, « Déclaration du Combahee River Collective », Les cahiers du CEDREF, 14 | 2006, 53-67
- Patricia Hill Collins, « Où allons-nous, maintenant ? », Les cahiers du CEDREF, 21, 2017, 187-208
- Une vie, une œuvre : Audre Lorde (1934-1992) Poète guerrière, sur France Culture.
- Une histoire des féminismes noirs francophones, une série sur France Culture.
- Amandine Gay Amandine Gay : "On est toujours dans une sorte de conversation forcée avec le groupe majoritaire", Par les temps qui courent / France Culture.
- Amandine Gay, En sol majeur / RFI
- Affaires culturelles : Rébecca Chaillon : "J'avais envie de créer une altérité au plateau", Affaires culturelles/ France Culture.
- Une carte noire nommée désir par Rébecca Chaillon, Tous en scène/ France Culture.
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