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Billet de blog 17 septembre 2023

ABESO NDONG SALOMON

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Cas de prévarication des juges commis par le dictateur OBIANG NGUEMA MBASOGO

Par jugement n°01/2018 rendu le 31 mai 2019, Les juges équato-guinéens du Tribunal numéro 2 de BATA n'ont pas appliqué le décret présidentiel d'amnistie et ont condamné les accusés à de lourdes peines en ignorant volontairement ce texte juridique, tout comme les juges militaires camerounais du Tribunal forain de YAOUNDE qui le 14 mars 2022 ont commis le délit de prévarication.

ABESO NDONG SALOMON

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

OBIANG NGUEMA MBASOGO A LA JUSTICE EQUATO GUNEENNE ET CAMEROUNAISE A SA BOTTE

Le soi-disant coup d'état (méthode utilisée depuis 43 ans par le président OBIANG NGUEMA MBASOGO, au nom de l'atteinte à la sécurité de l'Etat, pour incarcérer les opposants, les torturer, puis les faire disparaître) est qualifié depuis plusieurs décennies par les observateurs internationaux de "vrai faux coup d'état", puisque le chiffre record de 14 coups d'état précédents auraient eu lieu en Guinée équatoriale qui n'a de république que le nom, depuis le coup d'état initial du dictateur OBIANG déjà cité, qui a montré son savoir faire en la matière, en prenant la place de son oncle au pouvoir suprême et en le faisant exécuter par des tirailleurs marocains (aucun militaire équato-guinéen n'ayant accepté cette tâche), l'exécution ayant eu lieu le jour même du jugement...

Or, curieusement et miraculeusement malgré leur nombre inquiétant, aucun coup d'état n'a jamais abouti... y compris celui qui aurait eu lieu dans la nuit du 27 au 28 décembre 2017, sans qu'un seul coup de feu n'ait été tiré...

De là à soupçonner une méthode pour éradiquer l'opposition au régime actuel sous toutes ses formes il n'y a qu'un pas qui est vite franchi.

Pour ce soi-disant coup d'état, cela n'a pas empêché de faire condamner entre autres, parmi une centaine d'africains, 4 français (dont un qui n'existe pas et qui a un pseudonyme inconnu) qui n'avaient pas mis les pieds en guinée-équatoriale depuis plusieurs années et qui ont été condamnés sans être convoqués ou entendus, dont l'ancien chef des services secrets en FRANCE (ALAIN JUILLET)... 

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20180321-putsch-rate-guinee-equatoriale-francais-mis-cause-temoignent

Il en est de même pour un autre soupçonné d'avoir financé cette opération (avec quel argent ?) et qui en réalité a été condamné pour avoir fait réaliser l'enquête sur les 310 personnes assassinées par OBIANG, avec une liste qui fait foi et n'a jamais pu être contredite par les faits :

http://www.cored.fr/ASSASSINATS/index.html#issue/1

S'est ajouté à cela des témoignages factuels dénoncés ici qui ont révélé, preuves à l'appui des crimes commis par le président OBIANG NGUEMA MBASOO, tels le cannibalisme et le viol d'enfants et de femmes de ministres dont celui de la propre fille du Président qui cachée en Europe témoigne contre son père dont on a pu avoir le témoignage face caméra en vidéo.

http://www.cored.fr/VIOLS/index.html#issue/1

Le dictateur OBIANG et son fils qui avaient essayé de porter plainte contre l'auteur de cet article pour diffamation devant le Tribunal de PARIS ont été condamnés à verser respectivement 5.000 et 8.000 euros qu'ils n'ont toujours pas réglés.

Le 4 juillet 2018, "les crimes politiques" ont été amnistiés par décret n°108/2018, accordant !'amnistie générale en République de Guinée équatoriale pour tous les condamnés pour des délits politiques et ceux qui font l'objet d'une procédure judiciaire pour ces délits, ainsi qu'en témoigne la publication du décret sur le site officiel du gouvernement.

Illustration 1

Voir le texte à l'adresse :

https://www.guineaecuatorialpress.com/noticias/decreto_de_amnistia_general_a_todos_los_penados_por_delitos_politicos

Il faut dire que lors des séances publiques d'audience du Tribunal de BATA, le général JULIAN ONDO NKUMU et l'ambassadeur ENRIQUE NSUE ANGUESOMO tous deux équato-guinéens ont révélé avoir été torturés pour leur faire dire n'importe quoi... à la suite de cela, les audiences ont été suspendues pendant une semaine et des juges militaires sont venus en bonne place se substituer aux juges initiaux...

https://www.voaafrique.com/a/le-proc%C3%A8s-du-coup-d-etat-d%C3%A9jou%C3%A9-suspendu-en-guin%C3%A9e-%C3%A9quatoriale/4858397.html

Il convient de rappeler que le décret d'amnistie a fait l'objet d'une déclaration solennelle lue à la télévision nationale équato-guinéenne le jour du décret, ainsi que le rapporte le journal LE MONDE AFRIQUE :

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/07/05/amnistie-totale-pour-les-prisonniers-politiques-et-opposants-de-guinee-equatoriale_5326037_3212.html

de plus, tout cela a été confirmé lors des cérémonies officielles du cinquantenaire de l’indépendance de la Guinée équatoriale qui ont eu lieu le 12 octobre 2018 à Malabo. 

Plusieurs chefs d’Etat et une dizaine de délégations étaient présents pour l’occasion ainsi que l'ensemble du corps diplomatique qui ont pris acte de cette amnistie dont OBIANG a voulu se glorifier devant la communauté internationale réunie pour la circonstance, mais dont en réalité il s'agit d'une fausse amnistie - comme pour les coups d'état ) dont il n'a tenu aucun compte,

En effet, malgré cette amnistie du 4 juillet 2018 confirmée sur le site officiel du gouvernement de Guinée équatoriale, et s'agissant de faits qui auraient été soi disant commis dans la nuit du 27 au 28 décembre 2017, on constate que les condamnés qui ont été jugés et condamnés après la date d'amnistie pour des faits antérieurs au décret d'amnistie ont été condamnés à des peines allant de 3 à 96 années de prison... et ce malgré l'amnistie ce qui est illégal sur le plan du droit qui régit cet Etat :

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20190602-proces-tentative-coup-etat-guinee-equatoriale-le-verdict-est-tombe

Il n'est pas osé de dire que le Tribunal a violé les textes en question puisqu'après l'amnistie il a prononcé des peines de prison  envers des Tchadiens, Centrafricains, Camerounais et même cinq Français.

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20190602-proces-tentative-coup-etat-guinee-equatoriale-le-verdict-est-tombe

Au mépris des textes, les juges ont fait allégeance au dictateur OBIANG NGUEMA MBASOGO en prononçant illégalement ces condamnations par jugement n°01/2018 rendu le 31 mai 2019, en allant à l'encontre d'un décret présidentiel d'amnistie et en ignorant volontairement ce texte juridique.

Ainsi il n'est pas inutile de rappeler le nom des juges qui n'ont pas appliqué ce décret présidentiel d'amnistie, il s'agit de

- DON PASCUAL BACALE NFONO, en tant que président,

et des magistrats suivants :

- DONA MONTSERRAT MASELA EBANG ANDEME

- DON EDUARDO MBA BACALE

- DON SIMON NOMO MIBUY

- DON MANUEL ABAGA OYONO

- DON MIGUEL ANGEL OWONO

- DON FRANCISCO JAVIER NSO MBA

- DON FRANCISCO AGUSTIN ELA ONDO

qui ont commis le délit de prévarication, tandis que DON JOSE LUIS ABAGA NGUEMA intervenait en tant que secrétaire ou greffier.

www.cored.fr/jugement tribunal n2 de BATA 31 05 2019.pdf

Le délit commis par les magistrats consistant à ignorer un décret ou une loi est qualifié de "prévarication" qui désigne le fait pour une personne dépositaire de l'autorité publique, comme un juge ou un magistrat, de ne pas respecter délibérément les obligations de sa charge. Cela peut inclure l'ignorance délibérée d'un décret ou d'une loi, la prise de décisions contraires à la loi, ou toute autre violation délibérée des devoirs et responsabilités de leur rôle.

De plus, alors que les condamnés ont été amnistié, à ce jour, ils sont toujours en prison et continuent à être torturés et ce jusqu'à la mort ainsi que la justice espagnole vient de le révéler et de le condamner, les autorités équato-guinéennes refusant même de restituer le corps aux familles pour ne pas que l'on puisse constater lesdites tortures mortelles.

Certains opposants qui ont été condamnés et qui déclarent tout ignorer de ce faux coup d'état, étaient en exil comme réfugiés politiques, certains d'entre eux réfugiés en Afrique et d'autres en Europe ont été kidnappés sur ordre du président OBIANG NGUEMA MBASOGO pour être ramenés de force en guinée équatoriale, raison pour laquelle le Parlement européen  vient de se saisir de cette question et a fait part de son intention de prononcer des sanctions contre l'Etat équato-guinéen.

Ces enlèvements ont pour but d'assassiner les membres de l'opposition en exil et de les terroriser afin qu'ils n'aient pas l'idée de revenir lors des élections, voire même de déclarer leur adresse pour voter à l'ambassade, le fait saillant étant la tentative d'assassinat à son domicile à LONDRES du président de la coalition d'opposants en exil CORED, touché par balles ainsi que son fils et qui n'a dû la vie sauve qu'à l'intervention rapide des services de secours.

La visualisation des caméras de surveillance de la ville ont permis en remontant les vidéos à l'envers de découvrir que la moto de l'assassin était stationnée au départ devant l'ambassade de la guinée équatoriale à LONDRES... représentation diplomatique fermée depuis...

Autre cas d'enlèvement choisi parmi d'autres, celui de JULIO OBAMA MEFUMAN, citoyen espagnol et équato-guinéen mort en prison en janvier 2023.

https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20230210IPR74811/violations-des-droits-humains-en-russie-en-guinee-equatoriale-et-en-eswatini

Récemment encore l'Union européenne a dénoncé l'emprisonnement d'une figure de l'opposition :

https://www.euractiv.fr/section/afrique/news/guinee-equatoriale-lue-denonce-lemprisonnement-dune-figure-de-lopposition/

Il faut rappeler que le seul et unique député de la véritable opposition physiquement présente dans le pays et qui a été élu en Guinée équatoriale, n'a jamais pu siéger ne serait-ce qu'un jour au parlement, puisqu'il a été immédiatement incarcéré, le siège de son parti assiégé et les militants présents arrêtés.

Ne parlons pas des scores aux élections présidentielles dénoncés par les 20 partis politiques et associations en exil qui représentent les 250.000 personnes qui ont fui le pays en abandonnant tout sur place pour ne pas se faire assassiner et qui se sont réfugiés principalement au Gabon, en Espagne, au Royaume-Uni, en France, en Italie, en Allemagne et au USA... pour observer la triche électorale aux élections présidentielles en la dénonçant inlassablement :

-       99 % des voix en 1989 (il aura fallu 10 ans au président OBIANG pour organiser la première élection après son coup d’état)

-       97,8 % des voix en 1996

-       97,1 % des voix en 2002

-       95,4 % des voix en 2009

-       93,5 % des voix en 2016

-       94,9 % des voix en 2022

En Guinée-équatoriale, la triche électorale est à son comble, une seule personne peut voter pour 20 personnes ou plus, pas de comptage des bulletins dans le bureau de vote, présence de militaires dans les bureaux de vote et parfois un seul bulletin à choisir sur la table... les urnes sont ramenées le soir au ministère par des militaires et les urnes sont remplacées par d'autres remplies à l'avance, pas d'internet, les frontières fermées, routes coupées avec check point, téléphone réduit, etc...

Pour parfaire l'illégalité du jugement n° 01/2018 rendu par le Tribunal de BATA, il a été constaté que le Président OBIANG NGUEMA MBASOGO finançait illégalement la détention d'opposants politiques au CAMEROUN.

Il y a lieu de rappeler qu'en décembre 2017, LABAN OBAMA ABESO, était dans la ville frontalière de  KIE OSSY  venant des États-Unis d'Amérique pour passer Noël avec sa famille, malheureusement il a été impliqué dans les raids qui ont eu lieu à cet endroit avec des arrestations illégales d'étrangers et notamment de plus d'une centaine de commerçants camerounais qui ne détenaient aucune arme ou munition et qui ont été soupçonnés d'être des mercenaires qui allaient renverser le dictateur Obiang Nguema Mbasogo.

De nombreuses personnes qui devraient bénéficier de l'amnistie, qu'ils aient participé ou non à ce soi-disant coup d'État, lesquels sont toujours en prison détenus illégalement au CAMEROUN et sans le moindre jugement depuis le fameux vrai faux coup d'État.

C'est ainsi que le 14 mars 2022, après de multiples renvois du 6 juin 2019, puis du 7 novembre 2019, le Tribunal militaire de YAOUNDE présidé par :

- le colonel MISSE NJONE, JACQUES, BAUDOUIN qualifié comme magistrat présidant le Tribunal militaire :

- M. FENCHOUTA TABOPDA GABRIEL

- Mme NGOUONGUE SANDRINE EPSE HAPPI

en présence du MINISTÈRE PUBLIC représenté par:

- le chef de Bataillon BELINGA CERLIN, magistrat du Gouvernement près le Tribunal militaire de YAOUNDÉ

et des Greffiers audienciers :

- l'Enseigne de Vaisseau 1ère classe MEBENGA Joachim

- l'adjudant chef OLOUME CLAVER FABRICE

C'est ainsi que le Tribunal militaire de YAOUNDE ja jugé en "audience ordinaire foraine" (pourquoi se tient-elle à l'extérieur, en dehors de la salle d'audience habituelle, par discrétion... ???).

www.cored.fr/JUGEMENT DU TRIBUNAL DE YAOUNE  DU 14 03 2022..pdf

Cette juridiction militaire a jugé la participation au soi disant coup d'état sur un territoire étranger, sans tenir compte le moins du monde du décret d'amnistie signé le 4 juillet 2018 qui indique clairement que "les crimes politiques" ont été amnistiés par décret n°108/2018, accordant !'amnistie générale en République de Guinée équatoriale pour tous les condamnés pour des délits politiques et ceux qui font l'objet d'une procédure judiciaire pour ces délits".

Qui plus est, les juges camerounais ont été influencés par le fait qu'avant l'audience, sur ordre du dictateur OBIANG NGUEMA MBASOGO, le Consul général de la Guinée équatoriale de EBOLOWA, SEM JESUS OBAMA NZANG à remis au Président du Tribunal le jugement rendu illégalement par le Tribunal de BATA en ignorant volontairement le fait qu'il y avait eu décret présidentiel d'amnistie.

Ce jugement du tribunal de BATA a été lu devant le tribunal militaire camerounais, un quart d'heure avant les délibérations, sans indiquer que ces condamnations avaient été amnistiés et ce afin d'engager en voie de condamnation le tribunal militaire en question, ce qui constitue de la part du dictateur un reniement de sa signature avec intention manifeste de nuire et de mettre en danger la vie des personnes emprisonnées inutilement et injustement et qui en plus sont torturées quotidiennement.

Cette condamnation comme celle du Tribunal de BATA sont totalement illégales. 
Le dispositif des 2 jugement sen matière de condamnations n'ont aucune base juridique et doivent être considérés comme nuls et non avenus et obtenus seulement par ce que l'on appelle "le fait du prince", ce qui est une pratique courante en Guinée équatoriale.

D'après les informations qui circulent, le Président dictateur OBIANG NGUEMA MBASOGO aurait fait circuler des valises d'argent pour récompenser ceux qui ont mis en prison et maintenus en détention au CAMEROUN les prévenus amnistiés par le décret présidentiel... Il a fait de même il y a quelque temps pour financer l'opposant à ALI BONGO lors des élections présidentielles... ce qui constitue une ingérence de plus à l'actif du dictateur.

Il apparaît clairement qu'il s'agit pour le Tribunal militaire de YAOUNDE de nouveaux faits de prévarications pour ignorance délibérée d'un décret ou d'une loi, comme ce fut le cas pour le Tribunal de BATA.

La manipulation des juges sur le territoire équato-guinéen dépasse désormais les frontières jusqu'au CAMEROUN, ce dont les juges devront s'expliquer clairement devant la communauté internationale.

De telles décisions discréditent complètement la justice de ces deux pays, ainsi que ceux qui ont prêté leur nom, leur titre et leur uniforme à cette gigantesque mascarade organisée par un dictateur sanguinaire.

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