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Billet de blog 17 mai 2018

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[Chronique] Rupture, pour une police de la profondeur : créer une "police sociale"

Face aux défis sociaux complexes, des policiers trop généralistes, trop brutaux, pas assez formés. Dans le même temps, la police recrute des personnels peu intéressés par les problèmes sociaux, dont beaucoup dissuadent par leurs actions, leurs paroles, les éventuels talents du travail social.

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Une vraie réforme rompant définitivement avec la police des années 50 doit avoir lieu. Le concept de Police nationale est déjà en soit questionnable, l'idée d'en avoir deux sur le même format et se copiant en se faisant la guerre d'autant plus. Je n'avocate pas pour la suppression des deux car c'est le modèle même de la police qui est à réinventer. Là où l'armée des années 50 est bien révolue, la police n'a définitivement pas rompue ni en terme structurel, ni en terme opérationnel avec celle-ci.

Or l'on ne peut pas rompre avec un tel modèle sans détruire certaines choses, ou en tout cas les revoir très très profondément. J'essaierai, si cela vous intéresse, de faire un article plus exhaustif sur le sujet de la réforme des polices. J'ai par exemple un format qui me tient à coeur avec une Sûreté nationale (grande criminalité, renseignement, anti-terrorisme & intervention) & des polices régionales pour les polices généralistes, puis des polices spécialisées en co-gestion du ministère de l'Intérieur (que je souhaiterais voir disparaître d'ailleurs) avec les ministères concernés. Mais l'on va se concentrer sur l'une d'entre elle dont je n'ai jamais réussit à trouver le nom (j'y pense depuis quatre, cinq ans) : la police d'urgence sociale.

L'idée est celle-ci : vu que la police est amenée à gérer des conflits familiaux, de voisinnage, des troubles scolaires, parfois dans l'urgence la plus totale, il faudrait des policiers spécialisés avec une double formation du travail social & une formation "de policier" (pas celle que l'on connaît aujourd'hui, là encore un autre article pourrait être plus exhaustif). Plus pragmatiquement, cela réunirait les policiers-enquêteurs des brigades de police judiciaire spécialisés dans les affaires familiales, des policiers intéressés par ce domaine, des travailleurs sociaux de la Police (tout ceci est valable pour la Gendarmerie, évidemment comme un miroir) et peut-être même un système plus étendu avec des connexions à l'URSSAF ou l'administration pénitentiaire.

L'objectif serait la déjudiciarisation des affaires sociales avec une réponse adaptée à l'urgence et à la conflictualité, une police administrative (donc par et pour l'administration), et dans le pire des cas une police prompt à aider la Justice à trouver des compromis dans le domaine des affaires sociales avec une gestion complète du dossier. Je pense notamment à des unités dédiées à la protection des personnes battues, aux interventions en milieux scolaires ; j'en ai évidemment des idées bien plus précises et détaillées, mais le but est ici de vous présenter l'ébauche, le concept d'une idée policière.

De manière générale ce serait la création d'une police dédiée à toutes les affaires familiales, domiciliaires, professionnelles et scolaires. Un interlocuteur unique pour le citoyen qui pourrait s'adresser à ces spécialistes comme à un médecin de famille d'urgence qui aurait un pouvoir accentué dans la répression de certaines pratiques sociales (harcèlement professionnel/sexuel, agressions, féminicide ou tentative) avec un effet immédiat. C'est aussi un moyen d'avoir l'assurance pour les usagers d'être écoutés, notamment par des personnes qualifiées et en lesquelles ils peuvent avoir confiance. 

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