Le Premier Ministre Edouard Philippe a souvent justifié son action face aux français en mettant en avant toutes les vies qu'il allait sauver grâce à sa politique. L'Histoire nous a appris que souvent il faut se méfier des politiques qui affichent leur volonté de faire le bonheur du peuple. Souvent, cela se termine mal...
Aujourd'hui, le 11 Mai 2020 est le jour de levée partielle du confinement très strict que le Premier Ministre Edouard Philippe a imposé à tous les français pendant près de 2 mois. Il est donc grand temps de faire un premier bilan en essayant de le distinguer de celui du Président Macron, même si c'est difficile en 5ème République.
D'abord, bien sur, il faut parler de sa mesure "phare", celle de la limitation à 80 km/h sur toutes les routes nationales, départementales de France et de Navarre. Lui qui était un parfait inconnu lors de sa nomination par Macron pendant l'été 2017, il a acquis instantanément suite à l'annonce en Janvier 2018 de cette mesure une grande notoriété, certes négative. Malgré les protestations de plus en plus nombreuses, il n'a jamais voulu abandonner cette mesure malgré quelques replis tactiques et il a toujours justifié cette mesure par le nombre de vies qu'il allait ainsi sauver.
Eviter à tout prix les drames sur la route, retarder la mort, comment s'y opposer ? On pourrait lui répondre qu'une vitesse limite est toujours un compromis, car sinon pourquoi pas 70 km/h, la mesure sauverait encore plus de vies ?
Ce fut surtout le premier déclencheur d'un mouvement totalement inédit, le mouvement des Gilets Jaunes à l'Automne 2018. Car si le déclencheur fut la hausse de la taxe carbone sur le diesel, c'était seulement la deuxième goutte qui faisait déborder un vase qui était déjà rempli à ras bord pour toute une catégorie de la population. Le mouvement fut "maté" par son gouvernement en utilisant les lanceurs de LBD ou des grenades de désencerclement. Certains français y ont ainsi perdu une partie de la vue, une autre des mains ou un visage.
Je saute des épisodes et je passe directement maintenant au mois de Mars 2020 à la mise en place du confinement.
S'il n'avait pas voulu "à tout prix" la tenue du premier tour de cette élection municipale, de précieux jours en période épidémique auraient pu être gagnés sur la contamination. Il faudra bien un jour compter le nombre de morts "en plus" dus à une décision à laquelle il a fortement contribué alors qu'il était en "conflit d'intérêt" en étant lui-même candidat dans la ville du Havre.
La question ensuite se pose des conséquences d'un confinement aussi "strict" avec des interdictions que les suédois ou mêmes les allemands n'ont pas connues. Quelles en furent les conséquences dans les Ehpads par exemple ? pense-t-il sincèrement que le confinement n'a pas tué aussi ? Une autre politique dans les Ehpads était possible, elle passait par une distribution de masques en priorité aux aides soignants et la réalisation de tests systématiques aux soignants et aux résidents, sans attendre la fin de l'épidémie.
Cela passait par une ferme volonté de ne pas interdire à tous les français disponibles (laboratoires publics, vétérinaires) de participer à l'effort, ce qu'il n'a pas réussi à imposer à l'administration.
Sur le plateau du journal de TF1 de 20h, un spectateur lui demande s'il a le droit de se rendre à un enterrement d'un proche. Droit dans les yeux, Edouard Philippe lui répond que la réponse est négative, même si il a conscience du caractère "terrible"de ces propos. Il a fallu quelques semaines pour que la raison revienne dans notre pays des "droits de l'Homme", et qu'une limitation à 20 personnes (dont la famille) soit mise en place par notre grande administration si humaine et si généreuse sous la Direction "bienveillante" de ce Premier Ministre.
Je terminerai (car je ne veux pas être exhaustif) sur le confinement des personnes dites fragiles, en particulier les personnes âgées. Il a fallu que celles-ci protestent vigoureusement pour qu'il renonce à sauver leur vie. Une leçon de vie finalement pour lui. Il pourra la méditer quand il retournera bientôt dans sa ville du Havre où il pourra se promener pas loin sur les plages de Normandie en totale liberté.