Quelle politique met en oeuvre l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) concernant la distribution de l'hydroxychloroquine (HCQ) ? Et qui décide cette politique ? Au plus haut niveau de l'Etat (Premier Ministre Philippe, Ministre de la Santé Véran, Président Macron) ou plus vraisemblablement la fameuse techno-structure des hauts fonctionnaires qui agit sans ordre ?
Plusieurs informations récentes interrogent :
1) L'ancien Directeur Général de la Santé (ex-DGS) dans un article récent du Monde s'étonnait que l'ANSM ne fasse pas une étude épidémiologique concernant le rôle préventif (traitement prophylactique) que pourrait jouer l'HCQ contre le COVID-19.
"Autre exemple, il y a des dizaines de milliers de patients qui prennent quotidiennement de l’hydroxychloroquine pour des maladies rhumatismales. Cela fait plus de deux mois qu’il y a un débat sur ce traitement. Pourquoi ne sait-on pas si ces patients sont moins atteints par le coronavirus que les autres ? Nous avons des bases de données accessibles pour faire ce travail et une agence du médicament pour le faire."
Lien vers l'entretien dans Le Monde
Dans un article précédent de ce blog, je parlais de l'étude en cours non seulement à l'institut Pasteur mais aussi à l'AP-HAP à Paris sur cette prévention potentielle de l'HCQ.
2) L'ANSM interroge l'équipe de l'IHU de Marseille sur leur étude portant sur 80 patients, en demandant si elle est observationnelle ou interventionnelle. La différence porte sur les modalités de recrutement et les examens réalisés. L'IHU avait présenté son étude comme observationnelle. "Les études observationnelles sont soumises uniquement à l'avis d'un comité de protection des personnes (CPP) alors que les recherches interventionnelles doivent avoir le feu vert de l'ANSM et d'un CPP".
Lien vers l'article de Libération
Il semble que l'IHU leur répond indirectement via leur dernière publication portant sur 1061 malades atteints par le COVID-19
"The use hydroxychloroquine has now been authorized by the French government totreat COVID 19 hospitalized patients (such as it has been FDA approved in the USA and it many countries).The addition of an antibiotics (here azithromycin) regularly used to treat respiratoryinfection is also included in standard therapeuticmanagementof patients.All the patients were anyway informed about the treatment they have received. There is no formal consent tosign in our institution bypatients, to allow us perform anonymous observationalretrospectivestudies in the context ofstandard therapeuticmanagementof patients. The study was approved by the ethical committee of the University Hospital Institute Méditerranée Infection (N°: 2020-13). The study was performed according to the good clinical practices recommended by the Declaration of Helsinki and its amendments"
Lien vers l'étude de l'IHU portant sur 1061 malades COVID-19
L'ANSM semble donc décidé à mettre la pression administrative sur l'IHU, et pourquoi pas tenter d'arrêter cette exception à Marseille où les malades COVID-19 sont mieux traités qu'ailleurs.
Il est vrai qu'avec 12 morts pour 2999 traités par la bithérapie Hyroxychloroquine/Azithromycine, la "puissance statistique" pourrait commencer à en inquiéter plus d'un au sein de l'ANSM. Cela ne suffira plus de dire que la cohorte traitée à Marseille est insuffisante pour tirer des conclusions.
3) L'ANSM tout en interdisant la prescription de HCQ pour traiter les malades COVID-19, interdit l'exportation du HCQ en direction du Sénégal en utilisant le décret interdisant toute exportation de médicaments pour traiter le Coronavirus et utiles aux spécialités d’anesthésie-réanimation et de médecine d’urgence. On nage ainsi dans une totale incohérence de la politique de l'ANSM à propos de HCQ.
Cela suffit pour que des journaux sénégalais annoncent une « peur sur la santé des malades du Covid-19 au Sénégal ». Evidemment, l'autre politique pour l'ANSM consisterait à commander à Sanofi des doses supplémentaire de HCQ et d'en distribuer gratuitement au Sénégal.
Lien vers l'article du site afrik.com
Tous ces éléments montrent que la politique menée par l'ANSM vis-à-vis de ce médicament va à l'encontre de la logique la plus élémentaire pour évaluer l'intérêt de ce médicament HCQ contre le COVID-19.
Est-ce que ces décisions trouvent leur source dans le pouvoir exécutif (Premier Ministre Philippe, Ministre de la Santé Véran, Président Macron) ? Sont elles validées uniquement a posteriori par l'exécutif ? Ou encore, est-ce que toutes ces décisions sont prises par la techno-structure sans aucune validation ?
La réponse à cette question aura son importance lorsque le bilan en France sera fait et que l'on pourra compter les morts sur le champ de la bataille épidémique, et lors du procès qui suivra et qui établira précisément les responsabilités pénales pour ces décès que l'on pourrait éviter notamment en Ehpad.