ACID (avatar)

ACID

Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion

Abonné·e de Mediapart

79 Billets

0 Édition

Billet de blog 13 février 2025

ACID (avatar)

ACID

Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion

Abonné·e de Mediapart

Le pari de l'éclectisme

Il ne coûte rien de parier que les films de la Recherche sont le ferment d'un véritable éclectisme. Aux plus circonspects, nous disons donc : pourquoi diable se passer de ces films ? Pourquoi ne pas les montrer, les accompagner, les aimer comme autant de promesses futures ? Vous ne risquez rien.

ACID (avatar)

ACID

Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Du jamais vu depuis 15 ans. L'exception culturelle française fait des merveilles et des envieux. Voyez plutôt : augmentation de la fréquentation en 2024 par rapport à 2023 ! Meilleure reprise de l'après-Covid ! Trois films français dans les cinq premiers avec plus de 25 millions d'entrées… Un cinéma français qui caracole en tête des entrées en 2024 avec le succès de films qualifiés d'« éclectiques ».

Mais ça veut dire quoi « éclectique » sinon « arbre qui cache la forêt » ? Nous nous alarmons de la baisse drastique dans la production française des premiers films de la part du cinéma documentaire et de celle des fictions à moins d'un million d'euros. Sommes-nous les seuls ?

Du côté de la diffusion, ces mêmes films voient leurs plans de sortie encore et toujours rabotés. Résultat : la moitié des premiers films d'initiative française font moins de 25.000 entrées cette année au lieu de 35.000 entrées avant le Covid pour une part de séances qui leur sont consacrées en net retrait : 13,8% des séances consacrées aux films d'initiative française au lieu de 20% avant.

Pourtant, il ne coûte rien de parier que les films de la Recherche sont le ferment d'un véritable éclectisme. De Bye-bye Tiberiade aux Reines du Drame, de Grand Paris à Ici Brazza, de L'Homme d'argile à Fotogenico… Voilà des essais de langages cinématographiques inédits, des réalisateur·ices pas toujours connu·es, des modes de production légers et décentralisés, plus habiles à s'arracher aux contingences matérielles et au goût formaté d'une époque. Aux plus circonspects, nous disons donc : pourquoi diable se passer de ces films ? Pourquoi ne pas les montrer, les accompagner, les aimer comme autant de promesses futures ? Vous ne risquez rien.

Terminons avec ce qui de notre point de vue de cinéastes présents dans les salles saute aux yeux, mais dont l'expérience est difficile à partager. Citons le cas particulier des jeunes, celles et ceux que nous travaillons à rencontrer et dont nous constatons l'engouement pour ces films récemment négligés par les professionnels.

Une étude qualitative du CNC note que le frein à la fréquentation est pour eux la difficulté à voir, près de chez eux, ces films désirables dont ils déplorent qu'ils soient aussi déprogrammés trop vite. Un soutien actif à la diffusion des films de recherche a été et restera la clé du renouveau des publics, jeunes en premier lieu. Ces mêmes jeunes qui vont trouver leur bonheur dans les séances organisées par l'ACID, les films soutenus par le GNCR, les sorties scolaires, dans les festivals, les salles non commerciales et les divers ciné-clubs lorsqu'ils existent... Le reste de l'industrie étrangère ou française devrait se méfier de sa propre voracité, de vouloir tout écraser. À ceux-là nous disons : laissez-nous donc faire ce que nous savons faire, vous y gagnerez, sans avoir jamais compris ni pourquoi, ni comment.

Quant à vouloir nous dévorer, vous vous casserez les dents.

Les cinéastes de l'ACID

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.