Vous dites, Monsieur Bernard-Henri Lévy, qu'il n'y a pas de génocide à Gaza". A l’appui de cette affirmation, vous arguez du fait que Tsahal prévient les habitants d'un quartier, d'une ville, d'une rue...avant de bombarder ! Mais, quel est le sort de ces gens, familles, enfants lancés sur les routes, acculés en zones refuges, en réalité, des pièges ? Tous, partis vers Rafah, frontière avec l'Egypte. Tous, bloqués à Rafah, frontière fermée. Et les bombes les suivent, suivent les "réfugiés de Rafah !». Désormais, les voilà embarqués dans une fuite incessante, refluant au nord, à l'ouest, à Khan Younès, puis à l’est, puis, à nouveau au sud, tels des lapins affolés, à la merci du chasseur. Quelle jouissance perverse éprouve Israël à jouer, ainsi au chat et à la souris, bien sûr au nom de " sa défense" ?
Dès les premières semaines, la population est baladée du nord au sud, de droite à gauche, bombardée sans chichis, sans différenciation aucune, enfants, bébés, nourrissons et vieillards, tous considérés comme terroristes. Des catégories diverses de la société sont ciblées et décimées : les universitaires, les journalistes, les profs et tous les établissements d'enseignement. Ah, j'allais oublier, même les cimetières sont bombardés, détruits, saccagés. Quant aux prisonniers, leur sort équivaut celui des prisonniers de Guantanamo. Les photos, les documents ne manquent pas, de ces soldats hilares, réjouis, et repus, face à des hommes dénudés, agenouillés, tête basse, leur numéro tatoué sur la peau. Toutes ces destructions dans quel autre but que celui de vider Gaza de ses habitants et de toute trace de son histoire, de son existence, de sa culture ?
Dites-moi, Monsieur Lévy, tient-il toujours la route cet argument " dans un génocide on ne prévient pas... » ?
Autre chose, encore : les hôpitaux .... Ah oui, ils abritent les tunnels des combattants du Hamas, qui utilisent, bien sûr, tous les Gazaouis comme boucliers-humains. Donc unique destin : la Mort ! Imparable ! Si ce n'est pas d'un côté , ce sera de l'autre. Elle y va, la mort, elle ne fait pas dans le détail. La seule démocratie du Proche Orient y veille.
Je ne n'ai pas parlé de la faim, de la maladie, des épidémies : elles font partie du programme des réjouissances. Des camions humanitaires, chargés de produits de première nécessité, il y en a eu, on a fait appel à toutes les bonnes volontés, mais l'armée, cette armée,la plus morale du monde, les a, pour la plupart, détournés de leur but. Pas toute seule, l'armée, vaillamment secondée par de courageuses personnes, comme Madame Nili Kupfer Naouri, qui pilote l'association Israël is for Ever. Accompagnée de colons extrémistes, tout aussi déterminés et fanatiques, elle emploie tous ses moyens, à stopper l’aide humanitaire à la frontière égyptienne.
Et puisqu'on y est, tant qu'à faire, on ne les oublie pas les humanitaires. Des fois qu'ils seraient, eux aussi, devenus terroristes. Jamais, jusqu'à présent, aucune armée ne s'était avisée de s'en prendre à eux. Qu’ils affichent le logo de leur fonction n’y change rien, eux aussi, ont le droit d’être tués, comme tout le monde. Une innovation.
Pas un génocide ? Comment le nommer, ce massacre?
Ethnicide, urbanicide, écocide, culturocide... on se penche paraît-il sérieusement sur cette question, afin de qualifier les faits au plus près. Et vous ??
Rachel, la Balboustè