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Billet de blog 5 mars 2019

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Lettre ouverte à la Macronie

Bien plus qu'une "opinion", une prise de position, un engagement, également dédié à une hypothétique « communauté chrétienne" de France !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Si j'ai bien compris, et que je persiste et signe, je risque donc d’aller en taule pour mon antisionisme.  Soit.  Sachez que j’y suis prête comme nombre de juives et juifs français qui viennent récemment de faire entendre leur voix.

 J’y suis prête parce que  pour une fois l’enfermement promis ne sera pas que symbolique mais bien réel. Alors, puisque procès il y aura, on pourra peut-être discuter pied à pied des réalités et ne pas s’encombrer de fantasmes qui constituent le fond de commerce de votre philosémitisme, votre « amour des juifs » qui me fait, plus que tout, froid dans le dos.

 Parlons donc réalités.

  La nation israélienne existe bel et bien depuis 70 ans et a droit, à ce titre, à sa place au soleil. A condition. Oui, vous m’avez bien lu «  à condition »… de reconnaître les droits inaliénables du peuple palestinien dont la création de son propre Etat et l’arrêt total de la colonisation de ses terres. Nul n’a le droit de vivre s’il opprime un autre que lui. C’est dans la Torah. Et ce n’est pas l’inculture de Monsieur Finkelkraut en matière judaïque,(1) ni les pratiques ânonnantes des communautés ultra orthodoxes actuelles en Israël qui iront contrarier cela. Quoi qu'il en soit, cet Etat ne me représente pas et d'autant moins aujourd'hui qu'il s'amuse à parjurer l'Histoire,  qu'il flirte, lui pour de bon, avec de sacrés antisémites et considère qu'il a toute légitimité de venir se mêler des affaires de notre République.

 L’antisémitisme existe bel et bien en France et pas d’aujourd’hui ! Est-il galopant, montant vertigineux ? Les chiffres officiels avancés sembleraient le dire. Mais pour qui se penche un peu sérieusement là-dessus, tel n’est pas le cas ... Il n’a pas de possibilité de le déduire… Sauf à continuer de matraquer médiatiquement autour de «  faits divers » dus à des cinglés d’extrême droite que vous utilisez judicieusement pour tenter encore et encore de discréditer les gilets jaunes.

Et puis de quel antisémitisme parlons-nous ? Celui qui met des croix gammées dans les cimetières, qui détruit les stèles ou qui  dénonce le « lobby judéo sioniste »,façon Alain Soral ?  Il existe bien celui- là et vit sa petite vie pépère puisque depuis les années 80 et pour des raisons électorales, large champ fut donné, si ce n’est offert, au FN en toute connivence avec les manipulations post Shoah télécommandées par le vrai et réel mouvement sioniste, qui comporte, comme cela se sait aujourd’hui, autant de juifs que de chrétiens néo con américains.

  Non, voyez-vous cet antisémitisme-là ne me rend pas triste ni me fait pleurer. C’est juste un autre qui le provoque. Celui qui dit « LES » juifs, celui qui tente de m’assigner à «  ma communauté » (laquelle, elle existe celle-là ?), réglant d’une pierre deux coups un discret retour au ghetto communautariste et mon élimination de la grande appartenance nationale.

  Bon, je pense que vous avez compris. Je fais partie des juives et juifs irrédentistes, un peu à la mode «  Jésus » (2) si vous voyez ! Ceux qui ont la tête dure, qui ont embêté les romains jusqu’à plus soif, qui ont fait mordre la poussière aux nazis en entrant dans la Résistance, qui se sont insurgés contre toutes les guerres coloniales, et qui, aujourd’hui se disent que vraiment on ne leur refera pas le coup.

 Ah, juste une chose : ma cellule en prison, s’il y a, je la veux toute à moi, histoire de rêver à la tête de mon père dans sa tombe qui me verrait là, lui qui m’a conçue à son retour de déportation après avoir été livré par les notables juifs français aux autorités nazies et de Vichy !

Adèle 47, 

3 mars 2019

(1) S’il y a une bonne occasion de ne pas sombrer dans la théorie du complot, c’est bien les agissements provocateurs de ce curieux académicien : pas besoin de le payer, pas besoin de le pousser, il va, Gros Jean comme devant, accomplir son tour de piste préféré, les insanités qu’il recueille lui procurant on ne sait quelle jouissance gourmande ( Canal Saint Martin, Nuit Debout…)

2) Têtu, obstiné, capable d'aller, avec sa bande de potes, fiche le waï  dans la place forte du commerce, de la finance et du pouvoir religieux… le Temple!

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