Lettre ouverte à Madame Hidalgo, Maire de Paris
Madame,
Nous tenons à vous faire connaître notre profonde indignation et notre sentiment de révolte devant le choix qu'a fait la Ville de Paris d’inviter la ville de Tel-Aviv à l’occasion des derniers jours de Paris-Plage et de maintenir envers et contre tout cette invitation.
Nous nous interrogeons : quels buts poursuivez-vous ?
Electoraliste ? Mais la majorité de vos concitoyens sont en vacances… sur d’autres plages ! Ne restent que des parisiens à qui on lance, comme à des chimpanzés, des bananes en forme de falafels, et sans crainte de vulgarité !
Festif, convivial ? La ville de Tel-Aviv, sous sa réputation de bulle progressiste et moderniste, fait pourtant bien partie d’un Etat qui ne cesse de violer, dans l’impunité absolue, les règles du droit international.
Un but de « réconciliation » ? Un an après les bombardements sur Gaza où des centaines d’enfants ont péri, juste après la mort tragique d’un bébé et de son père assassinés par des colons ultra-orthodoxes et terroristes ?
Faisons la fête, oublions ce qui fâche ! C’est cela ? Et donnons à cet Etat, dont la «colline du printemps » est la capitale, tout l’amour et l’estime qu’il réclame, au lendemain même d’un encore tragique événement qui bouleverse nombre de citoyens israéliens et français juifs !
Car oui, nous sommes françaises juives- enfant cachée pendant la guerre, pour l'une, fille et petite-fille de déportés, pour l’autre- et nous pâlissons et frémissons de colère et de honte à chaque fois que cet Etat, en notre nom, accumule violences et humiliations.
En Israël, bien des citoyens, que l’on ne peut taxer d’antisémites, protestent. Mais vous, en dépit des voix qui se sont fait entendre ici en France (pétitions, presse, réseaux sociaux) pour vous demander de renoncer à cette invitation indécente, vous persistez. Et vous iriez donner des gages et la caution de la Ville de Paris pour redorer le blason d’un Etat assassin et colonial !
La page d’Histoire que vous risquez ainsi d’écrire ne fera pas partie des moments les plus glorieux de la République.
Evelyne et Adèle.