V’la-t-y pas mon p’tit Pierrot
V’la-t-y pas, gentil PP
Que tu lâches les pédales dans la montée
Que t’avait-elle donc fait
La belle Rima pour que tu dérailles ainsi ?
La colère qu’elle exprimait
N’est-elle, en rien justifiée ?
Tu n’es pourtant pas coutumier
De la rime nauséabonde !
Qu’est-ce donc qui t’arrive ?
Je te le dis tout de go
Tu te conduis en abruti !
Ta mâman ne t’a-t-elle pas recommandé
De tourner sept fois ta langue dans ta bouche
Avant de t’exprimer ?
Dis-moi, t’as vu c’qui s’passe pour les Palestiniens ?
T’as entendu parler de l’occupation ?
Et p't- être aussi de la colonisation ?
De ce qu’ils vivent et subissent sur la terre qui les vit naître
Trimer, chanter, et tenir vaille que vaille
Une terre, devenue refuge, asile, territoire
Accordée au dit peuple juif, dont je suis parcelle
Par la conscience torturée du monde.
Faut dire qu’il a souffert ce peuple
Faut dire qu’il a eu peur
Et qu’il avait –qu’il a encore- un compte à régler
Mais avec qui ?
Avec les habitants de cette même terre
qui ne veulent pas s’en aller vivre ailleurs ?
Des Palestiniens, Bof ! des arabes !
Ils feront tout aussi bien l’affaire.
A quel prix mon p'tit bonhomme, à quel prix ?
Le peuple génocidé est devenu génocidaire.
Et toi, mon pauvre Pierre, t’as quel compte à régler ?
Tu ferais bien d’essayer de piger
Tout ce qu’incarne cette Terre déchirée, lacérée
Pour les uns comme pour les autres.
Retrousse tes manches, remballe ta haine
Chante plutôt l’entente, la concorde et l’amitié
P’t- être ça qui s’rait bien !
Hé, le Pierrot
Y a du boulot !
Rachèle