J’avais décidé de plus écrire, de ne plus tenter de soulager le grand sentiment d’impuissance qui nous envahit depuis que des crimes contre l’humanité, se commettent quotidiennement à Gaza, pendant plus de 430 jours.
J’avais décidé de me taire, y compris face aux deux poids, deux mesures, aux infamies langagières, aux impostures journalistiques qui s’empilent dans les médias, comme d’habitude. Mais sont datées du 4 janvier 2025 les photos et vidéos que je viens de visionner. Elles ont été prises à Gaza auprès de mères et d’enfants livrés à la pluie, au vent, sous des tentes, des bâches, les pieds dans la boue. En mal de nourriture, de couverture, de pain, d’eau.
Il y a 81 ans, un 4 janvier 1944, mon père a été raflé pour la milice pétainiste puis déporté à Buchenwald. Alors, puisqu’il fut survivant- rescapé, puisqu’il crut comme bien d’autres juifs de France en 1948 qu’Israël serait un coin de terre où l’on pourrait vivre en paix, il m’est un devoir de continuer à dire: stop !
Stop ! Et définitivement. Pas pour 6 semaines. Pas pour que des hommes d’affaires s’en mettent plein les poches en se précipitant pour reconstruire un Gaza… pour les riches. Pas pour que des personnages politiques français, juifs ou non, paradent sur des plateaux de télé en continuant à hoqueter sur le Hamas. Pas pour que des journalistes nous fassent endurer encore et encore leur propagande, avec des témoignages à géométrie variable, et sous des dehors d’impartialité.
Stop à la Hasbara, la guerre de propagande, israélienne, française, occidentale, qui, elle, n’a de cesse de nous faire avaler des couleuvres tandis que le peuple palestinien fait preuve d’un courage exemplaire et de la plus belle des résistances!
Qu’un peuple puisse faire ça, durant 76 ans, voilà ce que l’on refuse d’admettre et de reconnaître ! Voilà ce qu’on s’acharne à sous estimer, à nier et piétiner.
Mais, au milieu des décombres, avec des écoles, des hôpitaux à rebâtir, au sein de familles démembrées, plusieurs fois endeuillées, les palestiniens de Gaza et de Cisjordanie reconstruiront leur maison et rappelleront au monde qu’ils sont, tout comme mon père, plus forts que leurs bourreaux.
Adèle 47.