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Billet de blog 28 avril 2019

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BREVES DE WEEK-END - Petites balades policières et de santé….

Ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion de faire l'expérience des multiples visages de nos services publiques à vocations "protectrices" et "sécuritaires" .

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La loi anti-casseurs accomplit des miracles ! Place d’Italie, à Paris,  à l’arrivée de la manifestation Gilets jaunes –CGT, de jolis rangs de CRS barrent quelques rues adjacentes au cas où…On pouvait donc y voir les Goldoracks habituels sauf…. qu’ils étaient  tête nue, le casque fermement tenu sur la hanche, en position gladiateurs prêts au combat. Soit par mansuétude de leur chef, soit parce qu’ils ont entendu mon souhait immédiat de les voir, eux aussi, tête découverte, selon l’article 3 (ou 6 ?) obligeant tout participant à une manifestation de ne s’y montrer qu’à visage découvert, on a pu ainsi longuement considérer leur minois.

 Résultat ?  Aux trois-quarts, des visages de mômes, au regard perdu, étonné ou plein d’ennui, aux mâchoires serrées (signe psychophysiologique que je me garderais ici de qualifier !), à l’incontestable physionomie de bonne santé, normale pour les grands « sportifs » qu’ils sont, mais teintée de légère ruralité et de presque innocence. Bref,  tels qu’on peut les imaginer même sans avoir vu et revu Barry Lindon (le film de Stanley Kubrick en 1975,  pour ceux qui ne regardent que les séries télévisées) ! Tels que furent une grande partie des poilus de 14, les grognards de Napoléon, les appelés du contingent en Algérie…Ce manque voulu de chronologie historique n’étant là que pour souligner l’absolue continuité du recrutement de troupes d’assaut ou de combat, de chair à canon ou de trouffions de base…

 Bref, quelles qu’aient été les consignes (dues à la présence de la CGT ?), il y avait de quoi s’interroger sur l’état mental et nerveux de ces gentils garçons, immobiles, cherchant à rester impassibles, à qui l’on pouvait, à tout moment, donner ordre de foncer dans le tas ou de frapper comme des brutes…… si nécessaire ! De quoi s’interroger aussi sur les subits revirements d’âmes et de situation…

              On rentre chez soi pour apprendre, quelques heures après, que…dans l’Essonne et plusieurs villes de province, il n’y a plus d’SOS médecin le week-end. C’est bien connu : on ne tente plus de se suicider en fin de semaine, on ne cherche plus à tuer son voisin, sa femme ou ses enfants, on ne connaît plus d’accidents domestiques qui constituent 70% des cas d’urgence traités dans les hôpitaux. Et dans d’autres circonscriptions de l’Ile de France où SOS médecin fonctionne, on peut entendre par disque au téléphone qu’il est inutile de demander un déplacement de toubib, on ne viendra pas car on est débordé d’appels ! Restent les pompiers pour les cas d’urgence et encore quelques braves flics dans les commissariats qui prennent le temps de vous expliquer les droits et les devoirs des escouades d’intervention dans certaines situations critiques, c’est-à-dire les dispositions juridiques dont ils dépendent et qui, paradoxalement, leur laissent peu de marge de manœuvre pour évaluer le degré de péril ou de dangerosité. Limites des possibilités d’intervention (ou pas), parfois en dépit du bon sens et sans complément médical possible !!

 Ainsi va la France, ses violences et son service public !

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