Il est plus que scandaleux que le Ministère de l’Éducation nationale ne prévoie que 1 200 recrutements d'accompagnant-es d'élèves en situation de handicap, alors qu’à la rentrée 45 000 élèves en situation de handicap sans accompagnement étaient déjà recensé-es. Cette constance du Ministère à faire du bricolage depuis 2005 avec l’École inclusive, et plus particulièrement avec les élèves et les accompagnant-es, est de plus en plus insupportable et indécente.
Ce manque d’anticipation sciemment appliqué depuis 20 ans perpétue un mépris certain à l'égard des élèves et des accompagnant-es. Cela annonce un nouveau renforcement de la mutualisation des accompagnements et la continuité de la dégradation des conditions de travail des accompagnant-es d’élèves en situation de handicap. Il est plus que temps de dénoncer cette maltraitance institutionnelle et d'exiger le recrutement de personnels là où il y en a besoin.
Pour que l’École soit réellement inclusive, il faut que les élèves soient accompagné-es selon leurs besoins et que les accompagnant-es exercent leur métier sans avoir le ressentiment d'être empêché-es dans leur travail, en saupoudrant leur présence auprès de dix à quinze élèves chaque semaine sur un temps très court pour chaque élève.
Cette gestion des accompagnant-es a généré des situations de travail empêché. Il s’est créé un gouffre entre ce que l’accompagnant-e souhaite effectuer dans son travail, en lien avec sa conception du « travail bien fait », et les injonctions paradoxales de l’institution : amener le plus rapidement possible à court terme l’élève vers l’autonomie, lorsque personne n’ignore que l’autonomie d’un enfant, d’un élève s’acquiert sur le long terme. Confronté-es à l’impossibilité de développer leurs pratiques de travail sur la base de ce qu’elles et ils considèrent comme répondant à leurs critères du « travail bien fait », les accompagnant-es sont exposé-es à des risques psycho-sociaux qui mettent leur santé en péril.
L’arrivée du Pôle d’appui à la scolarité (PAS) intensifie la rationalisation des moyens humains. Il élargit le public d’élèves à accompagner. Si le PIAL ne distinguait que les élèves en situation de handicap, le PAS englobe tous les élèves à besoins éducatifs particuliers dont les élèves en situation de handicap.
En sus des conditions de travail dégradées, notre institution nous maintient dans la précarité depuis 20 ans. Actrice et acteurs essentiel-les de l’École inclusive, nous sommes les salarié-es pauvres de notre ministère qui nous impose des temps partiels sans formation sérieuse. En effet, depuis 20 ans aucun gouvernement n’a eu l’idée de mettre en place une formation initiale de qualité, une filière bac +2 par exemple.
Non, à la place, des contrats aidés nous ont été imposés avec 60 heures d’adaptation à l’emploi. Puis des contrats de droit public avec la grille indiciaire la plus basse de l’Éducation nationale et des espaces indiciaires qui ne permettent pas une augmentation fulgurante de la rémunération tout au long de notre vie professionnelle. La contrainte d’avoir à solliciter des prestations sociales, du fait d’un salaire toujours trop faible, se perpétue à la retraite.
Nous ne voulons plus vivre avec des prestations sociales pour compléter nos salaires. Ou être obligé-es de cumuler deux emplois pour survivre.
Nous voulons des salaires qui nous permettent d’épargner, de partir en vacances, de faire des projets.
Nous voulons sortir de cette précarité qui se pérennise depuis 20 ans.
Nous revendiquons la création d’un statut de fonctionnaire de catégorie B avec un temps complet à 24h. Cette revendication est légitime parce que nous exerçons une activité permanente et que dans la Fonction publique toute activité permanente doit être exercée par un-e fonctionnaire.
Le 16/12/2025, en cette journée de discussion budgétaire, soyons toutes et tous mobilisé-es.
Décorons nos établissements de banderoles.
Battons le pavé avec nos pancartes et nos slogans.
Le 16 décembre 2025, portons haut et fort la revendication d’un statut.