J'ai conscience d'écrire des textes engagés, de ne pas être neutre et de tenir un discours qui est loin d'être lisse pour certains. Cependant, je suis toujours restée ouverte au dialogue, à la critique et aux échanges constructifs, d'où mon choix de laisser la possibilité à chacun de commenter mes billets et de les publier en utilisant aucun pseudonyme. Je considère aussi que plus le débat est riche et divers, plus une démocratie est saine et vivante. Je pense aussi qu'il est nécessaire de soutenir et de promouvoir ces échanges entre citoyens, si le respect mutuel entre ces derniers est respecté.
J'ai toujours fait le choix de bloquer les personnes sur Twitter qui viennent m'insulter. Je trouve cela absurde, inutile et dangereux de s’écharper via des réseaux sociaux. Cependant, ce jeudi 24 mars, je découvre sur ma messagerie Facebook un tout autre type de message, bien différent des insultes habituelles, et qui m'a laissé une étrange sensation de malaise après lecture.
« Vous semblez me chercher partout, je ne comprends pas cet acharnement cependant, je découvre que nous avons des amis communs, ils doivent être dignes eux aussi d'être traînés dans la boue à fréquenter le monstre que vous décrivez. Je ne sais qui tire les ficelles de cette machination mais j'ai quand même une petite idée...Vous m'attribuez beaucoup de responsabilités, certes j'ai les épaules larges mais là vous passez les bornes. Mais surtout, vous avez un art de l'insulte qui révèle un être que ne peut être que dans l'empathie avec son prochain.... En plus vous me livrez à la vindicte populaire pour parallèlement dénoncer la justice de ce pays. En plus dêtre grave, il y a là comme une dichotomie : des gens qui en ont livré d'autres en pâture sous le Maréchal Pétain, ça ne vous dit rien ? Si on ne se rencontre pas très vite pour lever tous les voiles, je porte plainte pour incitation à la haine. A bon entendeur, salut !»
Après quelques minutes d'étonnement, et étant quelque peu abasourdie par ce message, je décide, après concertation avec des proches de la réponse suivante:
« Bonjour Madame. Je suis une simple bloggeuse suivie par 75 abonnés sur Mediapart et 180 personnes sur twitter. Mon influence reste limitée. Par ailleurs, je n'ai fait que reprendre un article paru sur le site saint denis ma ville et des extraits d'articles où l'on peut lire vos appels à une saine provocation dans les rues de Saint-Denis. Par ailleurs, votre nom n'est nullement mentionné dans mon papier, seulement le nom de l'association. De plus votre douteuse comparaison avec Petain me laisse un amer goût de vomi dans la bouche. Bien à vous. Agnes Druel »
Je vais recevoir dans les minutes suivantes, une suite de message de la part de cette personne :
« vous mentez, vous ne cessez de me nommer. Par ailleurs, je trouve que vous vomissez beaucoup, ce n'est pas bon signe... Je vois que c'est : "Courage, fuyons", que craignez vous en me rencontrant, d'être très vite à court d'arguments car la calomnie c'est tellement confortable et la lâcheté aussi ! Moi, je suis prête à affronter toute votre haine, votre vomi comme vous dites car j'ai besoin de comprendre qui est derrière cette machination dans la mesure où vous ne me connaissez pas et ça se voit dans vos écrits. Vous devriez avoir honte ! mais relisez-vous c'est quasiment un appel au meurtre, vous ne voulez pas me rencontrer, j'en prends acte et dès demain, je lance une procédure judiciaire, vous ne pourrez pas dire que je n'ai pas tout tenté, tant pis pour vous.»
Il se trouve que je peux encore déceler une certaine forme de loufoquerie dans le fait d'être insulté d'Islamo-Collabo, d'Islamo-Bobo, et autres injures utilisées par la fachosphère. Cependant, il me semble que recevoir des messages dans lequel on m'accuse « d'incitation à la haine » et « de quasi appel au meurtre » et ou l'on menace de porter de plainte si je n'accepte pas une rencontre ne s'apparente plus à une quelconque invective, mais à de l'intimidation.
Il se trouve que j'ai utilisé mon droit le plus fondamental, celui de parler et de m'exprimer en toute liberté sur un sujet de société concernant ma ville, Saint-Denis. J'ai utilisé mon blog sur le site de Mediapart, pour faire part de mon étonnement et de ma gêne quant aux autocollants « mixité dans les cafés » que 2 associations apposent sur les devantures de certains commerces de la ville de Saint-Denis.
Je ne suis nullement au sein d'une quelconque machination ou complot qui viserait une personne en particulier. Je pense librement, sans que quiconque ne me dicte ce que j'ai à écrire ou non. Je n'ai aucun amis communs avec cette personne. Je ne pratique pas l'acharnement, sauf si un billet de blog et 2 tweets peuvent-être considérés comme tel. Je trouve cela très inquiétant, qu'en France, en 2017, je ne puisse pas dénoncer un fait sans qu'une plainte soit déposée contre moi, sous couvert de chantage, et d'être accusée d'incitation à la haine et de quasi appel au meurtre.